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Dernier Conseil des ministres : « Mission accomplie »pour le gouvernement de la Transition

Publié le jeudi 24 décembre 2015 à 03h06min

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Dernier Conseil des ministres : « Mission accomplie »pour le gouvernement de la Transition

Fin de mission pour le gouvernement d’Isaac Yacouba Zida. Ce mercredi, 23 décembre 2015, l’équipe gouvernementale a tenu son dernier Conseil de ministres. En attendant le bilan qui sera fait par chaque département ministériel et par le Premier ministre les heures à venir, des membres du gouvernement n’ont pas manqué l’occasion de ce dernier conseil aux allures de « Bye ! Bye ! » pour jeter un regard sur le processus.

Premier ministre, Isaac Yacouba Zida : « J’invite le peuple burkinabè dans son ensemble, à accompagner les nouvelles autorités… »

Nous sommes satisfaits du travail que nous avons pu accomplir dans l’intérêt de tous les Burkinabè. Je me souviens encore comme si c’était hier, quand nous sommes arrivés aux affaires ; ce n’était pas du tout évident, tout le monde a vu comment la marche a été difficile, le chemin a été un peu périlleux. Mais nous rendons grâce à Dieu, la mission est accomplie. On a pu aller à l’essentiel de notre mission, qui était d’organiser des élections pour créer les conditions d’un retour à un Etat constitutionnel normal. Aujourd’hui nous passons la main à de nouvelles autorités, à qui je souhaite bonne chance, et j’invite donc le peuple burkinabè dans son ensemble, à les accompagner, à tous points de vue, afin que nous puissions réussir et que notre pays continue de se construire, dans la paix et dans la cohésion sociale.

Ministre de la Communication, Porte-parole du Gouvernement, Frédéric Nikiéma : « En une année, tout ne peut pas être fait… »

Un certain nombre de dossiers au niveau du Ministère de l’économie et des Finances ont été passés en revue à ce Conseil de ministres, on a aussi parlé des actions qui ont été menées au niveau des différents ministères et puis remercier les uns et les autres pour leur contribution à la Transition. Quand on fait le point, on a organisé 51 Conseils de ministres avec six délocalisés, qui nous ont permis de prendre en compte en tant que tel, les aspirations des populations et mettre en place des politiques qui vont dans le sens de répondre à certaines préoccupations majeures. Il y a aussi des Conseils de ministres extraordinaires qui ont été organisés et on a transmis pas moins de 100 projets de lois au CNT pour faire adopter un certain nombre de réformes sur la sécurité, sur des questions liées à la santé, à la jeunesse, etc. Tout un ensemble d’actions qui ont été menées et qui montrent la vitalité et le dynamisme du gouvernement qui était-là pour mettre en œuvre un certain nombre d’actions majeures pour répondre aux attentes des populations burkinabè.
En une année, tout ne peut pas être fait ; des signaux ont été tracés, sur la base de la feuille de route du gouvernement.

Ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, René Bagogo : « Le sentiment d’avoir servi ma nation … »

C’est le dernier conseil des ministres, le gouvernement rendra certainement sa démission dans les jours à venir, pour permettre au nouveau Président de s’installer et de former son gouvernement. C’est donc un conseil de bilan entre nous-mêmes d’abord, en attendant le bilan que nous ferons auprès des populations, parce que nous avons un devoir de redevabilité.
Le sentiment qui m’anime en ce moment est celui d’avoir servi ma nation ; parce que nous avons été appelés à un moment où ce n’était pas facile. Nous avons traversé beaucoup de difficultés. Il y a eu, certes, des insuffisances, mais nous pensons avoir apporté notre contribution et surtout avoir pu organiser les élections dans un calme, sans contestations. Nous pensons, en toute modestie, avoir accompli notre mission avec les moyens de bord qui étaient les nôtres.

Ministre de la Culture et du Tourisme, Jean Claude Dioma : « Le moment particulier qui a retenu mon attention, c’est le coup d’Etat… »

