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Attaque terroriste à Ouagadougou : L’hôpital Yalgado ‘’répare’’ ceux qui ont eu plus de ‘’chance’’

Publié le samedi 16 janvier 2016 à 22h00min

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Attaque terroriste à Ouagadougou : L’hôpital Yalgado ‘’répare’’ ceux qui ont eu plus de ‘’chance’’

Des blessés couchés sur les lits ou dans les couloirs des urgences traumatologiques, ensanglantés ; un ballet de personnalités pour prendre la mesure de la situation, des médecins visiblement débordés. Dès les premières heures de la matinée du 16 janvier 2016, le Centre hospitalier universitaire-Yalgado Ouédraogo (CHU-YO) était sur le pied de guerre. Les blessés de l’attaque terroriste de la veille continuaient d’y être convoyés. Par vagues.

Il fallait montrer patte blanche pour accéder au centre de santé. Justifier sa présence en présentant un document. L’hospitalité de l’hôpital était réservée. Depuis l’entrée, les forces de défense et de sécurité fouillaient tous les véhicules, de fond en comble. La circulation en face, règlementée par des policiers, aidés par des volontaires.

A l’intérieur, le directeur général, Robert Sangaré parlemente longuement avec le ministre de la santé, Smaïla Ouédraogo. Le comité de gestion des catastrophes de l’hôpital a été actionné depuis la veille, quand les premiers blessés ont commencé à affluer. « A 6h ce matin, nous étions à 23 blessés enregistrés, dont la majorité par balles. C’est essentiellement les blessés de Cappuccino que nous avons reçus aux premières heures. Il a fallu mobiliser les équipes dès la nuit », nous append le premier responsable de l’hôpital. Sur instruction du gouvernement tous les blessés reçus, sont gratuitement pris en charge.

Essentiellement des blessés par balles, nous précisera aussi le Pr Christophe Da, chef du service traumatologie du CHU-YO. Il s’empressera d’ajouter, « il n’ya pas pour le moment un malade qui est arrivé à l’hôpital, qu’on a pris en charge et qui est mort (…) il y a des cas critiques comme ce blessé qui a pris une balle dans la cuisse et qui a eu une fracture ouverte, malgré la transfusion de deux poches de sang, il est toujours pâle ». Très sollicité en cette journée, le Pr Da fait la navette entre la direction de l’hôpital pour exprimer les besoins de son équipe et son service, pour administrer des soins. 4 blessés sont en attente d’être opérés.

Difficile d’avoir un bilan, avec une situation fluctuante et le ministre de la santé, se gardera d’avancer tout chiffre. « Nous entendons des gens donner des statistiques, mais nous ne voulons pas avancer des statistiques qui changent au gré des commentaires, il faut attendre le rapport des gens qui sont sur le terrain, les forces de défense et de sécurité, pour savoir exactement le nombre de morts », se contentera de nous dire le ministre Smaïla Ouédraogo.

Au chevet des rescapés…

Toute la journée du 16 janvier, des personnalités se sont relayées au chevet des blessés de l’attaque terroriste. Sont de celles-là, l’épouse du président du Faso, Sika Kaboré, très marquée. « J’avoue que je suis encore sous le choc, je ne peux pas rester insensible à cet événement, je suis venue rencontrer les blessés, leur apporter un peu de réconfort ; m’entretenir avec le personnel hospitalier et voir ce qu’il est possible que je fasse, outre le réconfort moral, à l’endroit des frères et sœurs pris dans cette catastrophe », a-t-elle laissé entendre avec une voix tremblotante.

Des leaders politiques, une équipe gouvernementale, des parents, des amis et connaissances des victimes, sont également venus s’enquérir des nouvelles des victimes.

Traumatisés

Le traumatisme de l’attaque hante encore certains blessés qui ont du mal à en parler. Même quand, après plusieurs tentatives on arrive à « arracher » quelques mots, les intéressés préfèrent ne pas être photographiés. « Waye ! Faut pas s’amuser avec ces djihadistes-là », nous dit ce jeune homme. De la chance, il en a eue. « C’est aux environs de 19h40 que les djihadiste sont venus. Ils ont commencé à tirer. A ce moment nous étions à l’hôtel, nous avions une réunion là-bas. Ils tiraient avec des armes très lourdes. Ils sont venus dans notre salle, ont rafalé la porte d’entrée. Ils étaient deux et il y a un qui a tiré sur mon épaule. Les autres ont été grièvement blessés, ils sont repartis. Quand l’armée française est venue nous libérer et qu’on sortait, les djihadistes sont revenus à la charge. Quand on regardait les dégâts, on se rendait compte de l’ampleur de la situation », nous raconte le veinard, sa poche de perfusion en main.

L’hôpital qui soigne les blessés physiques offre également une prise en charge psychologique. Une cellule d’urgence Médico psychologique opérationnelle a été mise en place au service de psychiatrie du centre hospitalier. Elle est chargée d’accompagner psychologiquement les blessés, les rescapés, les familles des proches, les témoins ou toute autre personne victime.

Tiga Cheick Sawadogo (tigacheick@hotmail.fr)
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 17 janvier 2016 à 11:56, par tororoso En réponse à : Attaque terroriste à Ouagadougou : L’hôpital Yalgado ‘’répare’’ ceux qui ont eu plus de ‘’chance’’

    Quand on regarde l’état de l’environnement de Yalgado, on a les larmes aux yeux. Voici un des CHU de l’homme ’fort’. Pendant 27 ans, et jusqu’à ce jour, on ne peut même pas décemment soigner nos malades.
    Finalement c’était ça Blaise Compaoré. Son héritage c’est de nous laisser des Djihadistes et peut être les activer contre nous.
    Comme j’ai toujours dis, Blaise n’a jamais aimé ce pays, parce qu’il n’a jamais pardonné les Burkinabé de n’avoir jamais oublié Thomas Sankara.
    C’est la psychologie de l’enfant terrible de Ziniaré !! Merde à Lui

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