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FEMUA 9 : Le compte à rebours est Lancé !

Publié le mardi 1er mars 2016 à 00h25min

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FEMUA 9 : Le compte à rebours est Lancé !

La 9ème édition du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua) aura lieu du 19 au 24 avril prochain à Abidjan. Le lancement de l’événement a eu lieu jeudi 25 février au siège de l’Unesco à Paris.

C’est sous le thème « Jeunesse et développement » que se déroulera du 19 au 24 avril prochain à Abidjan et Korogho, la neuvième édition du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua 9). Comme d’habitude, c’est la salle IX de l’Unesco à Paris qui a abrité le 25 février, la cérémonie de lancement de cette grande fête de la culture à laquelle sont invitées les têtes d’affiche de la musique africaine et internationale. C’est à nouveau devant un public venu nombreux que le Commissaire général du Femua, Salif Traoré, alias A’Salfo, le leader du groupe musical ivoirien Magic System, promoteur du Festival, a dévoilé le contenu de l’édition 2016.
Pour cette édition, le public pourra apprécier les talents de quinze (15) artistes dont neuf (9) étrangers, venus d’Afrique, de Jamaïque et de France. (Voir liste en bas).
Il s’agit entre autres, de Papa Wemba, qu’on ne présente plus. L’homme à la voix de rossignol et grande figure de la Rumba congolaises (République démocratique du Congo). « Quand A’Salfo m’a appelé pour me demander si je pouvais venir, je n’ai pas hésité un seul instant. C’est un des meilleurs festivals du continent, bien organisé et sérieux. La preuve, c’est que j’ai déjà reçu mon cachet » a t-il révélé, avant de partir dans un éclat de rire communicatif. Charlotte Dipanda, figure montante du Makossa et du Bikutsi, Toofan, un groupe togolais né en 2005 et qui a connu très vite un succès sur le continent, NST Cophie’S, le promoteur du Zogota qui a égayé bien de soirées durant la décennie quatre-vingt. Pour la première fois depuis le lancement du Femua en 2008, le Burkina ne sera pas représenté, mais les Burkinabè pourront se consoler avec la présence du Tchadien Célestin Mawndoé. Avec Smarty, il avait créé le groupe Yeleen qui a connu une célébrité en Afrique de l’Ouest, collectionnant les récompenses. En 2011, le duo qui affichait une réelle complicité s’est malheureusement séparé et chacun poursuit depuis lors, une carrière solo.

Après Yopougon et Koumassi, le Festival sera délocalisé cette année à Korogho, ville distante de 600 km d’Abidjan, où aura lieu le concert de clôture. « Le Femua essaie de couvrir toute la Côte d’Ivoire de ses actions », explique le commissaire général. « Avec le conseil café-cacao, nous sommes en train de terminer la construction d’une école à Bangola, dans l’Ouest du pays et qui sera inaugurée en mai. On fait donc le concert dans le nord et il en sera ainsi dans les années à venir », justifie A’Salfo. C’est également à Korogho qu’est prévu le cross populaire.

« L’ADN du Femua, c’est le volet social », insiste A’Salfo, un clin d’œil à leurs origines modestes, mais surtout pour montrer que le soutien aux plus démunis est un impératif catégorique qu’on doit avoir en permanence à l’esprit. D’où un « Femua Kid », décidé cette année au profit des jeunes enfants à travers plusieurs activités, programmées de 8h à 20 heures le mercredi 20 avril.

La 9ème édition du Femua sera également l’occasion, comme en 2015, de réfléchir sur les industries culturelles en Afrique, d’autant que le secteur peut être un vrai pourvoyeur d’emplois. Si le Nigeria est devenu la première puissance économique de l’Afrique, il le doit en partie aux productions cinématographiques Nollywood. (2% du PIB). Si de nombreux musiciens Africains se sont formés sur le tas et gèrent leur carrière parfois de manière artisanale, le Groupe Magic système estime qu’il faut désormais professionnaliser le secteur de la musique. « C’est le seul moyen de permettre aux jeunes Africains qui souhaitent y travailler de trouver de l’emploi », explique le commissaire du Femua. Pendant dix jours, une vingtaine de jeunes vont bénéficier d’une formation au mois de mars sur la communication dans le domaine culturel. La formation sera assurée par l’African Music Development programme (AMDP), un projet mis en place avec le soutien de l’Union européenne et du Groupe des Etats ACP, et déjà actif au Congo-Brazza, au Zimbawé, au Cameroun, au Malawi, et en Ouganda. Selon son coordinateur, Charles Houdart, « AMDP vise à consolider les compétences professionnelles des métiers de la musique et du son en Afrique et d’augmenter les opportunités de travail dans cette industrie en pleine mutations ». A l’avenir, les stagiaires et autres jeunes talents pourront disposer d’un cadre adéquat pour leur apprentissage et perfectionnement grâce au siège du Femua que le groupe Magic System souhaite construire.

Il y a deux ans, A Salfo nous avait confié que « jamais, le Femua ne sera payant ». C’est grâce aux soutiens des partenaires que le Femua parvient à réunir un budget de plus de 800 millions de F CFA pour offrir gratuitement tous les ans, des spectacles de haut niveau avec des artistes de renommée internationale. « Les jeunes sont maintenant habitués aux grosses pointures qu’ils réclament maintenant Beyoncé », avait-il déclaré. Le dernier à rejoindre le groupe des partenaires s’appelle Côte d’Ivoire Tourisme. En 2015, cette structure chargée de vendre la destination Côte d’Ivoire avait profité de l’évènement pour proposer une ballade sur la lagune. Le directeur général de Côte d’Ivoire tourisme, Jean-Marie Somet a vite compris que le Femua est un bel outil de promotion du tourisme dans son pays, un secteur qui est passé en trois ans de 0,6% à 4,8% du PIB. Avec plus de 700 000 visiteurs dont 478 000 nationaux, la Côte d’Ivoire a des atouts pour attirer davantage de touristes. « Nous avons la pêche sportive, le tourisme balnéaire, l’agro-tourisme avec les pistes du cacao dont nous sommes le premier producteur, le tourisme culturel et surtout l’Akwaba ivoirien », vante Jean-Marie Somet.

C’est l’ancien président Henri Konan Bédié qui est le parrain du Femua9, « un homme de paix qui a préféré quitter le pays après le coup d’Etat en 1999, et qui a accepté de s’effacer au 2è tour de l’élection présidentielle de 2010 », se défend A’Salfo face à un confrère qui lui conseille de tenir les hommes politiques loin du Festival.
Joachim Vokouma
Lefaso.net (France)

Artistes invités
Papa Wemba (RDC) I. Jahman Levi (Jamaïque), Kery James (France), Charlotte Dipanda (Cameroun), Toofan (Togo), Farka Touré (Mali), Daddy Lumba (Ghana), Mawndoé (Tchad), Elida D. (Cap-Vert) Yabongo Lova, John Kiffy, NST Cophie’S, Nguess.B.S, B.Gnahoré, Abou Nidal (Côte d’Ivoire)
J.V

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