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Attentats terroristes au Burkina : Et si on se parlait droit dans les yeux

Publié le jeudi 21 janvier 2016 à 00h33min

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 Attentats terroristes au Burkina : Et si on se parlait droit dans les yeux

Nos ancêtres les Gaulois ne craignaient qu’une seule chose ici-bas : que le ciel leur tombe sur la tête. De même, ce que les Burkinabè redoutaient le plus, c’est que les terroristes, après plusieurs escarmouches dans la sous-région et aux localités frontalières du pays, ne se déportent dans les villes du pays. A présent c’est chose faite avec le macabre bilan que l’on connait : 30 morts de 18 nationalités, plusieurs dizaines de blessés et trois terroristes neutralisés.

A présent que l’on se remet peu à peu de ces périodes chaudes et que les soutiens fusent de partout à travers le monde, et si on se regardait droit dans les yeux pour parler. Sans haine ni mépris, afin que plus jamais d’innocentes victimes comme celles que l’on pleure aujourd’hui ne tombent sous des balles assassines de fous furieux, si ce n’est d’illuminés.

D’abord au niveau gouvernemental. La communication gouvernementale a totalement versé dans la cacophonie avec naturellement son corollaire de remises en cause des propos des uns par les autres. Ainsi, tandis que le ministre en charge de la sécurité parle de deux femmes dans le commando, l’ambassadeur de France au Burkina, mieux renseigné, dit qu’il n’en est rien dans un tweet. Pendant que l’on interdit à la RTB de filmer, voire de diffuser ses images, une radio privée fait le contraire sur son site. Par ces temps de réseaux sociaux et de village planétaire (Mc Luhan) ce type de censure est insensé.

Au niveau politique. A nouveau, la courte échelle. Très vite, l’on a indexé l’ancien régime comme étant la source du mal, en collaboration avec les terroristes. Cette façon de faire est tout aussi dangereuse tant pour l’accusateur que l’accusé et par extension pour la cohésion sociale dans son ensemble. Quand on est à un niveau de décision de cette envergure, travaillons à ce que le pays ne vole pas en éclats.

« Plus rien ne sera comme avant », disait si bien un slogan pertinent dans sa sémantique mais douteux dans sa mise en œuvre. Les périodes de braises où, pour un oui ou pour un non, on est enlevé, torturé ou tué doivent appartenir à un passé à jamais révolu. Pendant que le Président du Faso s’active à la mise en œuvre d’un mécanisme de vérité, justice et réconciliation en présidant lui-même, dans la matinée des attaques terroristes, la cérémonie d’installation des membres du Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale, montrer à la vindicte populaire des citoyens est une boite de pandore à ne jamais ouvrir. Les quelques cas d’agressions « de personnes suspectées d’être des terroristes », selon un communiqué du Ministre de la Sécurité, en sont illustratifs. Les exemples venus d’ailleurs doivent nous appeler à la retenue. Prenons le temps d’investiguer car tout finit par se savoir. Nous sommes un pays de savane, a dit un de nos illustres dirigeants.

Au niveau de la société dite civile. Que d’activisme ! A nouveau, les mêmes ont repris du service comme à la belle époque. On explique, on harangue par médias interposés, on conseille, on donne des pistes de solutions et des conseils. Bref, on est toujours là et on connait les choses. Pire, l’on s’épanche sur les réseaux sociaux pour appeler au retour d’anciens camarades de lutte au ministère en charge de la Sécurité. Surtout, que l’on se garde de descendre marcher dans les rues pour dire non car si un réseau dormant est là…

Au niveau de nos spécialistes en tous genres, tant internes qu’externes : que de prétentions ! Pouvoir expliquer en un tour de bras, pardon en quelques tours de la langue, la barbarie du 15 janvier relève plus de la spéculation intellectuelle que d’une réelle connaissance d’un sujet aussi complexe. N’oublions pas que le Burkina Faso est en lui-même un pays d’une complexité sociopolitique exceptionnelle. Mais enfin, à chacun son dada !

