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Réconciliation nationale : « Il est temps que les Burkinabè se parlent… », Roch Kaboré, président du Faso

Publié le vendredi 15 janvier 2016 à 20h00min

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Réconciliation nationale : « Il est temps que les Burkinabè se parlent… », Roch Kaboré, président du Faso

Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré a présidé la cérémonie d’installation des membres du Haut Conseil pour la Réconciliation et l’Unité nationale (HCRUN), ce vendredi 15 janvier 2016 à Ouagadougou. Née des cendres de la Commission de la réconciliation nationale et des réformes (CRNR), la structure est pilotée par le Pr de droit, Benoît Kambou.

Composé de 21 membres, le HCRUN prend le relais de la Commission de la Réconciliation Nationale et des Réformes (CRNR) qui a établi un inventaire exhaustif des crimes économiques et de sang de 1960 à ce jour qui n’ont jamais fait l’objet de règlement satisfaisant. Il a pour missions d’assurer entre autres, le traitement de plus de 5065 dossiers déjà enregistrés ainsi que ceux en cours d’enregistrement.
« Les traumatismes et injustices constituent des événements perturbateurs de la cohésion nationale et accentuent le sentiment d’impunité au sein de nos populations. Il est temps que les Burkinabè se parlent, non pas dans le cadre d’une tribune de vengeance ou de revendication de toute nature, mais dans le cadre d’une tribune de vérité comme facteur de réconciliation et de pardon, pour un mieux vivre ensemble », a lancé le Président du Faso, Roch Kaboré, réitérant sa volonté d’accorder une importance au processus de réconciliation qui, soutient-il, devra se fonder sur la vérité, la justice et le pardon.

« La réconciliation nationale sera le socle de mon programme, la paix, le moteur ; la vérité, la justice et la transparence, les adjuvants essentiels », a-t-il remis au goût du jour, des passages de son discours d’investiture.

Pour ce fait, le garant de la Constitution et de l’Unité nationale, le président du Faso, a dévoilé les attentes du Burkina de la structure à savoir, établir la vérité, évaluer les préjudices, indemniser les victimes et les ayants-droit et, surtout, réconcilier. « Il vous appartiendra d’adapter les mesures de réparation à notre contexte socio-culturel et surtout aux réalités de nos finances publiques. Pour cela, vous devez et devrez transcender tous les clivages, qu’ils soient d’ordres ethnique, religieux ou de toute autre nature, et garder à l’esprit l’intérêt supérieur qui est celui de la concorde nationale », a recommandé le président du Faso.

Le HCRUN qui a un mandat de cinq ans, prolongeable en cas de nécessité, est présidé par le Pr Benoît Kambou.

Pour mémoire, c’est en sa séance du 21 octobre 2015 que le Conseil des ministres a adopté l’avant-projet de loi portant création, organisation, attribution, composition et fonctionnement du Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN). Il sera érigé en loi devant le Conseil national de la transition (CNT), lors de sa séance publique du 6 novembre 2015.

« Les dossiers de 1960 à 1970 sont de vieux dossiers. Mais s’il s’agit de crimes, c’est là que le Haut conseil peut, sur la base d’enquête ou d’informations à collecter, retrouver les responsables de ces délits et abus pour qu’ils reconnaissent leur responsabilité et recevoir le pardon des victimes si c’est possible. S’il faut aussi passer par des dommages et intérêts, cela peut se négocier aussi avec les auteurs de ces crimes », avait précisé le ministre en charge du dossier, Joséphine Ouédraogo (ministre de la justice) au sujet des dossiers proscrits.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

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