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Jacqueline Ki- Zerbo : Une grande dame, discrète et compétente, s’en est allée

Publié le mardi 15 décembre 2015 à 23h15min

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Jacqueline Ki- Zerbo : Une grande dame, discrète et compétente, s’en est allée

Jacqueline Ki- Zerbo née Coulibaly, est décédée ce mardi 15 décembre 2015, à Ouagadougou, à l’âge de 82 ans. L’épouse du Pr Joseph Ki- Zerbo rend donc les armes après son mari décédé lui aussi un mois de décembre (le 4 décembre 2006). Avec elle, on comprenait amplement cette maxime qui dit que « derrière un grand homme, se cache une grande dame ».

A 82 ans, Jacqueline Ki- Zerbo s’est éteinte dans le même mois que son mari décédé il y a tout juste 9 ans, lui à 84 ans. Le nom de Jacqueline Ki- Zerbo a toujours été associé à son compagnon de lutte et mari, Joseph Ki- Zerbo ; pourtant c’est une dame de conviction, grande intellectuelle, qui avait également eu un parcours tout aussi élogieux que celui de son mari.

Jacqueline Ki-Zerbo est née à Ségou au Mali. Mais c’est au Sénégal qu’elle poursuivra ses études secondaires et où elle obtiendra son baccalauréat. En 1956, elle obtient sa licence d’anglais à la Sorbonne à Paris. C’est également à Paris, qu’elle convolera en justes noces avec Joseph Ki-Zerbo. Nous sommes en 1958.

Commence alors une carrière d’enseignante d’anglais à Dakar, avant d’être recrutée en 1961, comme professeur d’anglais au Lycée Philippe Zinda Kaboré de Ouagadougou. A côté de sa nouvelle carrière professionnelle, évolue une femme socialement engagée, puisqu’elle est membre fondateur de l’Entraide féminine voltaïque. Dans le cadre de l‘africanisation des cadres de l’administration, Jacqueline Ki-Zerbo sera nommée directrice du Cours normal des jeunes filles.

Activiste, elle s’impliquera dans les événements du 3 janvier 1966, soulèvement populaire qui emportera le premier président, Maurice Yaméogo. Avec d’autres femmes et des élèves de l’école normale des jeunes filles, elle avait battu le macadam en première ligne pour exiger le départ du président.

Comme son père, Lazare Coulibaly, syndicaliste membre du Bureau politique du RDA au Mali, Jacqueline Ki- Zerbo a aussi été responsable de la presse syndicale, La voix des Enseignants entre 1961 et 1966.

L’épouse du Professeur restera à la tête de la direction du Cours normal des jeunes filles (actuel Lycée Nelson Mandela), jusqu’en 1974. Ensuite, elle ira faire valoir ses compétences dans les institutions internationale jusqu’en 1992.

Pour son engagement, en 1984, elle recevra le Prix Paul G. Hoffmann en récompense pour le travail remarquable mené en matière de développement national et international.

Au plan national Mme Ki- Zerbo a été faite chevalier de l’Ordre du mérite des arts, des lettres et de la communication avec agrafe « littérature orale et écrite », en 2008 dans le cadre de la Foire internationale du livre de Ouagadougou (FILO). Puis, élevée au rang de Commandeur de l’Ordre national le 29 mai 2015.

Depuis janvier 2010, la regrettée était administratrice générale de la Fondation Joseph Ki-Zerbo pour l’histoire et le développement endogène.

Douce, belle, intelligente, Jacqueline Ki- Zerbo disait de son mari que c’est « un homme calme, patient, attentif aux autres et courageux », des qualités et valeurs qu’elle a aussi incarnées tout au long de sa vie, dans l’humilité, la discrétion, mais avec compétence et efficacité.

Selon des informations recueillies auprès de sa famille, Jacqueline Ki-Zerbo devrait être inhumée aux côtés de son mari le samedi 19 décembre 2015 à Toma (province du Nayala) après une première veillée funèbre le jeudi 17 décembre à Ouagadougou et une seconde le vendredi 18 décembre à Toma.

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