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La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

Publié le samedi 5 mars 2016 à 01h04min

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La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

Le présent article saisit l’occasion de la grève des magistrats, résultat de longues années de promesses non tenues, pour revisiter le destin de la justice burkinabè en mettant en lumière le nœud complexe d’interactions qui est en jeu.

La justice face aux soubresauts politiques

La justice est sortie très éprouvée des soubresauts politiques qu’a connus le pays depuis des décennies. Sous la Révolution, diverses brimades ont été commises au nom de l’idéal de « justice populaire » : suppression de la profession d’avocat, affectations arbitraires et radiations de magistrats. Sous le régime de la Rectification, les réformes de la justice ont été largement capturées par le « désir d’éternité ». Ainsi s’explique l’arrêté anticasseurs, unique au monde, édicté au lendemain d’une grève, et qui instituait un quota dans l’avancement des magistrats, faisant ainsi planer l’épée de Damoclès. Il a fallu l’insurrection populaire pour mesurer combien l’initiative politique est décisive dans le dénouement des procédures. Il reste maintenant à faire observer par les autorités politiques, l’obligation de neutralité que commande la séparation des pouvoirs. Lorsqu’elles sont interrogées sur les affaires de justice, les autorités politiques seront bien inspirées de reprendre la formule devenue sacramentelle : « je n’ai aucun commentaire à faire sur une décision de justice ». On commence à comprendre enfin que tenter de contrôler politiquement le cours de la justice, c’est la meilleure manière de compromettre l’issue des procédures.

La justice face à la police

Au Burkina, la police judiciaire est exercée par les commissariats de police et les brigades de gendarmerie sous la direction des autorités judiciaires. Mais le dénuement de ces services est si criard qu’on se demande par quel jeu d’irresponsabilité l’on en est arrivé à désinvestir autant sur la sécurité collective : des services d’enquête sans menottes, sans armes, sans cellule de garde à vue, sans moyens de locomotion ni de communication téléphonique. Pour échapper à cette triste réalité, les citoyens se consolent par leur série télévisée préférée qui présente les scènes de la vie d’un commissariat aux méthodes rudimentaires et au véhicule poussif. C’est dans ce contexte que s’est invité le récent débat sur les « brigades d’autodéfense » que l’autorité politique tente de justifier par un argument qui sonne comme un aveu d’impuissance.

Le ministre face à la prison

« Un porte-parole du gouvernement devenu porte-parole des détenus ! », voilà comment une télévision a cru bon de présenter un ancien ministre en détention. On ne saurait expliquer ce qu’était allée chercher une caméra dans les locaux de la maison d’arrêt, mais on sait au moins qu’il ne faut pas attendre de perdre le pouvoir avant d’entendre les appels pressants pour l’humanisation des lieux de détention sans y voir un prêche en faveur d’une « prison trois étoiles ».

La justice face au justiciable

La satisfaction du justiciable doit demeurer l’alpha et l’oméga du service public de la justice. C’est tout le paradigme du management des juridictions qui doit être revu pour prendre en compte le justiciable dans la spécificité et la complexité de ses attentes. Le justiciable burkinabè est pauvre, illettré et mal informé sur les procédures, de sorte que l’accueil et l’assistance sont incontournables pour assurer l’effectivité de l’accès à la justice. Le justiciable burkinabè reste fortement attaché au droit coutumier, au point que « bien juger » ne suffit pas pour assurer la légitimité du jugement rendu, le juge ne pouvant échapper au procès fait à la loi elle-même. On ne s’explique donc pas pourquoi les mécanismes traditionnels de règlement amiable des litiges restent absents de la réflexion globale sur l’accès à la justice.

La justice face aux médias

Le sujet de la justice est devenu un véritable enjeu de communication politique. Alors qu’elle n’a jamais appris à communiquer, la justice doit faire face à ceux que l’on nomme les « nouveaux acteurs ». Mais la présence des juges dans les réseaux sociaux n’est pas sans soulever des objections éthiques, eux qui doivent s’imposer la « vertu de distance » selon le mot du juge Antoine GARAPON. La justice est mal armée pour entrer en concurrence avec les acteurs politiques et sociaux dans un monde où la parole n’est plus d’argent et le silence n’est plus d’or. Il s’agit de trouver le juste équilibre entre l’obligation de réserve, et le besoin de se faire connaître dans sa quotidienneté, pour échapper au piège de la communication de crise.

