Cela fait maintenant six ans que le collectif ACMUR (Arts, clowns, marionnettes et musiques dans nos rues » va partager l’art avec les populations de Komsilga dans le cadre du festival « « Rendez-vous chez nous ». Cette année encore, la tradition a été respectée.

C’est dans une ambiance conviviale que les festivaliers ont communié avec les populations locales. Des prestations d’artistes- Alif Naaba et Junior Tshaka dans le cadre du projet "Une chanson pour l’éducation", la fanfare de Blockhauss, Jahkassa, Ezekiel Wendtoin, Afuma, les Grandes Personnes de Boromo, les Dodos-ont agrémenté la cérémonie présidée par l’ancien chef de l’Etat, Michel Kafando, par ailleurs ressortissant de la commune rurale.

Le parrain a réaffirmé l’importance de la culture dans le développement des pays. Au-delà de son caractère ludique, c’est un puissant moyen de changement social. « Qu’on se le dise bien, aucun pays en développement ne peut se développer s’il ne prend appui sur la culture », a-t-il dit avant de prendre exemple sur les pays asiatiques.

« Beaucoup d’entre eux (pays asiatiques, Ndlr), il ya 40 ans seulement, étaient au même niveau que le Burkina. Aujourd’hui, on les appelle les dragons de l’Asie. Parce que tout simplement, ces pays ont donné la priorité à la valorisation de leur culture. Je souhaite que le Burkina Faso prenne la voix de ces pays qui ont réussi à promouvoir un développement endogène par la culture », a-t-il poursuivi.
Tout en louant l’initiative de la coalition ACMUR, M’Ba Michel, comme on l’appelle affectueusement, a remis la somme de un million de F CFA au comité d’organisation. Il a en retour reçu des présents de la part des organisateurs.
A en croire le promoteur du Festival, Boniface Kagambèga, plus de 40 compagnies et troupes d’Afrique et d’Europe vont partager et décentraliser l’art au Burkina Faso.

Une édition de la résistance

L’édition 2016 de « Rendez-vous chez nous » se tient sur le thème « Intégrité et transmission ». Une thématique qui cadre avec les événements intervenus au Burkina ces dernières années et ces derniers mois. « Nous avons connu des nuits sombres et silencieuses. Mais le spectacle vivant, les arts de la rue et la musique sont des lampions que l’on peut accrocher dans la nuit pour que la lumière éclaire le noir, et que les applaudissements du public réveillent le silence pour redonner vie à nos quartiers et nos villages », affirment les organisateurs, d’où le choix de l’ancien président Michel Kafando pour présider la cérémonie d’ouverture. Lui qui selon Boniface Kagambèga et ses pairs, a permis au Burkina de sortir des situations ‘’difficiles’’.
Pour Alif Naba, parrain artistique du festival, ce sont des spectacles démocratisés, partagés, le tout dans un caractère militant.

Le festival se déroulera en deux temps. Du 10 au 14 février, les festivaliers seront à Ouagadougou et à partir du 18 février, ils seront à Bobo-Dioulasso où aura lieu la cérémonie clôture. Au menu des activités, il est prévu des concerts, des spectacles de marionnettes et du théâtre. Des débats sur l’héritage de Thomas Sankara notamment la question de l’intégrité et de sa transmission aux générations futures sont également inscrits au programme. Komsilga, Kiefangué, Orphelinat de Loumbila, l’Institut français et la Place de la Femme à Gounghin vont accueillir les festivaliers à Ouagadougou et l’espace Siraba à Bobo-Dioulasso.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net
Lien utile : http://lefaso.net/spip.php?article69539