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Meurtre à Ouahigouya : premier ministre de Naaba Kiiba parle

Publié le lundi 8 décembre 2003 à 11h42min

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Dans la nuit du Riiso (du 25 au 26 novembre 2003), nuit
d’apparition de la lune annonçant le nouvel an traditionnel au
Yatenga, un homme a trouvé la mort à Ouahigouya dans des
circonstances non encore élucidées. Le Toogo naaba, premier
ministre du Yatenga, revient sur les circonstances du drame et
dégage toute responsabilité de la cour royale.

" Le Pays" : Un homme a trouvé la mort dans des circonstances
non encore élucidées dans la nuit du "Riiso" à Ouahigouya.
Peut-on savoir ce qui s’est exactement passé ?

Toogo naaba du Yatenga : Après cet acte regrettable, beaucoup
de choses ont été dites. Il est donc nécessaire de situer les
choses dans leur véritable contexte. Le Riiso est une cérémonie
coutumière organisée à l’occasion de la nouvelle année
traditionnelle. A cette occasion, on sort un certain nombre de
fétiches. En dehors de ceux qui sont chargés de la garde des
fétiches, il est interdit à quiconque de les approcher, Une zone
de sécurité, sous le contrôle du Rassam naaba, (conservateur
des coutumes), est délimitée et interdite d’accès. La population
est informée à travers des messages radiodiffusés. C’est le
surlendemain de la nuit du Riiso, que nous avons appris la
mort de l’homme.
Le procureur du Faso, accompagné du directeur régional de la
police, est venu voir sa majesté naaba Kiiba. Celui-ci lui a dit
d’aller voir le Rassam naaba qui était chargé de la sécurité de la
cérémonie. Le Rassam naaba, après enquête, s’est rendu
compte que des gens avaient organisé une opération parallèle
afin de profiter de la cérémonie pour racketer les populations.
Ainsi, ils sont tombés sur deux jeunes d’un village proche de
Ouahigouya. L’un a réussi à s’échapper, mais ils ont réussi à
battre l’autre jusqu’à évanouissement, avant de le traîner dans
une maison abandonnée. Le lendemain, il perdra la vie à
l’hôpital. Nous avons arrêté un des meurtriers qui a tout avoué.
Il se trouve actuellement à la police. Son complice est en fuite.
Ne pensez-vous pas que ce meurtre soit tout de même lié à la
cérémonie du "Riiso" ?

Il n’y a aucun lien entre ce meurtre et la cérémonie du Riiso. Ce
sont des gens qui ont profité de la cérémonie pour agresser et
voler les populations. Le frère de la victime, qui a échappé à
l’agression a témoigné qu’ils ont été attaqués loin de la zone de
sécurité. Il s’est même dit surpris qu’on ait retrouvé le corps de
son frère à un endroit différent d’où il a été battu.

La responsabilité de la cour royale n’est-elle pas engagée dans
ce drame, faute de n’avoir pas pris toutes les dispositions
sécuritaires nécessaires ?

La responsabilité de la cour royale n’est en aucun cas engagée
puisqu’elle n’a rien à voir ni de loin ni de près avec ceux qui ont
commis le meurtre.

Les parents de la victime ont-ils posé plainte contre la cour
royale ?
Les parents de la victime n’ont pas posé de plainte. Mais le roi
du Yatenga, naaba Kiiba, a tenu à soutenir la famille, puisque le
roi est là pour protéger la population.

Qu’attendez-vous de l’enquête judiciaire actuellement en cours ?

Nous sommes associés à cette enquête. C’est ce qui a permis
l’arrestation d’un des meurtriers. Nous faisons confiance à la
justice et nous restons à leur entière disposition.

Des mesures ont-elles été prises pour éviter à l’avenir ce genre
de drame ?

Sa majesté naaba Kiiba a déjà proposé un certain nombre de
dispositions pour éviter à l’avenir ce genre de drame. Il a lancé
un appel pour développer des initiatives afin d’éviter à l’avenir
de pareilles situations.

Propos recueillis par Adama SAVADOGO

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