En tous les cas, que chacun à son niveau puisse tirer leçon de l’hécatombe du 15 janvier dernier, fasse son introspection afin qu’individuellement et collectivement nous puissions sauver ce pays de ces barbares des temps présents. Il n’est pas encore trop tard en ce sens que l’ensemble de la population burkinabè n’équivaut même pas aux habitants de villes comme New York (21,9 millions d’habitants), Delhi (22,4 millions d’habitants) ou Tokyo (33,8 millions d’habitants).

C’est dire qu’une correction des dysfonctionnements de notre système de défense et de sécurité, un renforcement de la fonction renseignement telle que préconisée dans la Stratégie nationale de sécurité intérieure (SNSI) de 2010, l’implication véritable et rigoureuse des communautés à travers la Police de proximité, la culture du patriotisme et du civisme dans les structures éducatives et de formation, la création de conditions d’occupation et d’épanouissement de la jeunesse burkinabè… sont quelques-unes des pistes de solutions pour ne pas laisser cette barbarie s’installer au Faso.
A chacun donc de jouer sa partition.

Neya de Gabou

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Vos commentaires

  • Le 20 janvier 2016 à 15:27, par zemosse En réponse à : Attentats terroristes au Burkina : Et si on se parlait droit dans les yeux

    Rectificatif, dix nationalités au lieu de 18. Vous contribuez vous aussi à la desinformation. Ou alors citez nous les 18 nationalités.

  • Le 20 janvier 2016 à 15:27, par tièkadiyé En réponse à : Attentats terroristes au Burkina : Et si on se parlait droit dans les yeux

    Vraiment bien dit. Depuis Samoroguan on ne fait qu’accuser Diendéré, Bassolet et les anciens dignitaires. Or, beaucoup comme moi (avec d’autres collègues) avions soutenu qu’il ne fallait pas de fuite en avant car la menace djihadiste, au delà de nos pestiférés, est bien une réalité avec laquelle nous devrions désormais composer, avec ou sans Diendéré. A d’autres de nous traiter de Cdpistes. On ne peut pas enrayer cette vermine, mais on peut s’y préparer au moins pour minimiser les éventuelles effets.

  • Le 20 janvier 2016 à 15:50, par Nabiiga En réponse à : Attentats terroristes au Burkina : Et si on se parlait droit dans les yeux

    Merci pour cette intervention patriotique. Effectivement, le renforcement des mesures de sécurité sera en phase avec la situation actuelle donc pour cela, je partage ce point de vue. Cependant, je dois avoeur que je ne suis pas parfaitement avec vous quand il s’agit de ce qui a été dit sur l’ancien régime et ce, non pas parce que je souhaite aller rapidement en besogne mais plutôt parce qu’après mûres refléxions je peine a fauter ceux qui pointent du doigt à l’ancien régime. L’ancien régime entretenait des relations douteuses et ambigues avec eux et même, cette relation a été confirmée par Djirbril et Soro. Qui d’autre au Burkina était chargé des relations que notre pays entretenait avec nos le monde de l’extérieur ? N’est-ce pas Djibril ?

  • Le 20 janvier 2016 à 16:22, par salou En réponse à : Attentats terroristes au Burkina : Et si on se parlait droit dans les yeux

    Mr Neya, Comment peut-on s’empêcher en se regardant droit dans les yeux à ne pas penser à des connections avec le régime déçu. On a les yeux et on a vu que sous le regime déchu des dignitaires de AQMI et connexes se balader à Ouaga 2000, Songandé, hotels ....
    Comment ne pas penser à ces réseaux de libération d’ôtages sous la tutelle du régime déchu ?? Il faut revisiter souvent l’histoire pour comprendre le présent au lieu de se figer sur un argumentaire naif. Le passé des relations entre les autorités et ces Djadistes ne peut être exclu. Fouille !!!

