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Le coton dans les Etats membres de l’OCI : passer du coton au textile

Publié le mardi 19 avril 2005 à 07h29min

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Ouagadougou abrite depuis hier 18 avril un forum sur : "La dynamisation du commerce et de l’investissement dans le secteur du coton dans les Etats membres de l’Organisation de la conférence islamique (OCI)".

Des experts des secteurs publics et privés, des opérateurs de la transformation, des institutions affiliées à l’OCI, les organisations sous régionales et régionales africaines, vont proposer des solutions à la transformation de "l’or blanc" dans les Etats membres, particulièrement en Afrique de l’Ouest.

L’Afrique est le deuxième exportateur de coton au monde, derrière les Etats-Unis. En Afrique de l’Ouest, la quantité du taux de transformation du coton fibre est estimée à 5%, selon le directeur général du Centre islamique pour le développement du commerce (CIDC).

Au Burkina Faso, 1,5% de la production égrenée par la SOFITEX, va à la transformation. La Filature du Sahel (FILSAH) est la principale unité de transformation depuis la fermeture de Faso Fani.

Les 95% sont exportés en l’état. Sur le marché mondial, le coton africain est confronté aux subventions américaines et européennes qui créent des distorsions et un désordre au détriment des producteurs africains. Les études menées par la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) montrent que si les pays d’Afrique de l’Ouest transforment 25% de leur production, ils génèreront 50 000 emplois.

"L’UEMOA, qui regroupe huit (8) pays de l’Afrique de l’Ouest, membres de l’OCI s’est donné comme objectif de transformer 25% de son coton d’ici l’an 2010, a établi un agenda pour la compétitivité de la filière coton textile, qui doit être soutenu par l’ensemble des pays membres de l’OCI", a dit M. Benoît Ouattara, ministre en charge du Commerce, de la Promotion de l’Entreprise et de l’Artisanat du Burkina Faso. Il a appelé les pays frères en Islam les plus avancés d’entre eux, notamment dans le domaine de la transformation du coton, à manifester leur solidarité vis-à-vis de ceux les moins avancés par une coopération dans plusieurs domaines que sont l’assistance technique, le transfert de technologie, l’appui financier, le financement de projets dans le secteur coton-textile.

Solidarité déclarée

Les potentialités existent au sein de l’OCI, selon le directeur général du CIDC, M. Allal Rachdi. "Les participants représentent des pays comme la Turquie, l’Egypte, la Tunisie, le Pakistan, la Malaisie, l’Indonésie, le Maroc, qui ont une longue expérience et un savoir-faire dans le secteur des textiles et vêtements et disposent de ressources humaines technologiques et financières qui les prédisposent à investir dans la filière cotonnière en Afrique qui dispose d’avantages comparatifs certains tels que la disponibilité de la matière première de qualité et une main-d’œuvre abondante", a expliqué M. Allal Rachdi. Selon lui, les Etats membres, secteurs public et privé, institutions de l’OCI doivent conjuguer leurs efforts pour atteindre les objectifs assignés au forum.

Stimuler la réflexion et dégager des idées et initiatives de coopération intra-OCI, proposer des projets concrets en joint ventures entre pays producteurs africains et les autres Etats membres disposant d’une expertise technique... tels sont les maîtres-mots du message du Secrétaire général de l’Organisation de la conférence islamique.

Selon le ministre Benoît Ouattara, à partir du Forum de Ouagadougou, il faut renverser la tendance actuelle qui condamne les pays et les populations à une paupérisation inacceptable.

La Banque islamique de développement (BID), par le truchement de son représentant à cette rencontre, a indiqué le rôle qu’il entend jour. C’est celui de catalyseur des initiatives pour que les gouvernements, les producteurs et les promoteurs privés régionaux et des pays membres non producteurs de coton de l’OCI se retrouvent et s’investissent dans la réalisation des idées de projets, porteuses d’importantes potentialités de bénéfices pour tous les partenaires.

"La présente rencontre ne doit pas être une de plus, mais elle doit constituer un plus par la mise en place d’une véritable solidarité internationale au sein de l’OCI sur la question du coton", a interpellé le ministre burkinabè en charge du Commerce, de la Promotion de l’Entreprise et de l’Artisanat.

Tiergou P. DABIRE


Pays producteurs et/ou non producteurs conviés

Le Forum de Ouagadougou regroupe en principe trente-sept pays membres de l’OCI. Il y a les producteurs connus comme le Bénin, le Burkina Faso, l’Egypte, le Mali, l’Ouzbékistan, etc. Il y a aussi les pays transformateurs reconnus tels : l’Egypte, l’Indonésie, l’Iran, la Malaisie, le Maroc, le Pakistan, la Tunisie, la Turquie.

Il y a enfin les pays susceptibles de susciter des investissements, parmi lesquels, l’Algérie, l’Arabie Saoudite, Bahrein, Brunei, Koweit, Liban, Qatar. Siègent aussi à ce forum des experts venus des institutions affiliées à l’OCI (BID, CIDC, Chambre islamique de commerce) et d’autres institutions d’appui au développement. Les organisations sousrégionales et régionales africaines, CEDEAO, BOAD, UEMOA, CILSS, BAD et les organisations professionnelles prennent une part active à la rencontre.

T.P. DABIRE
Sidwaya

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