La justice face à l’espace

La justice burkinabè est dans un « non-lieu  » tant ses moyens sont dérisoires et son espace inexistant. On attend toujours la reconstruction du palais de justice de Bobo Dioulasso à la hauteur des ambitions du nouveau régime politique : un bâtiment moderne et futuriste, conforme aux spécifications de l’architecture judiciaire. Il faudra aussi reconstruire la Cour d’appel de Ouagadougou qui s’effrite lentement, et mettre fin à l’éparpillement des services judiciaires qui déroute tant le justiciable. Il faudra enfin moderniser les outils de travail et amorcer l’informatisation des services pour conquérir de nouveaux espaces virtuels.

La justice face à elle-même

Les magistrats auront beaucoup à gagner à faire en sorte que leur « unité d’action » retrouvée soit un puissant cadre de mobilisation autour des valeurs. La justice doit réhabiliter le mérite dans son système de promotion. Elle doit défendre collectivement et individuellement son indépendance. Elle doit se faire mieux entendre sur ce qui touche aux libertés et à la défense des droits. La justice ne doit plus figurer au classement des institutions les plus corrompues. La justice doit résister aux pressions populistes.

Le ministre de la justice face aux magistrats

Le ministre de la justice est une figure paradoxale dans l’architecture institutionnelle. Il doit à la fois s’inscrire dans la « solidarité gouvernementale » et servir de rempart contre les atteintes à l’indépendance de la justice. Pour enjamber les contradictions de sa fonction, le magistrat devenu ministre de la justice trouvera refuge dans sa fidélité de conviction et sa force de caractère. Le parti de la justice restera toujours le meilleur parti.

Maître Arnaud OUEDRAOGO
Avocat
Expert en Evaluation et réforme des systèmes judiciaires

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Vos commentaires

  • Le 4 mars 2016 à 18:52, par le nègre des champs En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    Mon expert, je vous prie de nous expliquer comment un des vôtres a été nommé comme conseiller spécial à la présidence alors toute la génération studiantine 1997- 2002 connaît qui il est. De même renseignez-vous sur son passage à Dori

  • Le 4 mars 2016 à 21:15, par rodrigue En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    Merci cher maître pour votre contribution objective et impartiale qui permet de mieux cerner les enjeux de la justice au Burkina. Vous avez écrit que cette grève est le résultat de plusieurs années de promesses non tenue. Effectivement, quelle est la suite réservée aux Etats généraux sur la justice ? Véritable foire ou volonté politique réelle, telle est la question. En tout cas cher maître continuez d’éclairer les citoyens.

  • Le 4 mars 2016 à 21:33, par rodrigue En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    Article simple et limpide. Voilà qui a le mérite d’être clair. En un tour d’horizon, on se fait son idée sur le nœud complexe qui régit la justice. J’ai lu et relu. Il y a une phrase qui me touche : "La satisfaction du justiciable doit demeurer l’alpha et l’oméga du service public de la justice. C’est tout le paradigme du management des juridictions qui doit être revu pour prendre en compte le justiciable dans la spécificité et la complexité de ses attentes". Je suis entièrement d’accord avec vous. Bon weekend !

  • Le 4 mars 2016 à 22:06, par Nouvelle plume En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    Il est grand temps que le gouvernement se penche définitivement sur la question de la justice qui n’a que trop duré. On a l’impression qu’il y a plus de bruit que d’actes concrets et sincères. Même les décisions prises sous la transition pour changer le blason de la justice, il faut encore batailler dur pour les faire appliquer. Où est la logique dans tout ça ?

  • Le 4 mars 2016 à 22:59, par La constance En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    Maître Arnaud, je te félicite pour ton article qui donne des clés pour analyser la question de la justice. Sincèrement il y a une certaine injustice contre les magistrats sinon on ne peut pas comprendre que les problèmes sont posées depuis des années. Les décisions de réforme prises par la Transition sont salutaires pour tous. Appliquons les tout simplement parce que ce n’est pas la mer à boire. il n’est pas politiquement opportun de négliger le problème de la justice parce que le problème de la justice aggrave tous les autres problèmes.

