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Avenue Kwamé N’krumah : Lentement mais sûrement, les activités reprennent

Publié le vendredi 22 janvier 2016 à 01h16min

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Avenue Kwamé N’krumah : Lentement mais sûrement, les activités reprennent

Après les attaques terroristes du vendredi 15 janvier dernier, l’Avenue Kwamé N’krumah a été rouverte hier mercredi 20 janvier 2016 à la circulation. Aux abords de cette avenue, les petits commerçants et autres employés ont repris le travail. Partagés entre peur et confiance, ces derniers cherchent leur pitance quotidienne. Souvent à quelques encablures du site du Restaurant Cappuccino et de Splendid Hôtel.

10h15mn, Avenue Kwamé N’krumah. La vie reprend son droit. Les usagers en voiture ou à moto circulent sur cette avenue restée fermée depuis le 15 janvier 2016, jour des attaques terroristes contre le restaurant Cappuccino et Splendid Hôtel. Au total 30 personnes ont perdu la vie dans ces assauts menés par les terroristes.
10h45. En visite au Burkina, le président tchadien, Idriss Deby Itno, arrive sur les lieux. Une partie est à nouveau fermée à la circulation. Des gendarmes, casques sur la terre, les fusils prêts à cracher le feu, le regard ferme, dévisagent les curieux amassés aux abords de la voie. Ils manquent de replacer ceux qui ne respectaient pas les consignes. Au pas de course, le président tchadien visite les lieux des attaques. Son cortège s’ébranle à nouveau en direction du Palais présidentiel de Kosyam.

« Nous sommes confiants… »

Les services sont aussi ouverts. Des banques aux particuliers, tout est à nouveau fonctionnel. Patrice Sawadogo travaille pour une société de sécurité privée. Il est en poste devant les bureaux de l’agence d’une compagnie aérienne jouxtant le bâtiment de Splendid Hôtel. En face de lui, les ruines de Cappuccino et les locaux du maquis Show Bizz où un serviteur a trouvé la mort. « Je suis confiant parce que je suis sûr qu’il n’y aura plus d’attaques pareilles au Burkina. Les autorités mettront désormais l’accent sur les questions de sécurité », confie-t-il. Pour ce vigile, la preuve est déjà donnée avec la présence des Forces de défense et de sécurité qui quadrillent la zone.
A quelques mètres de lui, est assis Idrissa Nikiéma. Il est vendeur de cigarettes, mouchoirs et autres produits devant le maquis Show Bizz. Depuis les attaques, c’est aujourd’hui qu’il revient sur l’Avenue Kwamé N’krumah. Il se dit tout de même confiant pour sa sécurité. « Le jour de l’attaque j’étais avec ma table devant Show Bizz. Quand les tirs ont commencé, nous avons vite quitté les lieux. Mais lorsque je suis revenu aujourd’hui, je vois qu’il y a la sécurité. Pour cela, je suis confiant que les terroristes ne feront plus rien ici », nous a-t-il confié.

« …mais… »

Ousmane Ouangrawa est un commerçant de portables non loin du Ministère de la Fonction publique. Depuis les attaques du 15 janvier, ses affaires ne prospèrent plus. « Nous sommes là mais nos portables ne s’achètent plus. C’est aussi l’une des conséquences des attaques du vendredi dernier », lance-t-il mécontent. Mais selon lui, toute peur ne s’explique plus. « Nous avons certes peur. Mais je suis sûr que les terroristes ne vont pas mener des attaques au Burkina Faso. Dès lors qu’ils ont eu ce qu’ils recherchaient, c’est certain qu’ils visent un autre pays mais pas le Burkina encore », a-t-il dit. Avant d’inviter les Ouagalais à vaquer tranquillement et sans peur à leurs occupations car des attentats n’auront plus lieu au Burkina. Du moins, pas pour bientôt.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

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