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David Kabré, candidat à la présidence de la confédération africaine de volley-ball : « Si je suis élu je vais m’appuyer sur les fédérations pour rendre le volley-ball populaire en Afrique »

Publié le jeudi 3 décembre 2015 à 23h23min

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David Kabré, candidat à la présidence de la confédération africaine de volley-ball : « Si je suis élu je vais m’appuyer sur les fédérations pour rendre le volley-ball populaire en Afrique »

David Kabré, ministre des Sports et des loisirs de la transition, est candidat à la présidence de la Confédération africaine de volley-ball. L’élection a lieu ce 4 décembre 2015 dans la capitale égyptienne, Caire. Face à deux autres challengers que sont le président sortant, l’Egyptien Amr Elwani et le Général tchadien Idriss Dokony, il se dit confiant. Pour être porté à la tête de la Confédération, il lui faut obtenir 27 voix sur 53 votants. Dans l’interview qu’il nous a accordée, le Ministre-candidat parle de ses chances, de sa stratégie mais aussi de ses projets pour la discipline en Afrique. Lisez !

Qu’est-ce qui vous a motivé à briguer la présidence de la Confédération africaine de volley-ball ?

Ma décision a été motivée par un ensemble de raisons. Nous avons, avec les autres présidents de zones notamment les 2, 4, 5, 6 et 7, relevé des insuffisances dans le management du président actuel qui, tantôt ne reconnait pas ses défauts, tantôt reconnait mais ne change pas.
En plus de cela, la zone 3, dont nous relevons, est la plus dynamique et la mieux organisée mais elle ne bénéficie de rien en termes de formation, de participations aux compétitions de la Confédération et même au plan international.
Au niveau national, beaucoup de Burkinabè pratiquent le volley-ball mais on n’a pas l’occasion d’occuper des postes dans les instances au niveau international. Alors que c’est déterminant pour le développement du sport que d’occuper ces genres de postes. C’était également une source de motivation pour nous.
Au regard de tout cela, nous avons donc pensé qu’il fallait changer la situation. Certains présidents de zones ont désisté à prendre le flambeau. Mais nous avons accepté. Parce que nous relevons de la zone 3, nos pairs nous ont motivé à prendre le flambeau.
L’autre aspect est que nous avons, au cours de notre carrière professionnelle, occupé des postes associatifs et sportifs. Cela nous a permis d’avoir un certain nombre de relations et un potentiel qui nous offraient un profil de candidat. C’est donc le concours de toutes ces circonstances qui nous ont amené à postuler.

Vous serez face à trois challengers, quelles sont vos chances à ces élections ?

L’expérience qu’on a eue dans le milieu associatif nous permet de dire qu’il faut chercher au fur et à mesure les chances. Les derniers jours au Caire seront déterminants. Les contacts, la communication, l’approche des autres présidents vont être déterminants pour choisir le futur président de la Confédération.
Et comme je le disais, il y a des circonstances qui nous permettaient de présenter notre candidature. Depuis que nous sommes candidat, le président sortant a développé une stratégie sans précédent pour nous couper de ceux qui s’étaient engagés à nous soutenir. Ils ont reçu des intimidations qui ont même réussi à les faire changer de posture. Nous savions que ça n’allait pas être facile. Des pays ont sérieusement été secoués. Heureusement qu’ils ne sont pas tous tombés. Mais certains envisagent donner maintenant leurs voix à notre concurrent. C’est le sport et c’est normal.
Nous nous sommes, pour contrer cela, mis avec le Général Tchadien pour mobiliser large. Le Tchadien est responsable d’une zone tout comme moi. La zone 2 devrait aussi pouvoir nous soutenir. Nous avons donc trois zones acquises à notre cause. Il nous reste maintenant à chercher les voix des anglophones et celles de la petite zone composée des quatre iles. En plus de cela, nous avons fait le travail de remobilisation des troupes. Cela nous permet d’être serein. Et comme je le disais tantôt, depuis l’annonce de notre candidature, la gestion a beaucoup évolué.

Est-ce qu’il n’aurait pas été mieux pour vous de présenter un seul candidat ?

On devrait pouvoir le faire. Mais on n’en sait jamais peut-être qu’à la dernière minute, le Tchadien va désister. Moi je ne pouvais pas le lui demander. Il a pris son avion venir ici et nous avons élaboré la stratégie ensemble. En nous engageant, nos autorités nous ont soutenus mais qu’est-ce qui va venir si nous désistons ? Une telle décision peut décevoir les soutiens. C’est l’une des stratégies qui étaient utilisées par le président sortant qui proposait un poste à son adversaire pour qu’il désiste à se porter candidat. Mais nous avons décidé de rester afin de dire à nos électeurs qu’ils peuvent compter sur nous à tout moment.

Vous avez annoncé dix engagements qui vont permettre de développer le volley-ball dans les pays au sud du Sahara. Pensez-vous que cela suffira à convaincre les électeurs ?