  • Le 4 mars 2016 à 23:07, par La bonne gouvernance En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    C’est ça même "La justice burkinabè est dans un « non-lieu » tant ses moyens sont dérisoires et son espace inexistant. On attend toujours la reconstruction du palais de justice de Bobo Dioulasso à la hauteur des ambitions du nouveau régime politique : un bâtiment moderne et futuriste, conforme aux spécifications de l’architecture judiciaire". En tout cas si c’est ça que vous voulez Roch peut construire tous les bâtiments parce qu’il a les moyens de sa politique. Roch aime la justice

  • Le 5 mars 2016 à 00:33, par CestMonOpinion En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    Les magistrats Burkinabe n’ont JAMAIS ete aussi independants qu’ils le sont aujourd’hui : Pour la premiere fois le President du Faso ne preside plus le Conseil Superieur de la Magistrature. Pour la premiere fois le Ministre de la Justice n’a plus de controle sur cette instance. Pour la premiere fois le President du Faso et le Premier Ministre disent haut et fort qu’ils refusent d’entraver les procedures judiciaires.
    Helas, les avocats comme Me Ouedraogo ne peuvent pas le dire et on comprend ! mais nos magistrats se comportent maintenant en ’enfants gates’ de la Republique. Pour leur premiere greve, ils paralysent tout l’appareil judiciaire. Tant pis pour les justiciables ! Le comble est qu’ils semblent en etre fiers ! Comme si les autres corps ne peuvent pas faire pareil. Ils ont perdu le minimum de sympathie qu’on pouvait avoir pour eux.
    Notre pays traverse une periode de convalescence tres penible et on se demande si nous allons pouvoir relever l’economie le plus tot possible. Il faut que le gouvernement reste intraitable. Il n’est pas question d’accorder une augmentation de 2 a 3 milliards de FCFA aux magistrats pendant que nos enfants vont a l’ecole sous des hangars, que le minimum manque dans les dispensaires et hopitaux, que les etudiants manquent de salles de classe. Regardez dans tous les services de l’Etat et vous verrez que le minimum manque partout mais partout les gens font avec ! Quand vous avez un citron, vous ne pouvez que faire de la limonade. La greve d’une semaine c’est a cause des milliards que les magistrats demandent ; ce n’est pas pour l’independance de la Justice. Ils evitent soigneusement de parler d’argent mais les Burkinabe sont vigilents ! Vos aines ont travaille dans des conditions beaucoup plus difficiles, avec des salaires plus modestes, et ils etaient moins corrompus.
    On va supporter l’interet general. Si les magistrats vont encore en greve pendant plusieurs jours, il ne faut pas que l’Etat cede, nous allons soutenir le gouvernment jusqu a ce que nous puissions sortir de cette economie plutot morose. L’insurection c’est cela aussi. On ne s’insurge pas pour chasser un dictateur pour ensuite empecher le democrate de gouverner.

  • Le 5 mars 2016 à 01:25, par Pankati74 En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    Merci maitre pour votre argumentation ! mais dites nous si l’argent peut rendre une justice indépendante ? Parce que la grève actuelle des magistrats c’est à cause de l’argent. Le ministère de l’économie leurs a fait une proposition en fonction du budget du pays mais ils refusent.

  • Le 5 mars 2016 à 06:49, par belof En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    J’invite les magistrats à faire preuve de maturité et de rationalité. Le peuple vous soutiendra si vos revendications portent sur de conditions materielles de travail. Hier vendredi vous avez été sollicités à Horizon FM pour mieux eclairer les auditeurs. A ma connaissance cette invitation est restée sans suite. Le peuple veut savoir les points de vos revendications

  • Le 5 mars 2016 à 06:49, par frederic En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    Pour avoir été magistrat par le passé (si je ne me trompe pas), vous êtes bien placé pour connaître la maison justice et les problèmes qu’elle vit au quotidien. Votre analyse est poignante et interpellatrice pour tout le monde, les citoyens, les magistrats les hommes politiques et toute la société dans son ensemble. Mais question : pourquoi toutes ces années à tourner en rond sans régler le problème de la justice ? Y a-t-il des enjeux et des agendas cachés ? Parce que je ne comprends pas bien. On dit justice, justice, mais quand il faut améliorer la situation de la justice, on sent les calculs politiciens. Est-ce que tout le monde gagne à ce que la justice fonctionne selon votre idéal ? Je m’arrête là. Merci

