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Situation de la nation : Promesses tenues sur la santé, l’éducation et la culture

Publié le vendredi 22 avril 2005 à 06h40min

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Le discours du Premier ministre sur la situation de la nation, le 14 avril dernier devant les députés de l’Assemblée nationale comme à l’accoutumée, a fait le point des actions à inscrire à l’actif du gouvernement.

Des actions qui connaissent des hauts et des bas avec en toile de fond des initiatives (heureuses et malheureuses) déployées dans la lutte contre la pauvreté. Tout compte fait, la sérénité du climat social tient la route malgré quelques soubresauts.

Le climat social (malgré quelques débrayages ponctuels) est serein dans le pays. Cette sérénité, savourée de nos jours, est entre autres la résultante d’engagements pris par le gouvernement de mieux garantir la paix sociale. C’est ainsi que sur le plan de l’administration, les "droits pécuniaires de toutes les personnes réhabilitées et ayant déposé des dossiers complets ont été liquidés et payés". Sur 3 694 personnes réhabilitées, 3 229 ont effectivement bénéficié du paiement de leurs indemnités qui s’élèvent à plus de 12 milliards de nos francs.

Sur le plan politique, 399 personnes victimes de violence en politique ont été indemnisées à hauteur de 3 milliards 584 millions de francs CFA. Le renforcement d’un climat social sain passe nécessairement par l’instauration d’un dialogue permanent avec les forces vives de la nation. Dans ce sens l’initiative du président du Faso "d’élargir le dialogue ... avec les forces vives de la nation est à saluer". En effet, sans intermédiaire, le président du Faso s’est entretenu "sans protocole" avec les différents corps constitués de la nation cette année. Ce dialogue sera renforcé et verra sa concrétisation en commençant par l’organisation d’un forum national des jeunes en juin prochain.

La méningite, un affreux souvenir ?

Le Premier ministre se veut optimiste au vu de tout ce qui précède : "sur le plan des libertés individuelles et collectives, ma conviction est faite que si certaines résistances peuvent encore ralentir notre démocratie, rien ne pourra plus arrêter le mouvement engagé.

La santé a toujours constitué un épineux problème pour les Burkinabè. Un problème épineux qui se mue en psychose à certaines périodes d’épidémies telle la méningite.

Rassurons-nous avec le Premier ministre "Pour faire face à une éventuelle épidémie de méningite, un plan de riposte 2005 d’un coût global de 1 milliard 286 millions 266 mille 200 F CFA a été adopté en 2004". Tout au long de l’année 2004 les agents de santé ont sillonné les villes et campagnes pour l’éradication de la polio. Au vu des années précédentes, la situation sanitaire a marqué des points et les nombreuses victimes de méningite du passé semblent aujourd’hui un maivais souvenir. En tout cas l’effort en offre de santé a été visible en 2004 par le renforcement des infrastructures et de la couverture sanitaire.

Pour une large part, et par le fait de l’éducation, le Burkina a connu un classement peu honorable dans les rapports du développement humain durable du PNUD. La politique de l’éducation, engagée il y a quelques années au vu des statistiques est prometteuse .

En 2004, 2344 nouvelles classes ont été construites et 1086 refectionnées. En outre 725 classes ont été équipées avec 20 750 tables-bancs.

La mise en place de ces infrastructures a engendré un besoin supplémentair de 3400 enseignants cette année. Quant au taux brut de scolarisation, il est de 57,13% dont 62,34% pour les garçons et 51,56% pour les filles. L’enseignement secondaire, pour sa part n’est pas aussi mal loti. L’objectif "un département un CEG" est sur la bonne voie. Sur 350 départements inscrits pour être dotés d’un CEG , 262 en disposent déjà, seuls 90 restent à pourvoir. Le problème d’infrastructures d’accueil est vécu dans nos universités.

Là aussi des pas importants ont été amorcés.

Au cours de l’année écoulée deux amphithéâtres de 2 200 places ont été réalisés à l’Université de Ouagadougou pendant que celle de Bobo-Dioulasso bénéficiait de nombreuses autres réalisations pour une meilleure capacité d’accueil.

Et la pauvreté ?

Le tableau dressé par le Premier ministre n’est pas sombre. Ce qui ne veut pas aussi dire que tout n’est que rose. La pauvreté et la lutte contre le phénomène ont été une ligne transversale du discours sur la situation de la nation. La volonté y est et des dispositifs sont mis en place pour cerner et combattre la pauvreté. Avec les différents fonds d’appui à la promotion de l’emploi et aux différents programmes de réhabilitation des travailleurs déflatés, c’est environ 1 500 micro-projets qui ont été créés et financés avec à la clé de milliers d’emplois. Des efforts certains doivent être poursuivis et consentis dans le cadre général du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté, gage d’un raffermissement de la paix sociale. En attendant la pauvreté se conjugue beaucoup au féminin et la vision du Premier ministre en la matière, nous donne à voir une action de "développement des capacités des femmes dans le domaine de l’expertise" . Dans ce sens les maisons de la femme seront dotées de personnel compétent dont du reste le concours de recrutement vient d’être lancé. Le Code du travail révisé en 2004 se veut mieux adapté au contexte socio-économique. Il ne faut pas manquer de saluer dans ce contexte de pauvreté la contribution appréciable de l’Etat et de partenaires nationaux dans les aides d’urgence en vivres dans les zones les plus touchées par la disette due à une mauvaise pluviométrie au cours de la saison 2004-2005. Ces dons de vivres souvent gratuits auront permis à certaines populations défavorisées de "voir venir".

La culture, l’autre richesse

Si notre pays vit des cultures vivrières, une autre culture le nourrit assez bien. La politique culturelle de notre pays a eu des retombées significatives au double plan de l’apport de devises et de la place de choix qu’occupe le pays dans le contexte des nations culturelles. Vitrine par excellence des manifestations culturelles au plan africain et international, la culture burkinabè nourrit déjà son homme et son expansion sera un atout dans le développement de notre pays.

Le FESPACO cette année a été le festival de la consécration et le musée national qui a acquis définitivement son aire en 2004 sera le lieu de la sacralisation de la diversité culturelle dans notre pays. Avec 20 millions de recettes bon an mal an engrangés, il va de soi que la culture et les arts tiennent une place de choix dans les stratégies de développement de notre pays.

Le discours du Premier ministre sur la situation de la nation aura relevé des défis de l’année 2003. Défis au niveau de la santé, de l’éducation et de la culture.

La pauvreté subsiste mais en réussissant le pari de tenir certaines promesses et de relever certains défis nul doute que l’intérêt général (qui n’est pas la somme des intérêts particuliers) y trouvera et y trouve son compte . A 2006 pour de nouvelles promesses tenues.

Fernando GUETABAMBA
Sidwaya

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