LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Litige foncier : Une famille dans la rue

Publié le lundi 18 avril 2005 à 07h29min

PARTAGER :                          

Journée difficile que celle du 15 avril 2005 pour la famille Dabré résidant au secteur 29 de Ouaga plus précisément sur la rue Bogodogo menant au site du SIAO.

En effet, les biens de cette famille ont été sortis de la cour dans la matinée du 15 avril et exposés dans la rue par l’huissier de justice Victor. B. Naby agissant conformément à une décision de justice rendue en mai 1995. Cette expulsion de la famille du vieux Boukaré Dabré a pour base une affaire de parcelle. De ce qu’il nous a été dit sur place et aussi des documents mis à notre disposition, tout est parti de la vente de la parcelle du défunt Dasmané Dabré, à 4 millions de F CFA par quelqu’un qui avait usé de fausse qualité.

Avec l’aide de la justice, la parcelle a été retirée et confiée à un frère du vieux Boukaré au nom de qui un certificat d’hérédité a été établi. L’acheteur voulant se faire rembourser son argent porte plainte contre 3 frères Dabré. La justice tranche en condamnant solidairement celui qui a frauduleusement vendu la parcelle et les frères Dabré au remboursement de la somme. Les frères Dabré rejettent cette décision et refusent de s’exécuter.

Alors le processus de retrait de leurs parcelles se met en branle. En juillet 1995, le vieux Hamidou Dabré est vidé de sa parcelle avec sa famille et ses biens. Il la réintègre aussitôt grâce à des interventions. En 1998, il expose l’affaire au Médiateur du Faso et sollicite son intervention. Le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) est aussi saisi.

L’affaire reste en l’état, l’acheteur, ayant pris Me Bénéwendé Sankara comme avocat, continue de réclamer le remboursement de son argent. En 2005, c’est au tour du vieux Boukaré Dabré d’être touché par la procédure d’expulsion.

Une première fois c’est-à-dire le 30 mars, le huissier Naby se présente pour procéder à l’expulsion mais est confronté à une "résistance farouche des occupants" comme il l’écrit dans le procès-verbal d’expulsion. Il revient à la charge une deuxième fois c’est-à-dire le 15 avril dernier et fait vider les biens de la famille pendant que ses membres se trouvaient à l’hôpital au chevet du vieux qui souffre de maux d’yeux.

Où mettre les biens et où passer la nuit ? Telles sont les questions que le vieux revenu de l’hôpital, quelques membres de la famille, son frère Hamidou et d’autres proches se posaient au moment de notre deuxième passage sur les lieux, dans l’après-midi du 15 avril, pour voir si la situation a évolué.

Par Séni DABO
Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Offre de formation sur la conception sécurisée des applications