  • Le 5 mars 2016 à 09:03, par wibga En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    Bravo pour le gros français. Mais comme vous le dire si bien "le justiciable burkinabè est pauvre, illettré et mal informé sur les procédures". Il n’y qu’ à faire un tour dans les tribunaux pour voir comment vous mépriser ces "pauvre, illettré". Arrêtez un peu votre arrogance de petit intello et traitez les milliers de dossiers qui s’effritent dans vos terroirs et avec intégrité. Vous n’avez pas plus de droits que le justiciable pauvre et illettré. C’est à l’oeuvre qu’on vous "juge", pas vos verbiages. Pour l’instant votre photo affiche "corrompu". J’avais un voisin substitut chez qui les pauvres justiciables défilaient avec poulets et autres. Certains rentraient chez moi par erreur (on avait les mêmes portails).
    A vos robes donc, et courage !

  • Le 5 mars 2016 à 09:19, par Stalinsky En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    Monsieur
    Cessez de nous casser les pieds avec de gros mots. Ce que je sais c’est que la justice a un contenu de classe. La justice actuelle est une justice objectivement qui défend les intérêts des riches d’ou la corruption et le manque de confiance de celle -ci de la part de la population. Ce qui explique pourquoi d’ailleurs à chaque crise la population va brûler le palais de la justice. Vous ne produisez rien comme les paysans mais vous êtes à la recherche de gros salaires. Je pense que nous devons retourner à la structuration faite sous la révolution du 4 août 1983 et l’ordre sera établi. Quant aux moyens matériels, Ouagadougou et Bobo ne sont pas les seules villes du Burkina.Imaginez des structures de production pour avoir de l’argent ou compétissez au plan international comme les chercheurs du CNRST pour financer vos activités.

  • Le 5 mars 2016 à 09:27, par NABIIGA WEND TONGO En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    De toute façon le décret "millionnairisant" ne sera pas signer ici. Si par myopie le gouvernement signait un tel decret, c’est une catastrophe pour eux et pour le pays.

  • Le 5 mars 2016 à 10:38, par Le Capitaine En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    Travaillez, soyez honnetes et fuyez la corruption. Ne donnez plus raison au riche coupable au detriment du pauvre innocent et nous vous soutiendrons. A defaut, preparez vous a devenir des portes paroles de vos confreres en prison (a l’image du Ministre ci-dessus cite).

  • Le 5 mars 2016 à 11:24, par TONNERRE En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    Analyse impeccable cher Maître ! Au B.F, malheureusement, on ne donne pas la parole à celui qu’il faut, au moment où il le faut. On laisse n’importe qui se prononcer sur n’importe quel sujet sur les réseaux sociaux et les médias pour dire n’importe quoi ; sans maîtriser le sujet, les gens se mettent à parler au hasard pour enfoncer davantage ceux qui ne comprennent rien. Il faut des hommes comme vous pour nous éclairer ! Bonne chance te bonne carrière à vous !

  • Le 5 mars 2016 à 11:25, par josiane En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    Bonjour maitre Arnaud OUEDRAOGO. Votre écrit est à saluer à sa juste valeur. Sincèrement, le dénuement de nos services de police fait pitié et même honte parfois. Des décennies d’inconséquence politique ont livré la question de notre sécurité à tout vent. Le problème, c’est qu’on ne voit même pas pointer clairement l’espoir à l’horizon. On est toujours en train de tourner en rond au lieu de saisir le taureau par les cornes. Pourquoi on ne peut pas régler les problèmes des magistrats alors que les gens des finances se distribuent des milliards ? J’ai l’impression qu’il y a des non-dits dans cette affaire.

  • Le 5 mars 2016 à 11:34, par Le CHE En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    Mr l’avocat, il fallait aussi nous disserter sur le "juge et le gombo", "le juge et le refus de payer la taxe routière".