La gestion actuelle de la confédération est très opaque. Pour lutter contre cela, nous avons fondé nos dix engagements sur les informations que nous avons. Mais au fur et à mesure, nous avons eu d’autres informations intéressantes que nous allons utiliser pour compléter nos engagements. Je pense que ce sont des propositions qui devaient intéresser les fédérations nationales. Mais nous ne pouvons pas, pour l’instant, promettre des financements aux fédérations parce que nous ne connaissons pas le budget de la Confédération. Alors que si les fédérations savaient ce qu’elles gagneraient annuellement avec telle personne à la tête de la Confédération, ça pouvait les convaincre à nous accorder leurs voix. Ou si par exemple, on pouvait rassurer les pays que chacun allait avoir un représentant dans les différentes commissions, on allait pouvoir les convaincre à nous voter. Mais il y a une opacité dans la gestion de ces aspects. En faisant une étude, nous nous sommes rendu compte que chaque pays pouvait contribuer par un représentant dans les commissions à l’essor du volley-ball. Et nous nous disons qu’un président normal doit pouvoir se battre pour avoir un mot à dire dans les instances internationales que de se contenter de suivre ce qui se fait. Dans ce sens, nos propositions devraient intéresser tous les présidents.

Que proposez-vous de plus ou de mieux que vos concurrents ?

Il est vrai que nous sommes tous des militaires puisque le président sortant dit qu’il est militaire à la retraite. De par nos professions, nous présentons les mêmes atouts. Mais nous avons notre programme que nous avons lancé. Et lorsque nous l’avons fait, le président sortant a aussi lancé son programme. Nous avons élaboré un plan d’actions que nous n’avons plus lancé. Nous avons aussi des informations que nous allons communiquer à ceux qui acceptent de voter pour nous. Ces informations portent sur les capacités des candidats. Puisque nos adversaires passent leur temps à avancer des arguments abusifs du genre le Burkina n’a pas de salles pour les compétitions ou que le Burkina ne pratique pas le volley-ball. Mais nous disposons des données qui vont battre en brèche ces arguments lorsque nous allons faire notre présentation pendant les quinze minutes qui me seront accordées. Les dix engagements seront transformés en dix actions qui vont toucher directement les fédérations. Comme je l’ai dit, nous allons proposer des subventions aux fédérations et l’annulation des charges pour les officiels qui viennent aux compétitions. Nous allons aussi promettre de prendre totalement en charge le pays de catégorie 1 qui est qualifié pour les phases finales en Afrique. Cela doit motiver les pays. Ce sont des atouts que nous allons présenter aux électeurs. Pour la mise en œuvre de cette politique, nous avons eu un sponsor qui est prêt pour nous accompagner et pour l’occasion, nous allons le présenter au collège électoral. Ces propositions risquent de ne pas convaincre les pays de la catégorie 4 qui ont suffisamment de ressources. Mais comme c’est une question de voix, nos propositions iront à l’endroit des plus faibles.

Avec le sponsor, vous avez déjà sillonné certaines capitales africaines à la recherche de voix. Pendant cette tournée, vous avez offert à certaines fédérations du matériel dont des ballons. Est-ce un début de concrétisation de ce que vous comptez leur proposer ?

L’offre de ces ballons ne visait pas forcément à les amener à voter pour nous. Mais c’est un signal que nous leur envoyons. Le ballon est indispensable dans la pratique de la discipline. Le président sortant m’a un jour dit que les présidents des fédérations vendaient les ballons et autres matériels qu’on leur offrait. Je lui ai répondu que je ne rentrais pas dans ces débats. Mais on ne fait pas du feu de bois avec des ballons de volley-ball. En donnant 1000 ballons, je sais qu’ils serviront au volley-ball. Même si on les vend, ils finiront par atterrir sur un terrain de volley-ball. Nous pensons qu’il faut inonder le continent du matériel et équipement du volley-ball. Pour rendre la discipline plus populaire, il faut susciter sa pratique au niveau de la base. En inondant le continent de ballons de volley-ball, on pourra entrainer sa pratique dans les écoles primaires et dans certaines villes. Cela va permettre d’élargir la base et créer des sympathisants du volley-ball qui vont à la longue s’intéresser à la discipline. En plus de cela, je connais les problèmes que vivent les fédérations et je compte y apporter des solutions.

Si vous êtes élus à la tête de la confédération, quelles seront vos premières actions ?

J’espère que j’aurai la chance si je suis élu de constituer mon Conseil d’administration. Parce que, comme je vous dis, si des membres du Conseil sont acquis à la cause des opposants farouches, notre action risque de ne pas être possible. Et au bout de 4 ans, on risque de ne pas pouvoir impacter le monde du volley-ball. Notre premier souhait est donc d’avoir une équipe qui nous permettra de travailler. Le deuxième point est de pouvoir valider notre programme et plan d’actions. Nous comptons aussi pouvoir composer un nouveau secrétariat avec des techniciens qui seront sélectionnés sur la base de leurs compétences et de leur professionnalisme au lieu de la cooptation abusive qui se fait actuellement. Nous pensons qu’au stade actuel, avec un conseil d’administration favorable, un secrétariat recruté sur la base du professionnalisme et la validation de notre programme, nous pourrons, avec l’appui du président de la Fédération internationale de volley-ball et les sponsors, atteindre le programme que nous comptons mettre en œuvre.

Vous voulez aussi faire intervenir les anciens joueurs de volley-ball…

Le président sortant fait une gestion familiale de la fédération. C’est inacceptable. Le deuxième candidat n’est pas près des pratiquants. Mais nous pensons qu’il faut impliquer tout le monde dans la gestion. Par contre, s’ils travaillent à bloquer les décisions, il faudra se passer d’eux. Mais nous ne voulons exclure personne. Et c’est aussi un atout pour nous de prendre tout le monde en compte.
Nous allons donc confiant à ces élections et pensons pouvoir revenir avec la présidence de la confédération africaine au Burkina Faso.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

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