  • Le 20 janvier 2016 à 16:30, par Inadmissible En réponse à : Attentats terroristes au Burkina : Et si on se parlait droit dans les yeux

    C’est franchement inadmissible que dans un rayon de moins d’1 km que des forces de l’ordre et de securité n’arrivent pas à intervenir aux lieux des fusillades à temps. Il y a le commissariat central de police, la base aérienne, la police de l’aéroport, le camp de gendarmerie de Paspanga et autres. Plus d’une heure, des gens se font tirer dessus comme des lapins. On aurait pas sauver des vies si ces fils de putes, pervers avaient en face des gens aussi qui tiraient sur eux dans les 15 à 30 minutes. Ils ont eu tout leur temps pour faire des va-et-vient dans leur sale besogne. Et quand les honnêtes citoyens se regroupent pour créer leur propre comité d’auto-defense, de securité, des voix s’élèvent pour combattre cela. Vive les Kolgweogo qui sont des associations d’auto-defense pour la securité en milieu rural. Il va falloir ces associations dans les villes de Ouaga, Bobo, etc. Comme ceux qui sont formés pour cela trainent les pas pour s’exécuter, il va falloir que nous-mêmes, nous prenions notre securité en main.
    Signé : L’Etalon très Enragé.

  • Le 20 janvier 2016 à 16:47, par Alexio En réponse à : Attentats terroristes au Burkina : Et si on se parlait droit dans les yeux

    Quoi de plus naturel, cette pluie d hypotheses lprs des attaques terroristes ? Toutes les pistes sont permis d investigations. Une supposition n est pas une accusation.

    L ancien regime s est auto- accuser le coups d Etat avorte de Diendere. Les rumeurs courraient deja dans la ville de Ouaga d apport de support d une force d intervention etrangere.

    Les kidnappings des Europeens dans le Sahel ou Diendere etait le garcon de course du facilitateur Blaise Compaore ou les rancons payes passaient sous leurs mains pou leur liberation.

    Une legitimite ou beaucoup ont agi en affect de soupconner l ancien regime. Quel etait le but de cette aggression ? Installer la peur aux touristes de venir au Faso ? Destabilser ?

  • Le 20 janvier 2016 à 17:06, par Kouka En réponse à : Attentats terroristes au Burkina : Et si on se parlait droit dans les yeux

    Belle revue. Des pistes concretes. Merci

  • Le 20 janvier 2016 à 17:14 En réponse à : Attentats terroristes au Burkina : Et si on se parlait droit dans les yeux

    L’ancien regime est dans le viseur surtout les tenors comme Blaise, Diendiere et Bassolet meme Francois c’est eux qui disaient que si c’est pas Blaise personne ne peut diriger ce pays. Nous sommes tous de ce pays et on se connait tres bien. Ceux qui veulent le bien de ce pays on les connait aussi. Mais c’est domage et tres egoiste de croire etre le seul a pouvoir bien faire. Dieu va traquer tous ceux qui sont impliques et les presenter au monde. Incha alla !

  • Le 20 janvier 2016 à 17:42, par Yako En réponse à : Attentats terroristes au Burkina : Et si on se parlait droit dans les yeux

    Mon frère je suis sans parole face a la déclaration du mpp signé Salif Diallo.Dans un pays"normal"ce Mr doit démissionner.Mais ni le PF ni aucun de nos "faux-intellectuels"ne s’est donne la peine d’interpeler cet excès de zèle.A cette allure on finira tôt ou tard dans une guerre civileQue Dieu garde le Burkina.

  • Le 20 janvier 2016 à 20:18, par tengen-biga En réponse à : Attentats terroristes au Burkina : Et si on se parlait droit dans les yeux

    Quels sont vos arguments ?
    Une idée , un argument.

  • Le 20 janvier 2016 à 20:19, par tengen-biga En réponse à : Attentats terroristes au Burkina : Et si on se parlait droit dans les yeux

    Je vois que vous tombez sous le coup de ce qque vous reprochez aux autres. Un peu de calme chez tout le monde.