  • Le 5 mars 2016 à 15:50, par noaga En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    si tout le mone devait faire grève pour problème matériel., plus aucun fonctionnaire ne va travailler au bf. nous à la santé pas de gants, pas d ordonnancer, pas d antiseptiques et autres appareils et instruments. il faut quan
    d même se battre pour avoir le minimum. je ne parle pas de salaire car c est u’ acquis pour eux.

  • Le 5 mars 2016 à 15:52, par noaga En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    si tout le mone devait faire grève pour problème matériel., plus aucun fonctionnaire ne va travailler au bf. nous à la santé pas de gants, pas d ordonnancer, pas d antiseptiques et autres appareils et instruments. il faut quan
    d même se battre pour avoir le minimum. je ne parle pas de salaire car c est u’ acquis pour eux.

  • Le 5 mars 2016 à 16:57, par SIDSOBA En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    Bagoro, tu as le soutien du pays réel et des vrais patriotes qui veulent travailler pour relancer l’économie du pays. Par contre ces magistrats grévistes, opportunistes, calculateurs et manipulés cherchent par leurs revendications à asphyxier l’économie du pays, à rendre la population plus pauvre et par conséquent plus soumise.Ce qui me deçoit de ces magistrats c’est le fait qu’aucun d’eux n’avait le culot de lever son petit doigt ou d’ouvrir sa gueule pour revendiquer quoique ce soit du temps de blaise. Maintenant qu’il est parti, vous apparaissez en fouteurs de troubles. Ce sont des magistrats capitalistes qui dénaturent l’esprit des luttes syndicales par leur égoîsme et leur boulimie. Aucun travailleur au Burkina n’est dans les conditions idéales pour servir mais tout le monde met sa main dans la patte.Ne détruisez pas ce que nous sommes en train de construire. Actuellement vous occupez le premier rang des grévistes devant vos petits frères élèves et étudiants mais eux sont mieux parcequ’ils cherchent à se former.Vous avez peut être la nostalgie du campus mais sachez que vous avez grandi. Vous ne faites pas bon exemple et vous laissez croire que votre ventre pèse plus que votre cervceau.Pour des hommes de droit et de loi,c’est honteux.J’ai bien fait d’être autre chose que magistrat ! la honte !

  • Le 6 mars 2016 à 09:02, par sery bayi En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    Les magistrats ne sont pas les seuls fonctionnaires dans ce pays.
    Leurs préoccupations ne peuvent être prises en compte que dans un cadre général.
    Il me parait égoïste et méchant de vouloir que l’on vous paie le quadruple du salaire d’autres fonctionnaires du même niveau que vous, sous prétexte que vous êtes des magistrats.
    Le gouvernement doit bien au contraire normaliser les salaires et par la même occasion mettre fin à cette histoire de fonds communs.
    D’aucuns justifient la corruption des magistrats par le manque de moyens ; c’est une erreur grave. Les magistrats n’ont pas les moyens, les autres fonctionnaires aussi. La seule façon de lutter contre la corruption est de sévir. Ayez le courage de licencier s’il le faut.
    A l’endroit des dirigeants du pays ; ils y a des hommes et des femmes qui se battent au quotidien pour le développement de ce pays sans être nécessairement à coté de vous. Ne les frustrez pas !

  • Le 6 mars 2016 à 09:39 En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    Bonjour je declare un "NON LIEU" pour cette grève des magistrats.
    En toutes sincérité, dites moi ce qu’un juge ou un magistrat fait de plus à OUAGA ou dans une région comparativement à un enseignant, une accoucheuse auxilliaire, un proffesseur, un agent d’agruculture, une sage femme, un AIS, qui travaille dignement et intègre à BOUSSOUKOULA dans le Noumbiel, FOUTOURU dans la komondjari, BOUNDORE dans le YAGHA, MADOUBA dans la kossi ; dites moi ce que ces magistrats font de particuler pour exiger des ommes colossales ? ce qui est sur nous autres on attend la réponse de son éxcellence KABORE, les magistrats ont leur président qui a fui en RCI c’est Blaise.
    Les magistrats sont les mieux payés et malgré tout ils font des deals.
    Ils ont des dossiers dans leu terroir qu’ils doivent traiter impérativement.

