Que d’émotion à cette soirée d’hommage à Victor Démé à l’institut français de Bobo-Dioulasso. Débutée aux environs de 15heures, la cérémonie d’hommage a réuni une dizaine d’artistes et groupes musicaux. Sont de ces groupes de musique la troupe Siraba et Bob Laye. Pendant plus de cinq heures d’horloge en présence de la famille de Victor Démé, les artistes ont magnifié le passage sur terre du lauréat du Prix du public de la Radio France Inter. Awa Sissao et son époux ATT, Patrick Kabré, Moustapha Maiga, Nouss Nabil, Baba Commandant viendront clore la soirée en beauté avec l’ensemble des titres du défunt.
En organisant cette seconde soirée l’institut français, à en croire David Olivera, entendait rendre un hommage mérité à Victor. « Nous avons, certes, dans le feu de l’action organisé une soirée d’hommage juste après son décès, mais nous avons voulu bien le faire comme il le faut », explique le directeur de l’institut français. L’occasion a réuni nombre d’artistes de Bobo-Dioulasso et de Ouagadougou venus témoigner leur regret, mais mieux, leur optimisme quant à la perpétuité des œuvres de leur confrère.
« Victor Démé est un grand et il le restera » souligne avec fierté Erwane, artiste musicien. Au Festival Africolor en novembre dernier en France, un hommage a été rendu au regretté avec la sortie officielle, le 17 novembre, et à titre posthume de son troisième album. Victor devait, en effet, participer à ce festival mais il n’a malheureusement pas pu, puisqu’il a été fauché par la mort bien avant l’événement. L’album de 11 titres est disponible à Bobo-Dioulasso. Intitulé YAFAKË (pardon en langue Dioulas), il aborde les thèmes comme la tolérance, la compassion, l’attente, la patience…
Pour Awa Sissao, Victor Démé au-delà du fait qu’elle soit de la même ethnie dafing que l’artiste, celui- ci était pour elle un grand frère qui lui donnait des conseils. « Victor est un monument de la musique mondiale. Je pense qu’il fait partie de ces grands artistes qui ont porté hors des frontières les couleurs de notre nation », témoigne-t-elle. Victor n’est pas mort, poursuit Nouss Nabil, qui a partagé la même scène que lui dix jours avant son décès. « Il était plus qu’un ami. On se rendait visite fréquemment et à chaque fois qu’on se voyait, on parlait de projet », confie Nouss Nabil qui dit regretter beaucoup la disparition de l’artiste après toute la souffrance qu’il a connue dans le passé.

Bassératou KINDO
Lefaso.net