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Musique : Oscibi Johann sort « Liberté confisquée en RDC »

Publié le vendredi 29 janvier 2016 à 00h24min

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Musique : Oscibi Johann sort « Liberté confisquée en RDC »

L’artiste musicien Oscibi Johann, à l’état civil Ouédraogo Sibri, a procédé à la dédicace ce jeudi 28 janvier 2016 de « Liberté confisquée en RDC ». Un single écrit en hommage aux membres du mouvement Filimbi incarcérés depuis mars 2015 en République Démocratique du Congo. Pour la présentation de ce « bébé », l’artiste membre du mouvement Balai citoyen était entouré d’une autre voix du reggae burkinabè Océanne et de Yangu Kiakwama, porte-parole de Filimbi.

Près d’un an après son expérience traumatisante et celle d’autres activistes des mouvements « Y en a marre » et « Filimbi  » au pays de Joseph Kabila, Oscibi Johann a décidé de ne pas rester « muet  ». Fred Bauma et Yves Makwambala sont toujours détenus dans les geôles de Makala à Kinshasa et l’artiste entend mettre plus de pression aux dirigeants à travers son single « Liberté confisquée en RDC » pour la libération de ces jeunes activistes.

Fred et Yves
Avant leur détention à la prison centrale de Makala, Fred et Yves ont séjourné dans les locaux de la police politique respectivement pendant 50 et 40 jours. Selon Yangu Kiakwama, porte-parole de Filimbi, les conditions de leur détention sont relativement bonnes et leurs vies ne sont plus en danger. Pour lui, « le Congo est devenu une prison à ciel ouvert » et les deux activistes ont « le moral gonflé à bloc » et espèrent que leurs camarades même exilés poursuivent la lutte.

Témoignage « inédit »
Au cours de la dédicace, Oscibi Johann a fait des révélations inédites sur l’épisode avant son arrestation. « Ce n’était pas du jeu », a-t-il dit en guise d’introduction. « Dans la nuit du samedi (14 mars 2015, ndlr) après avoir assisté à la conférence, pendant que nous étions à l’hôtel autour de 23 heures, des membres du Filimbi sont arrivés et nous ont dit qu’il fallait quitter l’hôtel et que notre sécurité était menacée ». En quittant l’hôtel la même nuit, l’artiste et ses compagnons ont emporté leurs clés sans dire mot à la réception.

Revenus sur leurs pas le dimanche à 10 heures, ils apprirent que très tard la nuit les militaires étaient passés pour les enlever. « Ils ne nous avaient pas trouvés. Ça, ils étaient frustrés. C’est pour cela qu’ils ont organisé une communication du genre : ils avaient des kalachnikovs, ils avaient du chanvre indien, ils étaient spécialistes de cocktails Molotov recommandé par le peuple burkinabè pour détruire la RDC. Voyez-vous, c’était une communication préétablie », s’exclame Oscibi.

« Ceux (les militaires, NDLR) qui nous ont ratés la nuit n’ont pas fait le relai au gouvernement parce que si le gouvernement était au courant qu’on leur avait échappé, cela voulait dire que le service de renseignement n’est pas tranchant. On va limoger des gens. Ils n’ont donc rien dit. Et lorsqu’on nous a arrêté à 15 heures, ils ont dit à Lambert Mende : Ils sont là . Et ce dernier a fait sa communication de la nuit sans chercher à savoir si on avait des kalaches. On n’avait rien et il n’a pas eu honte de continuer… », Conclut-il.

En téléchargement libre
Le single « Liberté confisquée en RDC » est déjà disponible en téléchargement libre sur www.youtube.com . Et puisqu’il est persona non grata en RDC, Oscibi Johann compte exporter son œuvre au Congo par le biais du porte-parole de Filimbi. Pour ce dernier, la force de ce single « est le fait qu’il existe déjà ». Oscibi dit ne pas craindre que le morceau soit censuré au pays de Kabila car c’est l’objectif recherché.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net

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