Comme vous le savez le 15 janvier dernier, le Burkina-Faso a été victime des attentats terroristes. Ce drame a causé la mort d’une trentaine de personnes, plus de 71 blessés et plongé de nombreuses familles dans la douleur. Au niveau étatique, le gouvernement a organisé une journée d’hommage lundi dernier. Alors comme disent les mossis, : « Buud kouré, ya buudu ‘n koumdé ». Ce qui veut dire qu’aux funérailles de la famille, pleurent les membres de la famille.

C’est donc dans cet élan de solidarité et de soutien qu’au niveau de l’Eglise catholique, cette messe a été organisée. L’objectif a été de se retrouver pour prier. Prier pour les défunts, invoquer le Maitre de Miséricorde afin qu’il accueille ses frères et ses sœurs arrachés durement à la vie, et en même temps prier pour tous ceux qu’ils ont laissés ici-bas. Durant la messe, il a été également demandé au Seigneur de bénir les familles, les parents et amis et de les consoler dans la foi, l’espérance et la charité.

Par ailleurs, le Cardinal a confié tous ceux qui tuent et qui font mourir à travers le monde. Car dit-il : « nous avons prié pour eux, afin que le seigneur change leur cœur pour qu’ils puissent respecter la dignité de tout un chacun et de toute vie humaine qui est sacrée ».

En outre, Son Eminence a présenté ses condoléances aux familles éplorées, à tout le Burkina Faso et a invité les chrétiens et tous les autres croyants à persévérer dans la prière. « Le Seigneur aime le Burkina. Il ne nous abandonnera jamais, misons sur lui et ayons une confiance totale en lui » a-t-il laissé entendre.

En sus, le Cardinal Philippe Ouédraogo, affirme avoir prié pour le Burkina Faso afin que le Seigneur nous permette vraiment de rester débout, de nous donner la main au-delà des différences ethniques, religieuses. Voici pourquoi, affirme-t-il, : « Nous sommes les grains d’un seul et unique panier. Et, nous devons continuer la route ensemble. C’est un grand défi à relever car c’est cela notre espérance ».

Continuer ensemble, et sans vengeance. « Nous avons explicitement dit que nous avons prié pour ceux qui tuent, ceux qui font mourir alors cela est indicatif. Jésus n’aimait pas le péché mais il aimait le pécheur et, le pécheur peut changer. Il ne faudrait pas qu’au niveau des différentes confessions religieuses, ethnies ou familles, il y ait des revanches, de la stigmatisation, des haines qui se manifestent. Il faut que nous puissions assumer et dépasser tout ce qui est amertume pour pouvoir se retrouver dans le pardon, la réconciliation. Nous voulons un Burkina Faso réconcilié dans la justice et dans la paix ; une paix véritable et une paix durable. Pour ce faire, nous devons tous travailler pour la cohésion sociale, la réconciliation, la justice et la paix. Dieu bénisse le Burkina-Faso, jamais en arrière, toujours en avant, duc in altum », a signifié le Cardinal pour clore son propos.

Annick Kaboré (stagiaire)
Lefaso.net