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Banque Mondiale : Les Bonnes nouvelles pour le Burkina

Publié le jeudi 11 février 2016 à 00h08min

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Banque Mondiale : Les Bonnes nouvelles pour le Burkina

En fin de séjour au Burkina Faso, le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique, Makhtar Diop a animé une conférence de presse dans la soirée du 9 Février 2016 à Ouagadougou. Après des séances de travail qu’il a eues avec les autorités, le visiteur a annoncé les différents soutiens que l’institution internationale est prête à apporter au gouvernement sur différentes priorités. Energie, agriculture, élevage, santé et eau, enseignement supérieur sont entre autres domaines qui seront financés.

Au cours de son séjour, le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique, Makhtar Diop a rencontré le président du Faso, le président de l’Assemble nationale, le premier ministre et des organisations de la société civile. Des séances de travail qui lui ont permis de ‘’recadrer’’ les différentes interventions de la Banque mondiale au Burkina pour prendre en compte des ‘’priorités pressantes’’ du gouvernement.

L’énergie du développement

Premier domaine urgent, l’énergie, facteur essentiel de production, de développement. Pourtant le Burkina Faso a un déficit énergétique important, constituant un obstacle majeur à la croissance et au développement. Avec les autorités burkinabè, le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique a discuté des voies et moyens pour combler ce déficit de production. « Nous avons identifié la possibilité d’aider le Burkina à construire une centrale de plusieurs dizaines de mégawatts qui permettrait de combler de manière significative le déficit ».

Précisément, il s’agira de réduire le déficit (environ 140 mégawatts) en attirant le secteur privé. A travers des partenariats publics privés dans le domaine. La Banque a émis l’idée d’avoir des investisseurs qui viendront installer des unités de production d’électricité pour la revendre à la SONABEL (comme cela se passe au Nigéria, au Sénégal et au Ghana). « Nous allons demander à la SFI (Société financière internationale, Ndlr.), la branche privée de la Banque mondiale de participer à cet effort. Nous souhaiterions également nous assurer que la gouvernance au sein de la société d’Etat soit améliorée de façon significative ».

Aussi, l’institution financière internationale accompagnera la construction d’une centrale thermique d’environ 50 mégawatts.

L’enveloppe à injecter dans le domaine est estimée entre 80 à 100 millions de dollars (des chiffres à confirmer). En tout cas, la Banque par son émissaire s’est engagée à apporter des financements supplémentaires dans le secteur de l’énergie .

L’agriculture et le développement du monde rural

Dans ce domaine, la banque a déjà des programmes nationaux (comme le pôle de croissance de Bagré) et sous régionaux. « Nous voulons faire plus », a dit Makhtar Diop. Il a ainsi discuté avec les autorités de la possibilité d’augmenter les surfaces irriguées en investissant dans la maitrise de l’eau ; mais aussi en apportant des instants de qualité (accompagner les organisations paysannes dans le développement d’autres spéculations en dehors du coton), en créant des marchés aussi bien locaux que régionaux.
Outre l’agriculture, le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique Makhtar Diop a aussi évoqué la question de l’élevage. L’institution souhaite augmenter la productivité du cheptel en créant une chaine de valeur.
« Nous avons ainsi discuté d’un appui financier additionnel qui n’a pas encore été déterminé. Il le sera sur la base des programmes qui seront présentés par les autorités », a-t-il ajouté.

Santé et eau

Points essentiels du programme présidentiel, Roch Marc Christian Kaboré a signifié au visiteur qu’il souhaiterait avoir l’appui de la Banque mondiale pour « mobiliser plus de ressources pour l’accès à l’eau et l’amélioration des soins de santé particulièrement pour l’équipement de certaines infrastructures hospitalières et médicales qui ne disposent pas de plateaux techniques à même de donner des soins de santé nécessaires aux populations », a précisé l’animateur de la conférence de presse, qui s’est engagé à en parler avec d’autres partenaires qui ont fait de ces secteurs une priorité.

Le chef de l’Etat a également souhaité l’accompagnement de la Banque mondiale pour l’accroissement des infrastructures dans les universités.

Le Sénégalais a toutefois précisé que la Banque mondiale a une allocation par pays sur une période de 3 ans. Mais l’enveloppe du Burkina n’a pas été utilisée dans son entièreté. « Nous attendions des autorités élues », a-t-il indiqué avant de poursuivre que ce qui n’a pas encore été programmé le sera et le décaissement sera accéléré.
« Un certain nombre de projets a été entamé, mais le taux de décaissement est très faible. Nous avons identifié un certain nombre d’éléments qui ralentit cette exécution, nous allons avoir une revue de notre portefeuille avec les autorités pour voir au niveau des procédures gouvernementales et administratives, ce qui peut être fait pour réduire le délai des passations de marchés et autres… ».

Malgré un contexte sécuritaire sous régional et national marqué en mi-janvier par des attaques terroristes, le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique a réitéré la volonté et la détermination de l’institution à rester au côté du peuple Burkinabè. Toute crise est une opportunité a-t-il semblé dire. Il faut travailler à réduire les inégalités qui sont souvent le terreau de l’intolérance.
Il a par ailleurs lancé un appel à ses frères africains. « Nous africains devons être très prudents pour ne pas présenter ce qui se passe dans notre continent comme étant quelque chose qui ne frape que notre continent et de stigmatiser notre continent et le singulariser dans ce domaine. Les pays s’adaptent à ces situations, prennent des précautions pour que cela ne se répète pas et le Burkina d’après ce que je sais à tiré des leçons ».

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 11 février 2016 à 11:39 En réponse à : Banque Mondiale : Les Bonnes nouvelles pour le Burina

    Le tour des questions fondamentales de développement est vraiment fait. Avec ces financements on peut espérer commencer les labours de notre champ le Burkina Faso. Pour ce faire, je propose de ne pas décaisser les fonds sans avoir constaté sur le terrain les réalisations et le faire étape par étape.

  • Le 12 février 2016 à 10:58 En réponse à : Banque Mondiale : Les Bonnes nouvelles pour le Burkina

    OUI, nos paysans continueront de travailler pour les industriels en occident. Pas de réflexions pour donner de la valeur ajoutée à nos produits ?
    Faut-il retirer auprès des voleurs de l’Etat ce qu’ils ont volés ou bien laisser et recommencer à la recherche des ressources nécessaires pour la construction du pays ?
    Cette institution devrait exiger que l’Etat recherche tous les voleurs afin qu’ils restituent son dû.

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