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Exploitation minière en Afrique : Les femmes durement touchées

Publié le vendredi 12 février 2016 à 00h11min

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Exploitation minière en Afrique : Les femmes durement touchées

L’organisation pour le renforcement des capacités de développement (ORCADE), a présenté ce jeudi 11 février 2016 à Ouagadougou, les résultats de l’étude sur les femmes et l’exploitation minière en Afrique. Fruit du partenariat entre l’ONG Femmes africaines unies contre l’extraction destructrice des ressources (WOMIN) et ORCADE, le projet d’étude a été mené dans plusieurs pays africains. Au Burkina, l’étude s’est intéressée à la mine de Kalsaka.

Ghana, Congo, Ouganda, Nigeria, Zimbabwe et Burkina, le constat est le même. Les études sur l’impact des activités d’extraction sur la vie des femmes en Afrique présente des similitudes au niveau des résultats. « Nous avons voulu savoir ce que l’exploitation de la mine d’or de Kalsaka a pu laisser aux populations de la localité. On s’est rendu compte que ça été une catastrophe, une perte pour le Burkina Faso. C’est une désolation sur le terrain » a regretté Jonas Hien, directeur de l’ORCADE.

En effet, de l’exploitation industrielle de la mine de Kalsaka, WOMIN et ORCADE relèvent au Burkina comme dans les pays africains, des résultats alarmants. Il s’agit en effet des pertes des terres au profit des mineurs, des impacts négatifs sur la santé, la déforestation et la perte des activités rémunératrices de revenus pour les femmes.

Et si l’exploitation de l’or a été pendant longtemps une source importante de liquidité pour les membres des 51 villages de la zone de Kalsaka, l’étude présente après le passage de la société minière, une population très appauvrie.

« Les femmes se retrouvent dans une paupérisation plus grande car leurs maris n’ont plus de terres ni de cultures parce que les mines ont tout récupéré. Les espaces d’exploitation artisanales sont considérablement réduits et les populations n’ont plus d’autres activités de revenus pour leur survie. A cela, s’ajoute la mauvaise compensation financière des terres proposées par les entreprises », a signifié Jonas Hien.

Si toutefois, « On vous cite un certain nombre d’écoles et maternités, elles sont non équipées et en terme de comparaison par rapport à ce que l’exploitation minière a apporté aux entreprises, c’est une perte » a souligné Jonas Hien.

D’où alors le constat d’un deuxième Poura selon le directeur de l’ORCADE. A cet effet, il interpelle les différents acteurs du secteur minier à plus de responsabilités pour éviter de « passer de catastrophe en catastrophe ». Ce qui passe nécessairement par la mise en œuvre de projets visant l’amélioration des conditions de vie de l’homme et précisément, la création de moyens de subsistances alternatives pour les femmes et les filles.

ORCADE est une organisation non gouvernementale burkinabè ayant pour objectif de traiter les questions économiques et sociales qui visent à promouvoir le développement. L’organisation collabore avec de nombreuses ONG et appuie la population de Kalsaka depuis le début de l’exploitation minière dans la région en 2008.

Mise en place en 2013, WOMIN est une alliance africaine axée sur le genre et les industries extractives. L’organisation qui regroupe de nombreuses ONG, mène des recherches en Afrique subsaharienne dans le domaine de la justice en matière genre, l’écologie, l’énergie et le climat.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 12 février 2016 à 11:10, par Touba En réponse à : Exploitation minière en Afrique : Les femmes durement touchées

    C’est à nous de voir ce que nous gagnons avec les sociétés minières. Elles ne cherchent que le maximum de bénéfice possible vous abandonnant avec des catastrophes sociale et environnementales a gérer. Le pouvoir d’achat de toute personne ne travaillant dans l’or est complètement à plat à Kongoussi à l’heure actuelle. Vous ne pouvez rien acheter. La question est comment faire pour que l’exploitation minière soit équitable pour nos populations.

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