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Bobo-Dioulasso : La maison de la culture porte désormais le nom d’Anselme Titiama Sanou

Publié le samedi 12 décembre 2015 à 02h31min

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Bobo-Dioulasso : La maison de la culture porte désormais le nom d’Anselme Titiama Sanou

La Maison de la culture de Bobo-Dioulasso et ses différentes salles de spectacles et/ou de conférences ont, ce vendredi 11 décembre, été baptisées aux noms de personnalités religieuse et de la culture. Il s’agit de l’émérite archevêque Monseigneur Titiama Anselme Sanou, de Sotigui Kouyaté, Drissa Koné, Mahama Konaté, Tidiane Coulibaly et Drissa Sirifié Sanou de Kouladafourou. C’était au cours d’une cérémonie présidée par Jean-Claude Dioma, ministre de la Culture et du tourisme.

Sobre mais pleine d’émotion, c’est le moins qu’on peut dire de la cérémonie de baptême de la maison de la culture de Bobo-Dioulasso ce vendredi dans la matinée. Une cérémonie qui a réuni hommes de culture et membres de familles des honorés. Inaugurée en 2014 à la 16ème édition de la Semaine nationale de la culture (SNC), la maison de la culture a été construite à coût de milliards de FCFA pour combler le vide d’infrastructures culturelles dans la capitale culturelle et économique du Burkina. Considérée comme l’une des meilleures sinon la plus belle infrastructure du genre dans la sous-région ouest-africaine, cette maison porte désormais le nom d’une grande personnalité qui incarne de grandes valeurs humaines. Il s’agit de Monseigneur Anselme Titiama Sanon.
Né le 31 décembre 1937 à Bobo-Dioulasso, l’ancien archevêque est un homme religieux et de culture. Humble et affable, l’homme d’église est très respecté dans son pays pour ses diverses contributions à la consolidation de la paix. Plusieurs fois distingué aux plans national et international, il a fortement contribué à la promotion de la culture burkinabé.

La grande salle de spectacle et quatre salles de conférence également baptisées !
Cinq autres grandes personnalités culturelles et artistiques ont également été honorées par le ministère de la Culture et du tourisme. En effet, la grande salle de spectacle a été baptisée au nom de Sotigui Kouyaté, né le 19 juillet 1936 à Bamako au Mali et décédé le 17 avril 2010 à Paris. Homme de culture, Sotigui Kouyaté est un ancien fonctionnaire de l’Etat burkinabé. Il fut directeur artistique des ballets de la Volta, et de la compagnie théâtrale de la Volta dans les années 70. Quant aux autres salles de conférences, elles portent les noms de Tidiane Coulibaly, Drissa Koné, Mahama Konaté, Drissa Sanou de Kouledafourou.
Le premier –Tidiane Coulibaly- né en 1941 fut un grand danseur du balafon qui forçait l’admiration par son talent chorégraphique. Employé de la Régie de chemin de fer Abidjan-Niger, sa carrière de cheminot ne l’empêcha pas de se consacrer à la musique. Avant de tirer sa révérence le 13 mars 2005 à l’âge de 64 ans, il obtint divers lauriers en groupe ou en solo et fut le premier chef de l’orchestre national du Burkina.
Drissa Koné est un auteur compositeur, chef d’orchestre et producteur. Né le 17 juin 1938, il est l’initiateur de Volta Jazz avec sa vedette Tidiane Coulibaly et bien d’autres talentueux instrumentistes comme Abdoulaye Yago. Avec des titres comme « Baba Moussa » ou « Super Djarabi », Volta Jazz occupa largement les ondes radios au début des années 70. Il remporta également de nombreux prix. Ancien brigadier, Drissa Koné est le fondateur de Bobo Auto-école. Le Volta Jazz sous sa houlette a donné à la musique burkinabè ses lettres de noblesse à travers deux grands noms de la musique africaine que sont : Tidiane Coulibaly et Georges Ouédraogo.
Quant à Mahama Konaté, grand maitre balafoniste, il est fondateur du groupe Farafina. Né dans le Kénédougou le 1er janvier 1945, il est malheureusement décédé le 4 octobre 2010. Mahama Konaté, dans sa démarche musicale a collaboré avec des célébrités mondiales comme les Rollings Stones.
Drissa Sanou de Koulédafourou, est né en 1943. Soutenu par Anselme Titiama Sanou, il a mis en place la troupe en 1978. La troupe touche à tous les arts de la scène (danse, musique, théâtre, chorale, etc). Très vite, la troupe se distingue par la qualité de ses créations, le sérieux et le professionnalisme qui caractérise ses membres sous la conduite de Drissa Sanou, décédé malheureusement en 1992.

Bobo-Dioulasso, havre de culture

Bobo- Dioulasso, à en croire le ministre de la culture est un havre de culture. Baptiser cette maison et ses salles est pour le Ministre une reconnaissance de la Nation burkinabè du mérite de ses valeureux fils. Convaincu que la culture est très fondamentale et qu’aucun pays ne peut se développer sans sa culture, le ministre s’est réjoui de cette célébration qui certainement va marquer l’histoire culturelle du Burkina. Heureux, Monseigneur comme à ses habitudes a invoqué les bénédictions de paix sur la maison de la culture et pour tout le Burkina. « Je remercie les autorités d’avoir permis à la fourmi de se trouver à la toiture. Je dis merci au ministre de m’avoir mis au sommet de la Culture », s’est-il exprimé. Avant de poursuivre : « Que cette maison de la culture soit la maison de la paix, des rencontres des cultures et des religions, de la réconciliation et du pardon. En effet, depuis 1983 à Matourkou lorsque Thomas Sankara a opté pour la culture, je suis toujours heureux de voir des événements qui concernent la vie culturelle de notre pays ». Même sentiment de fierté pour le troisième fils de Sotigui Kouyaté, Mahamadou dit Papa Kouyaté qui, au nom de la famille, a remercié les autorités du ministère pour cette reconnaissance. C’est un acte, dit-il, qui prouve que seul le travail paye. Même dans sa tombe, le père de Papa Kouyaté est en train de mettre le challenge très haut. C’est pourquoi, laisse-t-il entendre : « nous avons le devoir d’arriver à cette excellence à tout point de vue dans nos différents domaines qu’ils soient culturel ou social ».

Bassératou KINDO
Lefaso.net

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