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Etats généraux des organisations de la société civile : Trois jours « d’autocritique » pour consolider les acquis

Publié le lundi 21 décembre 2015 à 23h11min

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Etats généraux des organisations de la société civile : Trois jours « d’autocritique » pour consolider les acquis

Les états généraux des Organisations de la société civile (OSC) du Burkina se sont déroulés à Dori, chef- lieu de la région du Sahel, du 17 au 19 décembre 2015. Les 130 participants se sont penchés sur le thème « quelles OSC pour un Burkina post transition ? ». La rencontre a été organisée par le Conseil national des OSC du Burkina, avec l’appui financier du programme des nations unies pour le développement, et sous la présidence du ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation.

La première session du cadre de concertation et de dialogue entre l’Etat et les Organisations de la société civile (OSC) s’était déroulée à Ouagadougou le 24 février 2015. A l’occasion, les acteurs du développement (Etat, collectivités territoriales, partenaires au développement et OSC elles-mêmes) avaient formulé une recommandation sur la tenue des états généraux des OSC du Burkina. La rencontre de Dori était donc la concrétisation de cette volonté. Elle a permis, trois jours durant, de « réfléchir sur l’action future de la société civile burkinabè afin de la rendre plus forte, plus crédible et plus apte à être un acteur de confiance dans le contexte post insurrectionnel ». Ce, au regard des enjeux et défis à relever. Les acteurs de la société civile ont fortement contribué à l’avènement de l’insurrection populaire et à la résistance contre le putsch de septembre dernier. D’ailleurs, certaines OSC avaient joué des rôles politiques durant cette période. Ce, en contradiction flagrante avec leurs statuts.
A Dori, les travaux se sont déroulés en plénières et en commissions. En plus du thème central, trois sous-thèmes ont été traités dans des travaux de groupe. Le premier groupe s’est penché sur « le fonctionnement des OSC : forces et faiblesses ». Le second groupe a traité de « la place et le rôle des OSC post transition » et le troisième groupe a réfléchi sur « les attentes mutuelles Etat/OSC ». Ce qui a permis de faire le diagnostic, mettre en exergue la contribution de la société civile à l’encrage de la démocratie, mais aussi déceler les insuffisances et autres déviances de ces acteurs « apolitiques ».

Une rencontre fructueuse

Et, la rencontre fut fructueuse avec des conclusions pertinentes, à entendre le président du Conseil national des OSC du Burkina. « La société civile devrait renforcer davantage ses capacités au plan organisationnel, technique et professionnel pour mieux accompagner les pouvoirs publics dans la mise en œuvre des politiques publiques, de la phase de conception au suivi-évaluation, en passant par la mise en œuvre. On retient aussi la nécessité d’avoir un cadre de concertation et de dialogue à tous les niveaux, pour permettre aux OSC d’exprimer leurs préoccupations. C’est ce manque de dialogue qui conduit le plus souvent aux frustrations et aux crises », a précisé Jonas Hien. Des conclusions des travaux feront l’objet d’un suivi pour la mise en œuvre, a-t-il ajouté.

C’est le secrétaire général de la région du Sahel, Ambroise Somé, qui a présidé les cérémonies d’ouverture et de clôture de ces états généraux.« Les organisations de la société civile du Burkina ont montré aux yeux du monde qu’elles sont fortes et qu’elles veillent à l’encrage de la démocratie véritable (…) Cependant durant toute cette période transitionnelle, il y a une nouvelle configuration de la société civile qu’il faut analyser afin de corriger les insuffisances et consolider les acquis (…) Je vous exhorte donc à une autocritique sincère afin de mettre en exergue les principales entraves au bon fonctionnement des OSC », avait-il lancé à l’ouverture des travaux. Il n’a pas manqué d’exprimer sa satisfaction des conclusions de ces états généraux.
Les états généraux de Dori ont donc permis aux OSC de faire leur autocritique, afin de préserver les acquis de la transition. Mais aussi et surtout revenir à ses missions traditionnelles, à savoir des actions de veille, alerte, et de développement.

A l’occasion de ces états généraux, les organisations de la société civile ont fait cinq recommandations. Elles portent entre autres sur : le renforcement des capacités des OSC, la prise de mesures urgentes pour réhabiliter et/ou créer des industries locales, la dévolution de la présidence du comité d’organisation de la journée nationale du paysan aux faitières des organisations paysannes, la prise d’un moratoire de dix ans sur l’utilisation des OGM au Burkina…

Moussa Diallo
Lefaso.net

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