C’est connu. Entre artistes (musiciens) et managers, les relations sont souvent tendues. « Quand sa carrière est une réussite, on trouve que c’est l’artiste qui est talentueux, mais quand rien ne va, on trouve que c’est le manager qui ne fait pas son travail », ces mots du formateur, Lothaire Gomis traduisent amplement la nécessité de chacune des parties d’avoir une vision claire de son rôle, afin de le jouer pleinement.

Et c’est ce qui a justifié cette initiative de l’artiste Alif Naaba, à travers sa structure de production, ‘’La cour du Naaba’’. « Il faut qu’il y ait un milieu sain, pour qu’en tant qu’artistes, nous puissions nous professionnaliser, développer notre travail. Cela va créer une vraie émulation », a dit le prince aux pieds nus avant de lancer aux stagiaires qu’ils doivent désormais être des exemples dans leurs pratiques quotidiennes.

Le formateur venu de la Côte d’Ivoire pour l’occasion, capitalise plusieurs décennies d’expérience dans le domaine du management artistique. Sénégalais de nationalité, Lothaire Gomis est surtout connu pour avoir managé pendant 20 ans, le mythique groupe de rap PBS (Positive Black Soul) du Sénégal. Les jeunes managers burkinabè avaient donc avec eux, une source de savoir.

Pour lui, le manager est le centre du business de l’artiste avec pour rôle de le conseiller, l’assister et lui proposer un plan de carrière. Qualifiant la formation de « session d’échanges et de perfectionnement au métier de mangement artistique », Lothaire Gomis a noté que les 72h ont été l’occasion de passer en revue entre autres, les contrats qui tournent autour de la musique, la propriété intellectuelle, notamment toutes les missions fondamentales qui sont liées au droit d’auteur, les droits connexes (droits voisins). « Nous avons également vu comment monter un dossier pour demander un sponsoring, un mécénat, un partenariat avec des institutions ».

Des thèmes, plus importants les uns que les autres, et d’actualité comme la propriété intellectuelle. « Les artistes aujourd’hui dans tous les pays d’Afrique se plaignent de plus en plus au niveau des sociétés de gestion collective. C’était donc important que les managers sachent ce qu’est la propriété intellectuelle, le droit d’auteur, le droit voisin, qui y a droit », a poursuivi le formateur qui a par ailleurs apprécié l’ « excellente interactivité avec les participants qui n’étaient pas à leur niveau zéro ».

Les « accompagnateurs de talents » que sont les managers ont apprécié à sa juste valeur cette initiative de la Cour du Naaba qui leur permettra d’améliorer « leurs prestations ». Ils ont tous reçu des attestations de formation à la fin de la session.

A en croire l’initiateur de la formation, a cette première, suivront d’autres au profit d’autres acteurs de la chaine de la musique. Au cours de l’année 2016 donc, il y aura d’autres modules et des ‘’experts ‘’ viendront partager leurs expériences.

Tiga Cheick Sawadogo (tigacheick@hotmail.fr)
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