Sentiment de fierté d’avoir rendu service, d’avoir été utile à la nation, d’avoir accompagné ce moment de transition. C’était pathétique, quand nous voyons comment le Président du Faso et le Premier ministre ont dirigé les Conseils ; des Conseils où tout le monde avait la possibilité de prendre la parole, de dire ce qu’il pensait et avec surtout beaucoup de jeunes. Ça a été vraiment quelque chose de formidable.
Parmi les points forts au niveau de mon département, c’est d’avoir pris des textes d’application du statut de l’artiste, crée le Fonds de soutien aux artistes, adopté un texte permettant d’introduire les disciplines artistiques et culturelles dans notre système d’enseignement. Bien attendu, on n’a pas réussi à tout faire mais nous avons également des chantiers dont celui (d’ici à la fin de ce mois) de pouvoir acquérir des objets d’arts et pouvoir décorer l’ensemble des édifices publics. Une anecdote : quelqu’un a dit qu’à la Présidence ici (dans les salles, ndlr), il n’y a aucun objet d’art. Ce n’est pas admissible pour une Présidence du Faso et je pense que nous allons essayer de corriger ça. Non seulement pour les édifices publics mais également pour nos Ambassades. Nous avons également en projet, ce que nous appelons le « 1% » qui veut que lorsque vous construisez un bâtiment public, vous puissiez consacrer 1% de votre budget pour la décoration. Ce sont des aspects qui vont permettre de booster le travail des artistes.
Le moment particulier qui a retenu mon attention, c’est le coup d’Etat. Je vous assure que c’était … quelque chose d’éprouvant. Pas pour moi, mais lorsque j’ai vu comment ce père de la nation, qu’est le Président Kafando, a été bousculé ou a été pris en détention avec le Premier ministre et d’autres ministres ; ça a été quelque chose qui m’a marqué. Non pas parce que j’avais peur des fusils mais, qu’on bouscule quelqu’un qui s’est sacrifié, à sa retraite, et qui est venu rendre service à cette nation… qu’il ait été bousculé de cette façon…, ça m’a véritablement marqué et je ne vais jamais oublier cela.

Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Régionale, B. Moussa Nébié : « Le prochain ministre est attendu avec beaucoup de bonheur… »

Nous avons pu maintenir les meilleures relations, une bonne image de la Transition et ça nous a permis d’engranger des soutiens politiques, financiers, techniques et autres. Je lègue des relations sereines, une scène internationale évidemment assez troublante sur certains chantiers mais, en tout cas au plan bilatéral et multilatéral pour le Burkina, le prochain ministre des affaires étrangères n’a pas de souci à se faire ; parce qu’il est attendu par les partenaires avec beaucoup de bonheur, avec beaucoup d’enthousiasme.
Relativement à ce qui se passe au sein du ministère, ce n’est pas une crise, c’est une incompréhension. Il y a eu incompréhension entre certains membres du personnel et peut-être la direction. Mais ce n’est pas une crise, parce que vous savez qu’il y a des choses qu’on peut faire et il y en a d’autres qu’on ne peut pas faire. Moi, je suis toujours franc ; ce que je peux faire je le fais et ce que je ne peux pas, je ne vais pas promettre. C’est un combat de longue haleine ; il faut savoir rester négociateur, diplomate et savoir que dans un gouvernement, c’est la collégialité et il n’y a pas qu’un département ministériel, c’est tout le peuple burkinabè qui a besoin de meilleures conditions, et dans tous les domaines.

Ministre de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques, de l’Assainissement et de la Sécurité Alimentaire, François Lompo : « Le regret de n’avoir pas pu résoudre le problème de la loi sur l’investissement agricole »

Ce n’est pas aussi simple, surtout quand on a réuni deux anciens ministères où il y avait quand même des problèmes ! Mais, grâce à l’esprit de compréhension de mes collaborateurs, on peut dire que la fusion s’est bien passée ; ce qui nous a permis de poser un certain nombre de signaux comme on le dit. Nous avons pu, entre autres, avoir la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale qui est un document de référence pour les producteurs et tous ceux qui interviennent dans le domaine agro-sylvo-pastorale, faunique et halieutique. Ce document va leur permettre, peut-être même, d’avoir plus de financements, d’avoir accès aux technologies, de s’organiser et d’avoir enfin un statut pour les producteurs. Et puis, vous avez dû constater que nous avons eu beaucoup de crises au niveau du monde rural (l’UNPCB, les semenciers) liées au fait que les organisations de producteurs n’étaient pas régies de façon conforme aux textes mêmes qui sont valables dans la sous-région (notamment l’acte uniforme sur les sociétés uniformes au niveau de l’UEMOA).
Nous avons aussi une dizaine de projets de lois qui ont été adoptés pour autoriser le gouvernement à signer des conventions, des protocoles d’accord sur des projets qui ont un rapport avec l’accès à l’eau potable, avec la résilience des populations vis-à-vis des changements climatiques que nous connaissons et pour comment nous pouvons aussi améliorer la productivité agricole. Vous avez aussi des textes d’application pour organiser l’interprofession.
Evidemment, nous avons des insatisfactions par rapport à certains aspects, notamment les crises à l’EAA, au 2iE que nous n’avons pas pu résoudre. Mais ce qu’il faut dire, c’est que la résolution de ces crises nécessitait (surtout quand vous prenez des organisations qui sont inter africaines, ce n’est pas uniquement le Burkina) que nous puissions le faire avec les autres membres du Conseil, soient des ministres, soit d’administration.
Je pars aussi avec le regret de n’avoir pas pu résoudre le problème de la loi sur l’investissement agricole. Mais comme on le dit, on laisse des signaux.