  • Le 6 mars 2016 à 10:16, par boukare neya En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    C’est bien beau tout ça, rien que du verbiage . on a connu aussi des magistrats qui à l’instar des barbouzes du rsp, proféraient des menaces du genre "si tu fais, je te défère". il suffisait d’avoir de l’argent et d’avoir un ami magistrat pour faire emprisonner qui on voulait quand on voulait sans autre forme de procès. Les magistrats ont toujours été du côté du plus riche et du plus fort, c’est pourquoi votre grève ne passe pas au niveau du public.
    Alors arrêtez votre arrogance, car vous êtes aussi des citoyens comme les autres : pas au dessus, pas en dessous.

  • Le 6 mars 2016 à 11:08, par Alpha En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    En plus des policiers,des gendarmes, ya d’autres corps ki font la polices judicière.Combien d’agents d’autres ministères travaillent dans des locaux qu’ils ont eux-mêmes loués pour l’Etat ?Combien d’agents utilisent leurs electricité,leurs ordi pour le service de l’Etat ?Car certains services (provinciaux et departementaux) ne st pas contruits à fortiori électrifié.Mais les gens se saignent pour satisfaires les populations et assurer la continuité de l’Etat.Demandez,c’t votre droit,mais respectez les gents.

  • Le 6 mars 2016 à 13:33, par OLASS En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    Merci maître pour cette analyse enrichissante. Vous auriez pu vous poser la question, pourquoi les magistrats n’intègrent pas l’équipement de la police judiciaire dans leur plateforme ; preuve une fois de plus que les motivations de la grève passée ne sont des plus pertinentes. Les magistrats dans cette logique de grève ne peuvent pas se faire comprendre facilement par nous les justiciables d’autant plus qu’ils n’accordent même pas au gouvernement un temps raisonnable pour se préparer à répondre aux différentes préoccupations qui sont posées de part et d’autre. Si nous devons procéder par priorité pour résoudre les problèmes, il est évident que la plateforme actuelle des magistrats ne peut en aucun cas être la priorité des priorités. Donc sachons raison garder.

  • Le 6 mars 2016 à 15:18, par le magistrat En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    poste 11 ne confondons pas nos aigreurs et jalousie personnelle au problème de justice. Tu déteste ton voisin parce qu’ il mangeait le poulet plus que toi . par ricochet tu tire sur tous les magistrats. Il n y a pas d’indépendance de la justice sans indépendance financière. N’en déplaise aux jaloux saboteurs aux jeux de crocodiles. Le chien abois, la caravane passe. Vives l’indépendance de la justice

  • Le 6 mars 2016 à 16:14, par vino En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    Merci pour votre brillante analyse. Le système judiciaire manque cruellement de moyens. Il faut vite mettre en œuvre le pacte national pour renouveau de la justice. Je pense que les magistrats ne demandent pas plus que ça. Ou bien on veut une nouvelle justice ou bien on en veut pas. Et il me semble que c’est le peuple le Plus grand bénéficiaire.

  • Le 6 mars 2016 à 18:35, par le Reigne En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    Merci me Arnaud pour la pertinance des idées mais vous ne nous apprenez rien de nouveaux.La question aujord’hui c’est quelles sont les solutions a tout ces maux ? La justice a l’heure actuelle est elle prette pour une indépendance totale ? Là est la vrais question sans occulter les questions de rémunération. A mon humble avis je pense qu’on est entrain d’aller vers une catastrophe si il n’y a pas eu un dialogue constructif autour des textes. En temoigne la situation actuelle que vis le peuple : des magistrats qui au non d’une indépendance mal comprise refusent de travailler sans pour autant être en grève,des audience bâclée pour des motifs farfelues “ renvoie pour bonne administration de la justice“ juste pour refuser de juger ; L’état n’a pas augmenté mon salaire donc je travail pas ! Je fais juste le minimum. Je ne signe aucun dossier. Tout cela sans sanctions et sans être inquiété.certains memes déclare. Publiquement je fais ma grève seul. Tout celà au vue et au çu des responsables. Syndicaux eux même incapable de ce faire comprendre par la base. En un mot les magistrats sont entrain de devenir des personna non grata et sont les premiers a bafouer la loi a ce moquer de la loi et a l’invoquer contre les autres quand ça Les arange. On est d’accord que l’Etat doit revoir les salaires des magistrats de façon significative et dans les bref delais. Mais avant d’accorder l’indépendance au juge,il faut un mécanisme de contrôle Interne mixte autonome capable de constater les manquements du magistrat a ces obligations et disposant des prerogatives de coercition et de sanction. La situation dont nous vivons aujord’hui est le resultat des textes mal ficelés et adoptés dans la précipitation. On fait et y’a rien. Qui va nous juger ? C’est nous les juges. Nous avons une nouvelle forme de RSP.

