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Politique au Burkina : Pour une plus grande implication de la gente féminine

Publié le samedi 23 avril 2005 à 07h54min

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De la participation politique de la femme, il en a été question au cours d’un atelier tenu à Ouagadougou les 08 et 09 avril 2005. Au terme de la rencontre organisée par le CGD avec l’appui de ses partenaires, les participants ont fait des propositions visant à capitaliser la participation des femmes dans la gestion de la cité.

Les débats, au cours de l’atelier, se sont focalisés sur quatre axes fondamentaux, à savoir le bilan de la participation des femmes de 1960 à nos jours, l’absence de femmes dans l’Exécutif de 1960 à 1976, les types de participation des femmes et enfin le rôle et la place des femmes au sein des partis politiques.

Des femmes ont assumé de hautes fonctions politiques au Burkina Faso, mais nombre d’entre elles sont aujourd’hui dans l’ombre sur le plan politique. Pour influer davantage sur le processus politique, les femmes doivent s’organiser en associations et en réseaux. L’Exécutif doit de son côté travailler à réduire les inégalités entre hommes et femmes. Les partis politiques doivent inciter les femmes à entrer en politique.

Une femme voltaïque est entrée au gouvernement en 1958, et depuis 1960 jusqu’en 1976, plus de femmes dans les différents gouvernements. Les considérations religieuses, la peur des hommes de voir leurs femmes prendre des responsabilités politiques sont entre autres les raisons de cette quasi-absence de femmes dans l’Exécutif.

Plusieurs types de participation ont été identifiés. Il y a la participation par engagement et par conviction, la participation passive en complément d’effectif, la participation active de certains leaders sur le terrain et enfin la participation alibi. Cette dernière peut être transformée en participation effective et active.

Lorsque les femmes participent aux activités des partis politiques, elles jouent le plus souvent le rôle de mobilisation des autres femmes. On leur confie la gestion de la trésorerie surtout dans les petits partis politiques. Elles assurent aussi la cuisine dans les groupements et associations par réflexes socio-éducationnels.

Propositions concrètes

Les participants à l’atelier proposent le quota comme solution intermédiaire au problème de la participation politique des femmes. Ils proposent aussi d’élargir la notion de la participation politique jusqu’au niveau local et communal. Les femmes doivent s’imprégner à divers niveaux du processus politique. Elles doivent vaincre la peur et être convaincues de leur rôle déterminant dans le processus démocratique.

Les participants recommandent par ailleurs aux femmes de soutenir les listes favorables aux candidatures féminines. Ils estiment que la notion de femmes leaders doit être élargie à toutes les activités d’influence menées souvent à la base par des femmes.

Au delà de devoir civique, la femme burkinabè aspire jouer un rôle de décision dans les partis politiques. Le terrain politique est rude, et les femmes doivent en être conscientes. Il faut se rendre à l’évidence que le milieu de la politique est le milieu des hommes et les hommes tels qu’ils sont, ne sont ni anges, ni bêtes. Pour s’affirmer en politique, les femmes doivent se former et renforcer leurs capacités.

Le répertoire et la base de données conçus par le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) permettront d’avoir une meilleure lisibilité de la participation des femmes aux activités politiques et à terme de corriger l’écart entre elles et les hommes en politique.

Kévin KPODA
Source : Rapport de synthèse
L’Hebdo

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