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Gestion du fonds mondial contre le SIDA à Bobo : Des acteurs de la lutte inquiets

Publié le mardi 8 mars 2016 à 01h05min

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Gestion du fonds mondial contre le SIDA à Bobo : Des acteurs de la lutte inquiets

« Si rien n’est fait, le taux de prévalence du VIH/Sida risque, tout naturellement, de grimper ». C’est l’alerte que des structures de prise en charge de personnes vivant avec le VIH/Sida ont donnée ce samedi 5 mars à Bobo-Dioulasso, au cours d’une conférence de presse. La raison : la non transparence et l’irrégularité dans le processus de recrutement des Organisation à base communautaire (OBC) dans la cadre de la mise en œuvre des subventions du Fonds Mondial pour la lutte contre les IST/VIH/SIDA.

L’objet de la conférence de presse des structures en charge des personnes vivant avec le VIH/Sida visait essentiellement à interpeller le Ministre de la Santé et les membres du gouvernement sur le risque de rebond de l’épidémie du Sida dans la région des Hauts-Bassins. En effet, explique Charles Somé, chargé de plaidoyer droits humains à l’ONG Rev+/Bobo, dans le cadre du mécanisme du nouveau financement du Fond Mondial, il est prévu de recruter des associations de mise en œuvre des activités de lutte contre les IST, le VIH/Sida et la Tuberculose au Burkina. Un recrutement qui n’a pris en compte aucune véritable structure de prise en charge au niveau de Bobo-Dioulasso, à l’annonce des résultats. Pourtant, explique Bolalou Bognini, « Nous sommes aujourd’hui à un total de plus de 6000 personnes vivant avec le VIH et exclusivement, plus de la moitié sont sous ARV. Si nous sommes exclus du processus, qu’est-ce que nous allons faire, sans moyens, avec ce millier de personnes souffrantes, qui sont sous traitement… » se demande le coordonnateur de Rev+. « Que va-t-on, poursuit Charles Somé, faire des laboratoires communautaires si le processus venait à être validé dans le Fonds Mondial ? Des pertes en vie humaine, sans doute ». Ces laboratoires, à en croire Charles Somé, manquent déjà d’intrants et les corps médical et paramédical qui accompagnent les malades risquent de ne pas percevoir leur dû.

Le taux de prévalence risque de remonter

De 7,17 % en 1996, le taux de prévalence du Sida est aujourd’hui à 0,13%. Des chiffres qui corroborent le travail colossal et efficace qui se fait sur le terrain pour la réduction de la maladie au Burkina. Le Fonds mondial, à travers les financements, vient également renforcer les acquis et les succès engrangés au Burkina. D’où l’intérêt de la conférence de presse pour tenir informée l’opinion nationale et internationale de la réalité en matière de lutte contre le Sida. Rev+, avec cinq autres structures communautaires, demandent donc au ministre de la Santé :

-  l’annulation des résultats
-  la réouverture de l’appel à candidature afin de permettre aux Organisations à base communautaire qui n’ont pas pu déposer de le faire dans un délai raisonnable
-  l’élargissement du canal d’information en priorisant les structures de coordination des associations, ainsi que les Antennes régionales du SP/CNLS
-  l’interpellation des bénéficiaires secondaires, afin qu’ils maintiennent les structures déjà spécialisées dans la prise en charge des groupes spécifiques (PV/VIH/HSH et TS)
-  la participation des représentants des OBC, de l’antenne régionale du SP/CNLS et des BS aux dépouillements et à la sélection.
-  la relecture des critères de notation
-  le lancement de l’appel à candidature pour les OBC spécialisés pour les travailleurs du sexe.

Pour les conférenciers, les autorités doivent absolument prendre leurs responsabilités, faute de quoi, « nous seront obligés de libérer ces malades qui devront, à leur tour, prendre les leurs », prévient Charles Somé.

Bassératou KINDO
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 8 mars 2016 à 18:18, par ILOUDO PASCAL En réponse à : Gestion du fonds mondial contre le SIDA à Bobo : Des acteurs de la lutte inquiets

    Bravo à toutes ces structures de BOBO qui ont eu le courage de poser ce problème très préoccupant.Je soutiens qu’a Ouagadougou aussi, il y a eu beaucoup d’irrégularités comme vous avez su les relever ;
    Les associations n’ont pas été informées à temps et je me dis que c’est fait exprès malgré les multiples moyens d’information modernes qui existent ;je suis arrivé en retard trouvé que la commission avait déjà arrêté.Une structure qui était également en retard comme la notre a pu je ne sais par quel moyen déposé son dossier et est même retenue ;
    Au niveau du CMA ,l’absence du responsable pour ne pas délivrer l’attestation de résidence est révélatrice d’une manœuvre pour empêcher des structures de postuler ;Que recherche t-on en confiant la prise en charge à une structure qui n’a pas de file active ?Pour ma part il n’y a eu ni transparence,ni soucis de renforcer et préserver les acquis de la lutte soutenus par le FOND MONDIAL depuis une décennie de sacrifice .Je souscris entièrement à vos recommandations et fais mienne votre détermination au nom de ma structure TAAB YIINGA UNE UN ESPOIR forte de 437 pvvih

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