  • Le 7 mars 2016 à 01:37, par MAXWELL En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    Quelles que soient les raisons avancées, je ne vois pas comment nous pouvons suivre les magistrats dans une grève sauvage d’un mois. Il faut que les travailleurs arrêtent un peu ces grèves chantage car ce n’est pas le moment. Méfiez vous des syndicalistes irresponsables toujours prêts à un bras de fer pour obtenir gain de cause. C’est très facile de raisonner à la Basolma Bazié pour dire que le pouvoir en place n’aura pas de répis parce qu’il connait déjà tous les problèmes. Soyons sérieux ! Si l’Etat est une continuité, c’est avant tout 1 continuité de problèmes. Nous nous trouvons dans la situation où l’Etat dispose de 1000F pur régler des problèmes de 10 000F, avec comme priorité la santé, l’éducation et depuis ces derniers mois la sécurité. Il faut souvent rappeler à ces champions des grèves qu’il y a des millions de Burkinabé qui n’ont pas eu cette chance d’aller à l’école encore moins d’être parmi ces privilégiés à être salariés de nos jours. Donc évitons de tuer la poule aux œufs d’or, car 1 semaine de grève ce n’est pas l’Etat qui perd en premier lieu mais l’entreprise. Donc imaginez 1 mois de grève, comment vous grévistes allez rattraper ce temps perdu ? Vous savez pourquoi les pays asiatiques sont devenus tous émergents, ils se contentent de leur acquis tout en continuant de lutter pour améliorer leurs conditions de vie. Si tout le monde devait grever pour un oui ou pour 1 non, l’Etat ne pourrait même pas assurer les salaires d’ici quelques mois

  • Le 7 mars 2016 à 07:58, par Myl En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    Que de griotisme en faveur des anciens collègues.

  • Le 7 mars 2016 à 08:28, par Paul Sawadogo En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    Merci Maître pour votre contribution. Je voudrais ajouter que la justice burkinabé ne doit pas être celle de quelques burkinabé comme elle l’a été pendant des décennies. La justice burkinabé doit être celle DE TOUS LES BURKINABÉS. Pour ce faire, il est impératif qu’elle sorte du peloton de tête de la liste classant les institutions selon leur niveau de corruption. Cela est impératif !

  • Le 7 mars 2016 à 09:49, par YAN NINGDA En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    Si les meilleurs élèves de la FAC de droit réussissaient à la magistrature, on aurait pas rencontrer de tels grévistes à la justice !!!!! Mais les dirigeants ( y compris ceux d’aujourd’hui) ont passé le temps à intégrer leurs amis, copines et parents dans le corps transformant le sacerdoce qui caractérise ce corps en de commerçants véreux. Quel lien y a t il entre indépendance et gros salaire ? AUCUN ! L’instituteur ou le prof sous le prétexte d’être mal payé peut-il se mettre à encaisser l’argent des parents en contre partie de bonnes moyennes ?
    Si la loi vous autorise à migrer dans le barreau, c’est pour compenser ce manque à gagner.

  • Le 7 mars 2016 à 09:59, par OCy En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    C’est bien beau de vouloir de meilleurs conditions de vie, de travail et des bâtiments modernes et futuriste. Le problème, c’est où trouver l’argent ? C’est facile de critiquer les gouvernants, chacun doit chercher à savoir comment sont récoltées les ressources pour le budget national. Allez aux impôts, à la douane, chacun refuse de payer les impôts comme il se doit ou triche par diverses manières et après c’est l’état ne fait rien, l’état ne fait rien. Le budget annuel (avec déficit) est connu dite concrètement quel domaine dépouiller pour vous satisfaire ?