Propos recueillis par Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 24 décembre 2015 à 06:52, par le vrai general En réponse à : Dernier Conseil des ministres : « Mission accomplie »pour le gouvernement de la Transition

    Nous vous souhaitons des meilleurs lendemains, mais sachez vous retenir en prononçant à tue tête que la mission est accomplie. Je pense que c’est votre mission personnelle qui est accomplie. D’abord,nous chaussons Blaise et vous, vs venez nous faire un coup d’État pour récupérer le pouvoir, défiant même un General de l’armée. On a accepté malgré tous !ensuite, vous,passez par des nominations en christ pour l’installation du gouvernement et installer aussi vos frères en christ dans les sociétés d’État, qui eux on continuer dans ce registre. On a encore accepté malgré tout.de plus, vous avez été dans la gestion des marchés gré à gré, en changeant le nom entente directe, et laisser le loisirs aux autres de faire comme ils veulent, c’était de la compaore sans compaore, puisque vous avez fait plus dans la mauvaise gouvernance ,nous,acceptons aussi malgré tout. Comme si ça ne vous suffisait pas, vous avez enlevez l’essence de l’insurrection et toute la fierté que le peuple pensait vous de vous,malgré tout ce qui précède, vous vous attribuez le titre de général de division,mettant à l’aise l’unité national, et pour finir vous projetez une carrière de diplomate, donc vraiment pour vous la mission est accomplie et nous vos souhaitons, bon vent.

  • Le 24 décembre 2015 à 10:56, par Vrai En réponse à : Dernier Conseil des ministres : « Mission accomplie »pour le gouvernement de la Transition

    MILLE FÉLICITATIONS A VOUS TOUS ! ! !

  • Le 24 décembre 2015 à 14:08, par dedegueba SANON En réponse à : Dernier Conseil des ministres : « Mission accomplie »pour le gouvernement de la Transition

    Il n’y a pas de quoi pavoiser avec un bilan pareil. Et je suis loin d’être sévère. Des nominations plus que suspectes et parfois inopérantes, des avantages bizarres auto octroyés, des positions politiques parfois partisanes et des crimes économiques passés sous silence, et j’en passe.
    Même si je reconnais une certaine loyauté à avoir conduit à bon port cette transition, moi je vous attribue juste la mention : passable.
    Il y a eu trop de ratés, trop d’erreurs.

  • Le 24 décembre 2015 à 16:19, par kman En réponse à : Dernier Conseil des ministres : « Mission accomplie »pour le gouvernement de la Transition

    Toutes mes félicitations.Allez y vous reposer après avoir servi votre nation.Toute oeuvres humaine reste imparfaite.

  • Le 24 décembre 2015 à 17:10, par jan jan En réponse à : Dernier Conseil des ministres : « Mission accomplie »pour le gouvernement de la Transition

    Toi Bagoro, tous ce que tu as vu à faire en étant ministre d’un an est le plafonnement des loyers des logements privés. Tu as dû être traumatisé par un "ladji" quand tu étais en location, et dès que tu as eu l’opportunité, tu veux te venger. Mais ta loi est un pétard mouillé. J’avais signalé un immeuble dangereux pour la circulation et les riverains sur la route de l’aéroport au carrefour de Koulouba face à la station Total , ton ministère a-t-il fait des investigations ?

  • Le 24 décembre 2015 à 20:38, par yako En réponse à : Dernier Conseil des ministres : « Mission accomplie »pour le gouvernement de la Transition

    Bon debarras

  • Le 25 décembre 2015 à 20:03, par sidbala En réponse à : Dernier Conseil des ministres : « Mission accomplie »pour le gouvernement de la Transition

    ZIDA ET SA BANDE sont devenus un colis encombrant pour le MPP, ce qui est ZIDA a fait le mauvais choix en quittant ses frères d’armes, il les trahit et vendus au prix le plus offrant, rien que pour ça le Burkina sera un pays étranger pour lui.
    Il ne pourra plus vivre en paix ici, en plus là où il pense trouver refuge, ça sera la honte pour lui parce qu’il sera déclaré personne indésirable parce que traite et lâche.
    Blaise, Gilbert et Bassolé vaudront mille fois mieux que lui, dans l’armée on ne trahit pas, on se règle les comptes.

  • Le 26 décembre 2015 à 11:47, par egouembi En réponse à : Dernier Conseil des ministres : « Mission accomplie »pour le gouvernement de la Transition

    je comprends les uns et les autres mais sachez qu’un proverbe de chez moi dit que quand tu ne vois pas la jeunesse de ta mère, tu ne sais pas qu’elle a été belle. comme nous n’étions pas dans le gouvernement nous apportons des jugements autres que les féliciter mais c’est la nature de l’homme dont la colline de l’autre est vue comme une rivière

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