A la tombée de la nuit, aux bords des bitumes éclairés de la capitale, de nombreux jeunes prennent place. Pour étudier. Un phénomène qui prend de l’ampleur et qui a inspiré le jeune réalisateur Seidou Samba Touré pour un film documentaire. Il entend par-là, lancer la réflexion sur les conditions difficiles de ces élèves et étudiants qui pour préparer leurs examens et concours bravent toutes sortes de risques. Accidents, agressions, viols. Manque de cadres appropriés et pour pallier le manque d’électricité chez eux, ou parce qu’ils ont besoin d’un cadre « serein », bosser, la rue accueille de nombreux cerveaux dès que la pénombre s’installe.

En 21’06’’ donc, la caméra du réalisateur se promène dans la capitale, de nuit et de jour, pour rencontrer ces jeunes, hommes et femmes qui n’ont que les lampadaires comme alternatives pour acquérir le savoir. Mais aussi, ces anciens étudiants qui ont eu recours à ce système ‘’D’’ pour étudier et qui ont réussi leurs examens et concours.

« Au Burkina Faso, seulement une minorité de la population a accès à l’électricité », se désole Seidou Samba Touré, alors que pour lui, tout développement serait inenvisageable sans énergie. A travers son film, il veut donc « susciter un débat, une réflexion sur cette problématique en vue de trouver la solution » en vue d’ « aider ces jeunes à améliorer leurs situations, parce qu’ils ont envie de réussir ».

Produit par Rachele Mari-Zanoli, la première du film a connu la participation d’un nombreux public, venu non seulement pour suivre le film, pour participer aux échanges à la fin, mais aussi pour apporter des solutions immédiates. Ainsi, le directeur d’une société de vente d’hydrocarbures a distribué des lampes solaires à certains acteurs du film.

Faisant ses premiers pas dans le cinéma, Seidou Samba Touré est conscient qu’il a encore du chemin à faire dans l’apprentissage du 7e art qui selon ses dires est une passion, un rêve d’enfant. Sa volonté et sa passion sont d’ailleurs ses premières armes. « Je suis le réalisateur, mais j’ai aussi joué le rôle de cadreur. On n’a pas attendu les gros moyens pour faire le film, l’art n’a pas de prix », répond-t-il quand on lui demande combien son film a coûté.

Les cinéphiles qui ont félicité le jeune réalisateur pour son œuvre qui pose un réel problème, ont regretté l’absence des autorités à la projection ; elles qui sont la partie des solutions aux problèmes que le film pose.

Tiga Cheick Sawadogo (tigacheick@hotmail.fr)
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