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Lutte contre la corruption dans l’administration : La moitié des Burkinabè insatisfaite du gouvernement, révèle une enquête de Afrobaromètre

Publié le mercredi 6 janvier 2016 à 23h46min

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Lutte contre la corruption dans l’administration : La moitié des Burkinabè insatisfaite du gouvernement, révèle une enquête de Afrobaromètre

Le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a rendu public, les résultats d’enquête sur la perception des Burkinabè sur l’état de la corruption et les stratégies de lutte contre le phénomène. Cette publication qui s’est faite quelques heures seulement après l’investiture du Président du Faso vise, selon les responsables, à permettre aux nouvelles autorités de prendre la mesure de la situation sur ces questions majeures.

Un échantillon de 1200 personnes réparties dans les treize régions a été concerné. L’exercice s’est déroulé entre le mois d’avril et de mai 2015. Selon les initiateurs, le choix de ces personnes, âgées de plus de 18 ans, a été fait de façon aléatoire, en fonction de la représentativité de la population et de leur lieu de résidence afin que les données puissent refléter l’avis de la majorité.

Le premier aspect a concerné l’accès aux services publics et l’expérience de la corruption.

Sur la question, de nombreux Burkinabè disent rencontrer de grandes difficultés pour obtenir satisfaction ; 2/3 trouvent « difficile  » ou « très difficile » d’obtenir des services auprès d’un agent des tribunaux. Dans le même temps, 45% confient la même perception en ce qui concerne les services d’eau, d’assainissement ou d’électricité. S’en suivent les soins médicaux dans une clinique ou un hôpital public (35%), l’assistance de la Police (34%), l’obtention d’une pièce d’identité (32%) et, enfin, les services des enseignements ou dirigeants d’école avec 22% des Burkinabè qui estiment éprouver des difficultés à accéder. Quatre Burkinabè sur 100 déclarent avoir payé au moins une fois un pot de vin pour obtenir les services dont ils avaient besoin. « Seulement 8% des personnes qui ont payé un pot de vin pour obtenir un service ont accepté dénoncer l’acte à un officiel du gouvernement ou à tout autre autorité », indique le sondage.
Selon les milieux, 43% de Burkinabè en milieu urbain éprouvent des difficultés d’accès à l’école publique contre 19% en milieu rural, soit une moyenne nationale de 32%. En ce qui concerne l’assistance police, 44% de citadins contre 31% de ruraux estiment trouver des difficultés.
Pour la corruption dans les services publics, le sondage fait ressortir que 50% des Burkinabè qualifient de mauvaise, la manière dont le gouvernement répond aux préoccupations en matière de lutte contre le phénomène au sein de l’administration publique. Pire, pour la majorité d’entre eux, soit 33%, les membres du gouvernement sont d’ailleurs les plus impliqués dans les arcanes de la corruption. Au bas de l’échelle se trouvent les leadeurs religieux, décriés par 9% des sondés.
Le résultat global montre que 48% des sondés estiment que le niveau de la corruption au Burkina a diminué pendant l’année passée. Pour 18% par contre, elle est restée intacte tandis 28% pensent qu’elle a augmenté.
57% des enquêtés pensent que les hommes d’affaires sont les plus corrompus. Puis, successivement, les agents des impôts, les juges et les magistrats, les policiers et les gendarmes, le Premier ministre et les fonctionnaires du premier ministère et, enfin, le Président du Faso et les fonctionnaires de la Présidence.

La plupart des personnes enquêtées restent convaincues que pour lutter contre le fléau, l’acte le plus efficace est la dénonciation, lorsqu’on en est témoin. Dans le même esprit, 54% pensent que la presse est efficace pour révéler les erreurs du gouvernement ou les cas de corruption.
A en croire le présentateur, Adama Tiendrébeogo, les données de l’enquête Afrobaromètre ont un niveau de confiance de 95% avec une marge d’erreur de +/-3%. Et les responsables du CGD disent espérer que les nouvelles autorités prennent en compte cette situation dénoncée par la majorité des Burkinabè.

Pour mémoire, Afrobaromètre est un réseau de recherche non partisane qui mène des enquêtes d’opinion publique sur la démocratie, la gouvernance, les conditions économiques et les questions connexes dans plus de 30 pays en Afrique.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

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