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Adama Sanou, DG des impôts et candidat de Le Faso Autrement : « Les gens vont voter les individus plutôt que les partis politiques »

Publié le jeudi 26 novembre 2015 à 03h04min

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Adama Sanou, DG des impôts et candidat de Le Faso Autrement : « Les gens vont voter les individus plutôt que les partis politiques »

Adama Sanou est le directeur général des impôts. Il est aussi le candidat tête de liste de Le Faso Autrement pour les législatives du 29 novembre 2015. A quelques jours de la fin de la campagne, il nous fait, dans cet entretien réalisé le dimanche 22 novembre 2015, le point de ses tournées, de ses ambitions pour la province du Houet, et glane déjà des projets de développement pour la ville de Bobo-Dioulasso.

Lefaso.net : La campagne au titre des élections couplées présidentielle/ législatives bat son plein. Est-ce que Ablassé Ouédraogo, le candidat de votre parti peut compter sur le Houet ?

Je pense que la réponse est oui, au regard du travail qui est abattu sur le terrain. Nous sommes d’ailleurs convaincus que c’est la province du Houet qui va permettre à notre candidat d’avoir le maximum de voix pour accéder à Kosyam au soir du 29 novembre 2015. Je dis cela parce que cela fait deux semaines que la campagne présidentielle a été lancée. Nous avons parcouru un certain nombre de départements au niveau de la province du Houet et partout où nous sommes passés, il y a un engouement à voter pour le Faso Autrement. A la différence de certains partis politiques, nous, nous insistons sur le fait qu’il faut faire la part entre les électeurs et les spectateurs qui viennent s’arrêter parce qu’il y a du bruit. Sur ce plan, je suis confiant en ce qui concerne l’élection de notre candidat à la présidence du Faso.

Quelle stratégie de campagne votre parti a-t-il adoptée pour convaincre les électeurs ?

Quand on dit qu’il y a une campagne électorale, tout parti responsable à une phase de précampagne en vue de faire connaitre davantage non seulement les objectifs mais aussi la démarche à suivre pour la conquête des six postes parlementaires qui existent dans la province du Houet. Au niveau du Faso Autrement, nous avons une stratégie couplée à savoir l’approche de proximité notamment le porte-à-porte, et des regroupements pour nous rassurer que nos points focaux qui sont au niveau des départements, les arrondissements et les secteurs font le travail qui leur a été demandé. Nous avons donc pu tester au niveau du département de Pandema, de Karangaso-Vigué, de Bama, de Dandé, et dans certains secteurs au niveau de Bobo-Dioulasso. Notre force de mobilisation est de nous rassurer que ceux-là qui viennent à nos rassemblements sont de vrais militants, conscients du rôle qu’ils peuvent jouer dans le choix des hommes qui doivent diriger ce pays. Parce qu’il ne sert à rien de faire le plein d’un meeting avec des gens qui ne possèdent pas de cartes d’électeurs. Nous, nous sommes confiants parce que la physionomie de notre auditoire est essentielle. Nous avons aussi le bénéfice de la nouveauté parce que le Faso Autrement n’est pas un vieux parti qui traine des casseroles. Tout ce qui a pu dégouter les gens pendant ces 30 dernières années joue en faveur du Faso Autrement. Il y a, certes beaucoup de partis politiques pour cette course à la députation, mais cela ne nous inquiète guère. D’ailleurs, je pense que les gens vont plutôt voter les individus plutôt que les partis politiques, parce que les plus grandes déceptions sont venues des listes où les gens trouvaient moyens de mettre des personnes peu crédibles pour gérer les affaires.

Que proposez-vous à la province du Houet si vous êtes élu ?