  • Le 7 mars 2016 à 12:05, par Le sage En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    Quand vous pensez n’oublier pas les Burkinabès qui boivent l’eau de marre pour survivre ; ils ont les mêmes droits que nous tous

  • Le 7 mars 2016 à 17:05, par SID WAYA En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    bonjour Maitre
    Votre analyse est pertinente et je ne suis pas contre celui qui revendique pour son bien-être.
    mais !!!!
    1-Maitre ouvrez bien les yeux et les oreilles pour savoir qu’on est au Burkina post insurrectionnel(problème d’opportunité).
    2. tous les corps de métier ont les mêmes problèmes depuis la nuit des temps
    3.A l’heure ou je vous parle les magistrats sont les mieux payés au Burkina pour le niveau qu’ils ont et le peu de travail qu’ils font .
    4. c’est la soif de justice qui a amené l’insurrection populaire et à cet effet si vous revendiquez autant soyez certains que les autres seront amenés à le faire (c’est peut être ce que vous souhaitez pour créer le chao ).
    5. Tous les de métier se valent (vous semblez l’ignorer sic !!).

    Propositions :
    - au nom de votre liberté poursuivez ceux qui ont fui avec notre argent (c’est votre devoir).
    - évacuez tous les dossiers qui souffrent dans vos bureaux(c’est votre devoir).
    - soumettez des projets et competissez comme les chercheurs(qui vous dépassent en niveau du reste) pour générer de l’argent et financer vos activités vous serez plus libres.
    - ne découragez pas nos braves forces de l’ordre qui risquent leur vie pour arrêter les délinquants que vous libérez à tour de bras dans vos bureaux climatisés(je me rappel vos tirs à boulet rouge contre le capitaine de gendarmerie Paré qui a osez vous dire la vérité).
    - a la longue ils arrêteront les délinquants mais vous n’aurez pas de délinquants.

    Si vous n’avez pas la capacité alors revendiquez en gardant à l’esprit que les Burkinabè souffrent dans leur ensemble. Ayez honte !!!
    Sans rancune !!!!
    - 

  • Le 8 mars 2016 à 11:22, par Gomtibo En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    cher expert maître OUEDRAOGO !
    je constate que vous n’êtes pas trop occupé par vos dossiers ces temps-ci. normal ! puisque qu’avec la grève il n’y a plus d’audiences. c’est pourquoi vous avez du temps à perdre.
    Tout le monde sait que l’argent est au coeur de la revendication des magistrats. ils n’ont que faire de l’indépendance de la justice. c’est uniquement une question d’argent. c’est pourquoi ils veulent être traités comme des ministres ou des députés. combien de temps est-on ministre ou député ?
    Il ne s’agit pas ici de carrière mais d’une charge temporaire.
    Le Burkina compte 17 millions d’habitants dont il faut s’occuper ; il n’est donc pas question qu’on vide les caisses de l’état pour satisfaire les caprices de quelques personnes. Qu’il aillent être ministre ou député pour bénéficier de leurs avantages.

  • Le 8 mars 2016 à 14:55 En réponse à : La grève des magistrats vue par Maître Arnaud OUEDRAOGO

    Quand je lis les réactions de certains magistrats dans les réseaux sociaux, ô mon Dieu !, que nous sommes en danger !

    Des magistrats qui se rabaissent pour répliquer coup pour coup à tous ceux qui les injurient ou les dénigrent, c’est que la république est en danger !

    Les magistrats professent lutter pour l’indépendance de la justice, pour le bien-être du justiciable mais refusent d’organiser un service minimum.

    En réalité, personne n’est dupe dans ce pays. On connaît leur motivation réelle : c’est se remplir les poches. Pour un arbitrage du peuple, pour légitimer leur lutte, il faut qu’ils nous disent combien ils gagnent actuellement et combien ils veulent gagner en allant en grève.

    De source sûre, il y a des magistrats (de grade exceptionnel) qui touchent plus que 900 000 F net par mois.

    Je demande aux financiers de publier leurs salaires (N’oubliez pas de publier les FC aussi, loool) et au ministre de la justice de publier ce qu’ils revendiquent afin de permettre aux gens de juger si au Burkina Faso, on peut se le permettre.

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