LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Filière riz : Le comité de pilotage du PAFR sur le terrain

Publié le lundi 25 avril 2005 à 00h00min

PARTAGER :                          

Le 19 avril 2005, le comité de pilotage du Plan d’actions pour la filière riz (PAFR), a initié des bas-fonds et des plaines rizicoles dans les provinces du Ioba et du Houet. La mission était conduite par le président du comité de pilotage, Aïzo Tindano.

Elle comptait un représentant de l’Union européenne (le bailleur de fonds) des représentants de quelques ministères (Environnement et Finances) et tous les partenaires de la filière au Burkina. Objectif, voir comment le PAFR travaille avec les producteurs.

La première étape a été le bas-fond de Zinthio dans la province du Ioba. Exploité parle le Groupement de producteurs du riz (GPR) "Mouonfatés" a bas-fond a une superficie aménageable de 85 hectares (ha) dont 30 ha ont été aménagées avec neuf diguettes à courbe de niveau (DCN) toutes revêtues. Deux cents (200) personnes dont cinquante (50) femmes exploitent ce bas-fond sous la supervision du CISV, une ONG italienne de volontaires.

Appuyé par une entreprise les membres du GPR "Mouonfatés" ont activement participé à l’aménagement du bas-fond par la collecte et la pose des roches et de géotextiles. Cette implication partielle des producteurs à Zinthio a pour objectif de les amener à "s’approprier totalement les techniques d’aménagement des bas-fonds", précise Olivier Benelle, coordonnateur du CISV à Dano qui encadre les exploitants.

Mais pour motiver les exploitants, ils sont rémunérés journalièrement (1000 F CFA). 70% reviennent aux producteurs et les 30% vont à la caisse du GPR et servent au fonds de roulement. Ils serviront également à acquérir des intrants, des semences et de l’engrais. Cela évitera au GPR de s’endetter forcément pour commencer la campagne.

Cet ouvrage de régulation sert à sécuriser le riz en eau afin qu’il boucle convenablement son cycle. Les exploitants du site ont souhaité que les formations qu’ils ont reçues soient renforcées pour aboutir à une autonomie en matière d’aménagement et de gestion de bas-fonds comme à Bankadi, deuxième étape de la visite.

Des exploitants émancipés

Là-bas, ce sont des producteurs très occupés à l’aménagement de leur bas-fond que la mission a trouvés sur ce site dont la superficie en cours d’aménagement est de (20) ha pour une superficie aménageable de 30 ha. Organisés en huit groupes organisés au sein du GPR, "Kossirboulé" vont eux-mêmes fait les débalais, les remblais, le compactage, la pose du géotextile et l’enrochement du site. La seule intervention extérieure est la supervision d’un encadreur qui les a formés eux aussi.

C’est donc un site en plain chantier que les visiteurs du jour ont pu voir. Des femmes qui portent des roches, des jeunes qui déblaient le site à la daba, d’autres qui transportent avec des brouettes ces déblais. A eux seuls, ils ont construits une diguette de 1 500 m de long. Ces producteurs, à force de formation et d’encadrement ont fini par maîtriser les techniques d’aménagement des bas-fonds rizicoles avec seulement un léger appui de superviseurs. Là également, les exploitants sont rémunérés comme à Zinthio.

Le matériel de l’ex-ORC rétrocédé au CIR-B

Après Bankadi, les membres de la mission ont mis le cap sur la vallée du Kou, dans le département de Bama, province du Houet. Après une brève visite de la plaine, le président du comité de pilotage du PAFR a officiellement rétrocédé au comité interprofessionnel du riz du Burkina (ORC) le matériel de l’ex-Office du riz de la Comoé (ORC).

D’une valeur de près de 200 millions, il est composé de matériels roulant, (véhicules) de matériels de chantier (bulldozers, graders, tracteurs, citernes,...), de matériel de riziculture (décortiqueuses, batteuses), de matériel de topographie et de dessin. Il est destiné à renforcer les capacités opérationnelles de transformation des producteurs. "Le souci est que cela crée un effet d’entraînement pour intéresser d’autres personnes à la filière riz", a dit le président du comité de pilotage du PFR.

Les bénéficiaires, par la voix du président du CIR-B, Lancina Berthé ont remercié le PAFR pour son geste qu’il a jugé salutaire. Une partie sera cédée aux producteurs et le matériel lourd sera mis en location afin de gérer les fonds nécessaires au fonctionnement du CIR-B.

Thierry Bertouille, conseiller à la délégation de la Commission de l’Union européenne était visiblement ému par ce qu’il a vu sur les sites. "J’ai vu des populations au travail et une très grande appropriation des techniques d’aménagement des bas-fonds", a-t-il affirmé. Son institution, au vu de cela serait en mesure à accompagner dans le temps, ces producteurs pour l’aménagement et l’entretien de leurs surfaces.

Urbain KABORE
Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique