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Journée burkinabè sans papier 2015 : Le message du ministre du développement de l’économie numérique et des postes

Publié le mercredi 16 décembre 2015 à 23h54min

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Journée burkinabè sans papier 2015 : Le message du ministre du développement de l’économie numérique et des postes

Mesdames et Messieurs,

L’Association for Information and Image Management (AIIM), - communauté mondiale des professionnels de l’information - a désigné le 25 octobre de chaque année comme Journée mondiale sans papier encore appelée World Paper Free Day. Cette initiative vise à encourager les entreprises à se tourner vers le numérique et limiter ainsi leur impact sur l’environnement. Dans cette logique, la Commission de l’Union Africaine a pris une note verbale en 2009 qui exhorte les Etats membres à organiser des activités spéciales pour célébrer la Journée africaine sans papier dans le cadre de la Semaine africaine des TIC fixée en décembre de chaque année. Pour ce faire, le Burkina Faso a intégré cette manifestation dans la célébration annuelle de la Semaine nationale de l’Internet et des TIC (SNI), depuis 2009. Au regard de son importance particulière, les participants à l’atelier bilan des dix éditions de la SNI ont recommandé de consacrer une attention particulière à cette manifestation en la dissociant de la SNI. Aussi, mon département, avec l’ensemble de ses partenaires, célèbre ce jour 17 décembre 2015 la Journée burkinabè sans papier autour du thème : « TIC et développement durable ». Il ne s’agit pas d’une journée contre le papier. Il s’agit plutôt d’une halte pour mener la réflexion sur la nécessité de promouvoir l’utilisation des moyens numériques et la réduction des moyens papiers dans le stockage, la communication et la gestion de l’information.

De l’utilisation exponentielle du papier
D’après les spécialistes, les coûts financiers et environnementaux de l’utilisation du papier sont encore trop importants. Un individu utilise en moyenne entre dix-sept (17) et vingt (20) rames de papier par an. Près d’un milliard de photocopies sont réalisées chaque jour au sein d’un même pays et un travailleur utilise en moyenne cinquante (50) feuilles de papier par jour soit une consommation de dix mille (10000) feuilles par an pour un équivalent en poids de quarante-cinq kilogrammes (45kg). La plupart des transactions professionnelles nécessitent plus d’une seule feuille de papier : un contrat peut facilement atteindre les deux cents (200) à trois cents (300) pages. Selon des statistiques disponibles à travers le monde, la France utilise environ dix-neuf millions (19 000 000) de tonnes de papiers par an, les Etats-Unis d’Amérique dépense en moyenne quatre milliards de dollars US chaque année pour seulement du papier.
Au Burkina Faso, les statistiques ne sont pas encore disponibles mais au moins une chose est sûre, le papier est beaucoup utilisé dans le cadre du fonctionnement de l’administration publique et privée. Préparation et compte rendu de réunions, note d’information ascendante et descendante dans l’administration burkinabè… tous nécessitent du papier, énormément de papier. Très souvent, des cartons contenant des documents administratifs précieux encombrent les allées de certains locaux et autres centres administratifs. L’état dans lequel ils sont conservés les rend difficilement exploitables. Et pourtant, ils sont d’une richesse inestimable car selon les spécialistes, quarante pour cent (40%) de la richesse des organisations reste dans les archives, d’où une perte considérable.

Des conséquences sur l’environnement et sur les dépenses publiques

L’utilisation du papier n’est pas sans conséquence pour l’environnement. Ce sont des hectares de forêts qui sont dévastées chaque jour pour obtenir la pâte à papier à partir de fibres contenus dans le bois. Sachant qu’un arbre permet la production de huit mille (8 000) à dix mille (10 000) feuilles de papier, ces chiffres paraissent exorbitants. Et cela ne concerne pas uniquement nos ressources en arbres mais également celles en eau. En effet, la production d’une seule feuille de papier peut nécessiter jusqu’à quarante centilitres (40cl) d’eau, ce qui devient énorme à grande échelle.

Au plan des dépenses publiques, l’achat du papier, les impressions, les photocopies, les reproductions pèsent énormément sur le budget de l’Etat. En dématérialisant les documents et en les signant de façon électronique, ce sont des dizaines de milliers d’arbres qui pourront être sauvés à terme.

De la solution par les TIC

L’utilisation des TIC réduirait« la facture écologique  ». Elles ont un apport positif pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Des secteurs impulsés par les TIC présentent des atouts pour l’environnement. Il s’agit notamment du télétravail et des réunions à distance, de l’optimisation des transports et des déplacements, du e-commerce, de la dématérialisation des procédures administratives et la minimisation des consommations énergétiques des bâtiments. Les TIC sont aussi des technologies de transformation qui améliorent la capacité des utilisateurs à créer et à s’adapter. On peut citer comme exemples de ces transformations, l’utilisation des TIC pour améliorer les pratiques agricoles et forestières, contrôler la pollution de l’air et de l’eau, améliorer les moyens de prévenir les catastrophes et d’y remédier, améliorer l’efficience des secteurs de l’énergie, des transports et des biens et services, et utiliser les réseaux sociaux pour opérer des changements d’attitude et de comportement.
De nos jours, les supports numériques- de la clé USB au Datacenter - permettent de stocker d’importantes quantités d’informations, de les mettre à la disposition de tous, à tout moment, faisant ainsi vivre éternellement l’information produite. Nous sommes aujourd’hui convaincus, qu’il est inutile de produire les montagnes de papier qui encombrent souvent nos réunions. L’information nécessaire à une réunion peut être mise en format électronique et compilée sur quelques clés USB partagées par le groupe.

Des avantages considérables

L’utilisation des outils TIC permet de réaliser des économies directes :
En temps de préparation/distribution des documents de réunion ;
En frais d’impression et de reprographie d’où un prolongement de la vie utile du matériel d’impression et de reproduction ;
En termes de délais de diffusion de l’information (ordre du jour, documents confidentiels, rapports…).
D’autres aspects sont aussi à considérer, tels que l’assurance d’un meilleur respect de la confidentialité et la disponibilité des documents à jour et en tout temps.
Des bonnes pratiques à partager
Une Journée Burkinabè sans papier donne l’occasion à tous de prendre de bonnes résolutions et d’encourager son entourage à repenser l’utilisation du papier de manière plus intelligente. Consommons moins de papier chaque jour en :
N’imprimant les documents que si cela est nécessaire ;
Imprimant toujours nos documents en recto/verso ;
Exploitant au maximum les procédures administratives dématérialisées du e-gouvernement ;
Archivant nos documents administratifs grâce aux outils GED (gestion électronique des documents).
Car, réduire la consommation de papier de seulement dix pour cent (10%) permettra une réduction de la consommation de CO2 à hauteur de 1,6 million tonnes dans le monde.
Alors faisons des TIC, un outil essentiel dans la gestion quotidienne de nos organisations et un moyen de lutte pour la préservation de l’environnement.
Aussi, je vous invite à faire du slogan ci-après une réalité vivante dans vos structures.

MOINS DE PAPIER = PLUS → DE PRODUCTIVITE/ D’ECONOMIE /D’ECOLOGIE

Excellente célébration à toutes et à tous !!!

Je vous remercie.

NB : Afin de contribuer au respect de l’environnement, merci de n’imprimer ce message qu’en cas de nécessité.

LE MINISTRE DU DEVELOPPEMENT DE L’ECONOMIE NUMERIQUE ET DES POSTES

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Vos commentaires

  • Le 17 décembre 2015 à 06:56, par Matou à Sikassossièra En réponse à : Journée burkinabè sans papier 2015 : Le message du ministre du développement de l’économie numérique et des postes

    Monsieur le Ministre merci de nous rappeler toute cette historique. Mais voilà ce qu’il faut retenir. Nous constatons que les dirigeants des pays en voies de développement suivent naïvement les mots d’ordre des pays développés. Comme vous êtes rentrés dans le domaine des émissions des gaz de Serres ! Aviez vous suivi les conclusions du COP21 ?
    Les pays doivent prendre les mesures en tenant compte aussi de votre niveau de développement et de votre place à polluer dans le monde. Quand vous dites à quelqu’un de ne pas utiliser quelque chose , vous devriez lui proposer les alternatives. Ici vous démontrer l’avantage à utiliser les TIC par rapport au papier. Car selon vous l’utilisation des TIC en passant des clés USB aux DATACENTER est magnifique ! Mr le ministre que représente aujourd’hui ton Burkina bien aimé dans la pollution mondiale ? Peut-être 0,000001%
    les Data center dont vous parlez, renseignez vous bien , ils sont devenus de véritables casse tête écologique pour les promoteurs. Renseignez vous sur les DATACENTER de Yahoo, de Google, de la nasa, le DATACENTER des TIC de HongKong , de Shanghaï etc. Tous de véritables gros pollueurs. Le mot d’ordre de journée sans papier peut être illustrer de la façon suivante : Deux personnes détiennent des billes. Le premier à 20 billes et le second 5 . Elles s’entendent de laisser tomber 5 billes. Si vous faites le point A la fin de l’opération il ne reste plus de billes au second. C’est ce second qui représentent les pays en développement.
    Monsieur le ministre nous devons nous attaquer aux vieux équipements des TIC qui sont quotidiennement déversés sur nos marchés africains car ce sont eux qui constituent un véritable problème écologique aujourd’hui. Nous devons travailler à ce que nos pays ne deviennent pas les poubelles des pays riches. Au lieu de journée sans papier je proposerais une journée sans téléphone cellulaire. Le cellulaire, personne ne conteste les biens faits mais constituront dans les années à venir de vrais problèmes de santé publique. Les pylônes et autres antennes à côté des concessions sont de véritables problèmes écologiques pour les ménages de par la concentration des fréquences émises quotidiennement.
    Au Burkina la priorité doit être aussi sur les motos a deux roues car ce sont elles qui polluent le plus. Voici quelques pistes. Et le débat est lancé.

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