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Incivisme : il faut arrêter la gangrène

Publié le lundi 8 décembre 2003 à 12h19min

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Un contrôle douanier de routine d’un véhicule à bord duquel se trouvaient des commerçants a donné lieu à un incident grave, le 2 décembre dernier à Banfora, dans l’Ouest du pays.
Un incident, cette fois-ci moins grave, a opposé le mois dernier, policiers et transporteurs à la gare de l’Est de Ouagadougou.

Des incidents entre autorités municipales et populations surgissent lors des lotissements de terrains. On peut multiplier à souhait ces genres de manifestations qui sont la traduction d’un manque de respect pour l’autorité administrative ou de l’incivisme.

Dans son rapport 2002, l’observatoire de la société burkinabè qu’est le Comité national d’éthique a mis en exergue ces maux qui sont en fait les conséquences de l’affaiblissement de l’Etat et de la démission des parents.

Le manque de civisme (c’est-à-dire l’absence de dévouement du citoyen pour son pays, de l’individu pour la collectivité) touche pratiquement toutes les couches sociales, selon le Comité national d’éthique.

Pour l’observatoire de la société burkinabè, cet état de chose est la traduction d’une méconnaissance des valeurs civiques de la part des générations montantes avec pour conséquence, une absence de conscience citoyenne et républicaine.

Comment expliquer le non respect de la chose publique, du bien commun ? Comment expliquer que des hommes de tenue s’attaquent à des commissariats de police parce qu’un des leurs a été verbalisé pour non respect du code de la route ? Et la dépravation des mœurs dans les écoles ? Le laxisme et la corruption qui gangrènent la société, notamment l’administration publique ? Comment comprendre qu’on se serve des élèves comme "marchandise politique" ?

Au début et à la fin, il y a une démission des parents qui sont de moins en moins des repères comme celle de l’Etat qui ne joue pas jusqu’au bout, son rôle. C’est ce qui fait dire au Comité national d’éthique que le Burkina traverse une période de grave crise par rapport à ses propres valeurs et aux valeurs morales tout court.

Pour prétendre au développement, il est nécessaire et urgent de mettre fin à cette situation. La solution passe par la bonne gouvernance. Il ne doit pas s’agir de slogans mais de pratiques positives qui doivent se ressentir dans la vie des citoyens. Les Burkinabè, surtout les plus jeunes, ont besoin de repères pour aborder l’avenir. Ces repères ne peuvent être que les parents et ceux qui gèrent la cité.

S’il y a incivisme, laxisme, corruption, c’est parce qu’ils ont favorisé l’apparition de ces phénomènes négatifs par leur démission, l’impunité faisant le reste.

Rien ne sert de faire la politique de l’autruche devant cette gangrène. Il faut y faire face avec sérénité et courage. L’avenir des enfants doit l’emporter sur tout le reste. L’Etat, pour réussir dans ce domaine comme dans tout autre, a besoin d’être fort et juste pour défendre l’intérêt général contre les intérêts partisans et pour combattre la corruption, l’impunité et la permissivité.

Bessia BABOUE
Sidwaya

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