Je suis un juriste d’affaires. Je suis un financier – un inspecteur des impôts-. J’ai eu la chance de travailler dans des secteurs qui ne sont pas mes secteurs de prédilection. Je suis aussi spécialiste en fiscalité minière et négociation des contrats miniers. Je pense donc apporter à la province du Houet beaucoup de choses, parce que je connais comment les institutions de la république fonctionnent. J’ai aussi des connaissances hors du Burkina, des personnes capables et qui peuvent positivement mettre à ma disposition, un panel relationnel qui peut me permettre de nouer des partenariats qui seront très bénéfiques à cette province.
Je prends l’exemple de Ouagadougou qui aujourd’hui dispose de plusieurs voies bitumées. Quant au grand marché, il arrive aujourd’hui à faire rembourser la dette qui a été contractée auprès de l’AFD pour sa reconstruction. C’est dire que la structure de gestion de marché a été pilotée à un moment par des personnes qui avaient le souci de voir la ville se développer. Sur d’autres chantiers également, la commune de Ouagadougou a pu avoir de l’argent pour travailler. Ouagadougou à mon sens est une commune qui est crédible, par la qualité des hommes, crédible par la qualité des techniciens qui étaient aux affaires dans les postes stratégiques comme les finances, la gestion des ressources humaines, etc.

Pour ma part, je ne dirai pas que je ferai des miracles, mais dans les grandes démocraties, comme la France, au sommet de l’Etat, ce sont les personnes qui font de grandes écoles. Pourquoi cela ne va pas nous inspirer ici au Burkina ?

Je pense que le minimum que j’ai et que je mets à la disposition de tous les burkinabè en tant qu’Etat car piloter un secteur très difficile comme les impôts (je suis contraint d’atteindre un certain type de résultats, sinon c’est la catastrophe) n’est pas une chose aisée. Si j’arrive à faire tout cela, de mes postes précédents jusqu’à ce poste de DG, je crois qu’à la dimension d’une province, ça devrait être moins compliqué. Je peux donner des conseils avisés, je peux jouer au gendarme, parce que le rôle du député c’est aussi cela. Le député autorise la perception des recettes et l’exécution des dépenses de l’Etat. Je connais comment le budget fonctionne et il me reste de veiller sur les activités et les urgences dans la province. Celui qui revendique le plus trouve satisfaction, mais quand vous avez des gens qui refusent de se créer des problèmes à cause de leur province, ils ne vont jamais réclamer, même ce qui crève les yeux.

Bobo-Dioulasso se meurt, dit-on. Que peut-on reprocher à la gestion de Salia Sanou ?

Salia Sanou est un grand frère pour qui j’ai beaucoup de respect. Il est plein d’initiatives et c’est quelqu’un qui se bat comme il peut. Il faut quand même reconnaitre qu’on ne peut pas gérer une ville comme Bobo-Dioulasso à la pelle. Aujourd’hui dans le souci de réaliser la décentralisation intégrale, il y a des compétences qui ont été transférées au niveau des collectivités territoriales, à savoir l’éducation, la santé, le sport, la culture etc. Et ce sont des questions qui nécessitent une capacité intellectuelle. On ne dit pas que le maire doit être un diplômé, mais il doit avoir le minimum qui lui permet de comprendre ce que ces techniciens exécutent quotidiennement. Il doit pourvoir apprécier les propositions que ces techniciens lui présentent. Je crois que les maires qui se sont succédé à la commune de Bobo ont fait ce qu’ils ont pu, à la limite de leurs capacités. Salia Sanou est plutôt un politicien rompu. J’estime qu’il avait certaines capacités à même de mieux gérer la ville. D’autres personnes aussi. Malheureusement il y a des considérations qui ne rendent pas les choses faciles. Quand on dit qu’il faut être de l’ethnie « bobo » pour gérer la ville. Je pense aussi que cela doit s’arrêter car si l’on devrait dire à tout le monde d’aller chez lui, je crois que ce ne sera pas simple. Bobo-Dioulasso est belle de sa diversité culturelle et ethnique, qu’il faut absolument préserver.

Un message à l’endroit des électeurs

Mon message à l’endroit des électeurs est court. Au soir du 29 novembre, je prie tout burkinabè, soucieux du devenir de ce pays, soucieux de ce que nos enfants deviendront demain, que les perdants puissent accepter les résultats des élections. Que ceux qui auront gagné aient le triomphe modeste pour que personne ne se sente frustré. Parce que la plus grosse victoire dans cette affaire est qu’après le départ de Blaise, on ait pu faire fonctionner l’état burkinabè, et qu’on ait pu aboutir au bout d’une transition à une élection apaisée. Je souhaite que le Président soit accepté par tous les burkinabè.

Propos recueillis par Bassératou KINDO
Lefaso.net

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