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UNDD : l’hémorragie continue

Publié le jeudi 21 avril 2005 à 08h59min

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Alors que le président du parti, Hermann YAMEOGO, ne s’était pas encore remis du « lâchage » de son petit-frère, Salvador YAMEOGO (peut-on se remettre d’un tel coup ?) voilà que la démission du secrétaire politique, Boubacar OUEDRAOGO vient l’assommer et nous autoriser à nous poser des questions sur « l’homme » Hermann et sa capacité à diriger le Faso.

La démission de Boubacar OUEDRAOGO, de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) est loin d’être une simple péripétie dans la vie de ce jeune parti né après le « décagnotage » de son patron de l’ADF/RDA.

Considéré à tort ou à raison comme le bras droit si ce n’est l’éminence grise d’Hermann YAMEOGO avec lequel il a mené jusque-là tous les combats, monsieur OUEDRAOGO laissera un grand vide au sein du parti.

Les cris d’orfraie poussés par son ex-patron dès l’annonce de cette démission (pour Hermann « on » veut « l’affaiblir ») sont symptomatiques de la peur panique que celle-ci a entraîné dans les rangs du parti. Un parti déjà fortement affaibli, voire discrédité avec le départ fracassant du petit-frère et qui n’est pas loin d’être sujet à caution, à la lecture des motifs qui ont justifié cette dernière démission, lesquels ressemblent à s’y m’éprendre à ceux déjà invoqués par Salvador pour prendre la tangente.

Après avoir souligné que c’est avec « un réel regret » qu’il démissionne de toutes les instances statutaires du parti, Boubacar OUEDRAOGO ne manquera à pas de justifier sa décision par un argumentaire solide que tout Burkinabè sensé ne peut qu’approuver.

Une décision découlant de l’observance d’une « dérive inacceptable des positions du parti par rapport à un certain nombre de questions... primordiales ». Au rang de celles-ci « l’exercice absolument solitaire du pouvoir » qui a conduit hélas, « à des choix politiques malheureux et regrettables pour notre cause ».

Des choix politiques « opérés sur la base de considérations purement subjectives ou selon vos intérêts personnels ». Une dérive qui atteint son paroxysme « par rapport au conflit interne qui oppose nos frères ivoiriens ».

Victime de ses propres turpitudes

Car ajoute le démissionnaire « s’il est sain de défendre pied à pied ses convictions politiques pour autant qu’elles cadrent avec les valeurs partagées, il devient problématique de privilégier ses intérêts politiques personnels immédiats aux intérêts de son pays ». C’est ce qu’a fait Hermann selon son ancien compagnon de 30 ans « sur le dossier ivoirien » en se « désolidarisant » des intérêts nationaux « au nom du Burkina dans la survenance du conflit ». Ce qui a « dégradé » l’image du parti perçu aujourd’hui « comme celui de l’étranger par nos compatriotes ».

Mutatis mutandis et compte tenu de la fraternité qui le lie à Hermann, Salvador YAMEOGO avait dit la même chose pour justifier son départ du parti. Cela lui avait valu une volée de bois vert de la part des militants convaincus (?) qui n’avaient pas hésité à le traiter de « traite à la solde du pouvoir » (sic).

Après le frère, l’ami vient dire la même chose (on ne choisit pas ses frères, mais ses amis oui !) ce qui nous oblige à nous interroger sur la capacité d’Hermann à diriger le Faso, lui qui n’est jamais arrivé à mettre de l’ordre dans sa propre case. Djibril BASSOLET qui avait dénoncé par ailleurs ses dérives, avait été taxé de « flic » désireux de mettre hors d’état de nuire, un « opposant dangereux ». C’est une « cabale » à laquelle le parti saura apporter la riposte appropriée avait-on, clamé dans les rangs de l’UNDD.

Maintenant que c’est le crapaud lui-même qui est sorti de l’eau pour dire que le caïman a mal à la dent, et, sauf à être soi-même un mammifère aquatique, on ne peut qu’admettre qu’il y a anguille sous roche.

Salvador et Boubacar étaient du premier cercle des intimes d’Hermann lequel ne pouvait pas bailler sans qu’ils s’en aperçoivent. Ce qu’ils disent est donc vérité d’Evangile et ce n’est pas en diabolisant le pouvoir qu’Hermann pourra redorer son blason fort terni. Qu’il accepte donc d’assumer ses actes et de s’en expliquer sans atermoiements à ses compatriotes. A défaut d’avoir leur compréhension, il pouvait se voir reconnaître un certain courage. Videz donc l’abcès une fois pour toutes Monsieur le Président car, plus personne n’est dupe de votre double jeu. Pitoyable tout simplement.

par Alpha YAYA
L’Opinion

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