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Tolérance zéro aux MGF : Les Nations Unies ont célébré la journée

Publié le vendredi 19 février 2016 à 22h48min

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Tolérance zéro  aux MGF : Les Nations Unies ont célébré la journée

Le 06 février a été consacré Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des Mutilations Génitales Féminines (MGF) par la Communauté internationale. La célébration de cette journée s’est faite cette année autour du thème suivant : « Réaliser les nouveaux objectifs de développement durable en éliminant les mutilations génitales féminines d’ici à 2030 ».

Pour marquer d’une pierre blanche cet évènement, le Burkina Faso, en partenariat avec la Colombie, la République de Djibouti, l’Erythrée, la Finlande, l’Italie, le Luxembourg, le Niger, la Norvège, le Royaume Uni, la Suisse et la Tunisie, a sponsorisé un évènement qui a eu lieu, le lundi 8 février 2016, en différé au siège des Nations Unies. L’évènement a été porté par le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) et le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) qui dirigent conjointement le plus grand programme mondial visant à accélérer l’abandon de la pratique des mutilations génitales féminines et qui est concentré dans 17 pays africains.

Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a rehaussé de sa présence, l’éclat de la cérémonie. Il y a prononcé le mot d’ouverture teinté d’optimisme en dépit des grands défis qui restent à relever, et a, par ailleurs, lancé un nouveau symbole mondial sur les Mutilations Génitales Féminines. En effet, il s’agira désormais selon lui de passer de « Female Genital Mutilation »(FGM)- Mutilations Génitales Féminines en français, à « Focus on Girls Mind » (FGM )- Mettre l’accent sur l’esprit des filles- ; une manière pour lui d’attirer l’attention de la communauté internationale sur la nécessité de faire de l’éducation de la petite fille, un puissant moyen de lutte contre la pratique de l’excision.

Le partage d’expérience était aussi au rendez-vous. A cet effet, une table ronde a été animée par Babatunde Osotimethin, Directeur exécutif du FNUAP, Dr Yohana S. Yembise, ministre de la Promotion et de Protection de l’Enfant de la femme de l’Indonésie, Patricia Tobon, Avocat de la communauté indigène Embera en Colombie, Cornelius Williams, Directeur associé de la protection de l’enfance, l’UNICEF, Keziah Bianca Oseko, activiste communautaire, au Kenya et Inna Modja , activiste et musicienne du Mali. Ce fut l’occasion pour les panelistes d’insister sur le fait que le problème des mutilations génitales féminines, qui s’étend au-delà des frontières du continent africain est un problème mondial qui a déjà mis en danger le bien-être de plus de 200 millions de femmes dans le monde entier. Ces pratiques violent également leurs droits à la santé, à la sécurité et à l’intégrité physique ainsi que le droit d’être à l’abri de la torture et de traitements cruels, inhumains ou dégradants, y compris le droit à la vie lorsque ces pratiques ont des conséquences mortelles.
Pour encourager l’abandon des mutilations génitales féminines, il convient de mettre en œuvre des initiatives coordonnées et systématiques mais aussi sensibiliser l’ensemble des communautés sur la question des droits fondamentaux et celle de l’égalité de sexes. Ces initiatives doivent mettre l’accent sur le dialogue social et permettre aux communautés d’agir elles-mêmes, collectivement, en vue d’éliminer cette pratique. Elles doivent aussi pouvoir répondre aux besoins des femmes et des filles qui subissent les conséquences de cette pratique, en particulier en matière de santé sexuelle et reproductive.
Les participants à l’évènement ont également eu droit à une représentation scénique sur le thème du jour réalisé par Katie Cappiello et interprétée par les membres de « The Arts Effet All Girls Theater Company ». Aussi, l’artiste musicienne malienne Inna Modja, après avoir ému l’assistance en partageant son expérience de femme victime des MGF, s’est produite sur scène en interprétant diverses chansons.

L’évènement, qui fut une réussite totale surtout dans son format qui a prévu la diffusion en boucle de messages forts émanant des pays sponsors, s’inscrit, à n’en point douter, en droite ligne des efforts tendant à la mise en œuvre du Programme de développement à l’horizon 2030, notamment en son objectif 5 cible 3.
A ce sujet, ne sommes nous pas tentés de dire à l’unisson avec le Secrétaire général des Nations Unies que « L’une des cibles associées aux objectifs de développement durable porte spécifiquement sur l’élimination de la mutilation génitale féminine. Quand cette pratique sera totalement abandonnée, des effets bénéfiques se feront sentir à l’échelle des sociétés, les femmes et les filles reprenant possession de leur santé, de leurs droits et de leur énorme potentiel. »  ?

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