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Culture : Alif Naaba offre un Centre artistique dénommé « Paongo »

Publié le lundi 14 décembre 2015 à 00h28min

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Culture : Alif Naaba offre un Centre artistique dénommé « Paongo »

L’artiste musicien, AlifNaaba (Noura Mohamed Kaboré, à l’état civil) a, à travers sa structure de production, La Cour du Naaba, offert un centre de résidence artistique aux acteurs de la culture burkinabè et d’ailleurs. Le joyau, sis au quartier Wayalghin au nord-est de l’échangeur de l’Est, a été inauguré dans la soirée de mardi 8 décembre 2015 en présence de plusieurs personnalités dont le ministre de la culture et du tourisme, Jean-Claude Dioma (parrain) et l’ancien ministre de l’administration territoriale et de la sécurité, Auguste Denis Barry.

Ce cadre qui ouvre ses portes est l’incarnation d’un rêve longtemps porté et nourri par l’artiste Alif Naaba. Fort de sa conviction que pour avoir une culture qui se hisse au rang de levier de développement, il faut créer les conditions favorables à l’ingéniosité des artistes et autres maillons de la chaîne culturelle. « Paongo » qui offre plusieurs prestations vient, de l’avis des acteurs, combler un vide dans le domaine de la culture, considéré par certains comme le parent pauvre des politiques publiques. En plus de ses réalisations en musique, Alif Naaba décide ainsi de contribuer à rendre encore plus compétitive, la culture burkinabè. Pour l’artiste, dans un monde au rythme d’une concurrence de plus en plus accrue, seuls le professionnalisme et la rigueur dans le travail ont droit de cité. L’espace « Paongo » va donner les moyens aux acteurs de la culture de se réaliser et partant, d’être des maillons forts de développement. Dans cet élan, la formation (dans toute sa dimension) et le positionnement de la musique au niveau national et international sont des axes majeurs de l’espace « Paongo ». Pour cela, l’espace s’est donné les moyens de ses ambitions en se dotant de commodité matérielle, technique et de ressources humaines à la hauteur. On enregistre entre autres, un studio équipé et de grandes pointes, des dortoirs pour les pensionnaires et des espaces de convivialité pour des résidences de création, de formations, de conférences, de partages d’expériences, de préparations de spectacles, etc.
« J’ai voulu un lieu où les artistes pourront venir travailler en toute quiétude. Dans cet espace, il sera question de mettre beaucoup plus l’accent sur la création artistique. Ce rêve, je le voyais encore plus grand, beaucoup plus grand. Mais à un moment donné, je me suis dit qu’il faut commencer quelque part. Nous avons décidé, mes conseillers, mes amis et moi, de mettre en place déjà cet espace pour maîtriser le projet, pour parler à nos amis artistes, pour nous rencontrer, pour échanger. Surtout parce qu’à un moment donné, les artistes sont appréciés, ils ont une carrière certes, mais pas des carrières nourries de formations, de visions, d’expériences, d’échanges. Un artiste grandit parce qu’il y a ce qu’on appelle un ‘’background’’, des rencontres, des formations. Un artiste grandit parce qu’il a un repère où il s’intériorise pour mieux s’extérioriser. Pour nous, Paongo devrait répondre à cela : être un lieu où les artistes du monde peuvent venir, rencontrer les artistes combien talentueux et fabuleux du Burkina, où des artistes et des hommes de culture peuvent se rencontrer et discuter pour nourrir la filière musique », a expliqué l’artiste, Alif Naaba, directeur du centre.
D’ores et déjà, le promoteur annonce, pour cette année, le séjour de dix sommités de la musique africaine, dont Lokua Kanza et Ismaël Lô, pour des partages d’expériences et l’encadrement de plus jeunes artistes burkinabè.
« Aucun artiste ne peut se prévaloir d’être grand, s’il n’a pas été soutenu, s’il n’a pas été nourri par les idées de l’autre. Faisons de sorte que cet espace soit le lieu où nous acceptons de nous ouvrir, d’échanger avec les amis qui viendront de par le monde entier. Tuons notre complexe ici », a prôné Alif Naaba. A l’en croire, « Paongo » se donne pour vision de former des artistes, une « nouvelle race » de managers et d’administrateurs culturels afin d’être porteurs de projets des artistes « combien talentueux mais souvent en manque d’encadrements ».
Une initiative qui a, visiblement, épaté le parrain de la cérémonie, Jean-Claude Dioma, qui n’a de cesse mis en exergue les valeurs artistiques et humaines de son filleul, Alif Naaba. Rappellant quelques succès artistiques de celui-là même qu’on appelle affectueusement « Prince aux pieds nus » ou « Prince de Konkistenga ».
« Tu as du chemin, tu as de la route, mais tu va t ‘en sortir. Tu as choisi la bonne voie. Ton espace, il est petit comme tu le dis. Mais, comme tu l’as aussi relevé ; on commence petit pour être plus grand. (…). J’admire ce garçon, que je connais ... Alif Naaba, je souhaite que la modestie que tu as, tu la gardes. Je voudrais tout simplement te dire : vas-y, fonce ! Il n’y a même pas à avoir peur, tu vas réussir », a galvanisé le parrain, le ministre Dioma. Le patron de la culture burkinabè a, en outre, affirmé que le Ministère de la culture et du tourisme « va jouer sa partition » dans l’accompagnement du centre aux côtés des autres partenaires à l’image de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), de l’Ambassade de France, de l’Institut français et de la compagnie Air Burkina.
Avec ce joyau, « Paongo », le « Kundé d’Or » 2014, auteur-compositeur et interprète, Alif Naaba, vient d’ajouter une autre corde à son arc, se présentant ainsi, et incontestablement, à la fois comme un artiste accompli et un bâtisseur culturel.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

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