  • Le 21 janvier 2016 à 06:32, par Francis En réponse à : Attentats terroristes au Burkina : Et si on se parlait droit dans les yeux

    La mise en cause de l’ancien régime n’est pas le problème. C’est la manière de le faire qui fragilise l’argument. Comme disait un analyste, les Fous d’Allah, prêts à se faire sauter n’ont pas d’amis. Et ils ont même déjà oublié Naba Laibse puisque le tuyau d’oseille est maintenant percé. Cependant, avec les conversations Bassolé - Soro, on se rend compte que les membres de l’ancien régime sont prêts à utiliser les fous d’Allah pour revenir au pouvoir. Est-ce que l’attaque terroriste du 15 Janvier 2016 fait partie des plans de reconquête du pouvoir de nos Généraux ? Là est la question, d’autant que certaines coïncidences sont troublantes : mandats d’arrêt contre Blaise et contre Soro. Nos "Généraux" aux capacités de Soldats de 2è Classe et leurs amis auraient-ils chercher à accélérer la mise en oeuvre de leur plan de reconquête du pouvoir ou s’agit-il d’un baroud d’honneur des éclaireurs qui étaient venus pendant le putsch ?

  • Le 21 janvier 2016 à 07:45, par ISMO En réponse à : Attentats terroristes au Burkina : Et si on se parlait droit dans les yeux

    La 1ère patrouille de la Brigade d’intervention Polyvalente était sur les lieux dans les 15mns qui ont suivi les 1ers coups de feu. Ils ont appalé du renfort et ont été rejoint dans les mns qui suivent par une autre patrouille. Mais, à leur dire, on ne pouvait pas s’approcher. Ils ont été tenu en respect par les 3 assaillants. Donc au minimum à 8 elements, ils n’ont pas pu s’approcher et échanger des tirs avec les assaillants qui étaient pourtant vulnérables au début de la fusillade puisqu’il sortaient devant l’hotel pour tirer....

  • Le 21 janvier 2016 à 14:25, par lecorbeau En réponse à : Attentats terroristes au Burkina : Et si on se parlait droit dans les yeux

    "Nos ancêtres les Gaulois ne craignaient qu’une seule chose ici-bas : que le ciel leur tombe sur la tête" Qui vous a dit que les gaulois sont nos ancêtres ? Vous parlez de désinformation or il n ya pas plus désinformé que vous.Vous n’êtes qu’un acculturé et aliéné. Les gaulois sont les ancêtres des français de race blanche pas les ancêtres des africains.Si vous reniez votre propre identité tans pis pour vous mais de grâce ne nous associé pas nous noirs africains à vos conneries

  • Le 21 janvier 2016 à 16:10 En réponse à : Attentats terroristes au Burkina : Et si on se parlait droit dans les yeux

    Bien dit, si la pluie vous bat, évitez de vous battre et unissez vous pour dresser un abri sûr.

  • Le 21 janvier 2016 à 19:19, par BAMA En réponse à : Attentats terroristes au Burkina : Et si on se parlait droit dans les yeux

    Au ministre de la sécurité, aux FDS le soit disant COUVRE FEUX que vous aviez mis en place depuis les événements de mi Septembre n’a plus sa raison d’être quel soit de 23h à 06h, de 01h à 04h du matin ne vous a pas permis d’empêcher les voleurs de cambriolés nos boutique, nos maison, nos magasin, nos agressés physiquement, moralement et enfin aux terroriste de nos attaqués. A forte raison les 5 mois sous COUVRE FEU tue a grand feu l’économie national qui depuis 2014 le taux de croissance annuel a baissé. Les activités de nuit dans la restauration, les maquis et tout ce qui sont aux tours, les kiosque, les taxi sont paralysé. Sécurité Oui mais l’Économie aussi. mettez fin a ce Couvre Feu.

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