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Présidentielle 2015 : Les candidats interrogés sur les cinq priorités des populations

Publié le mercredi 25 novembre 2015 à 02h50min

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Présidentielle 2015 : Les candidats interrogés sur les cinq priorités des populations

L’initiative qui est du Centre for democracy and developpment (CDD) West Africa en partenariat avec le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) et soutenue par Open Society Initiatives for West Africa(OSIWA) a consisté à, du 21 et 22 novembre 2015, interroger les candidats à la présidentielle sur leurs offres en matières de santé, éducation, énergie, eau et emploi. Ces attentes, tirées du rapport « Afro baromètre » élaboré par le CGD, reflètent les priorités des besoins des populations burkinabè.

L’objectif visé à travers ces débats politiques est de permettre aux candidats en course de présenter leurs programmes de société et de susciter l’adhésion des populations à leurs idéaux. Pour la première soirée le 21 novembre 2015, sept candidats ont été ‘’appelés à la barre’’. Il s’agit de Adama Kanazoé de l’Alliance des jeunes pour l’indépendance et la République (AJIR,) Saran Séré/Sérémé du parti pour le développement et le changement (PDC), Ram Ouédraogo du Rassemblement des Ecologistes du Burkina Faso (RDEBF), Roch Marc Christian Kaboré du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et des candidats indépendants Boukaré Ouédraogo, Jean-Baptiste Natama et Françoise Toé.
Sous le ‘’commandement’’ de Ousséni Ilboudo du quotidien L’Observateur Paalga, chacun des candidats est invité à un « exercice de concision » de trois minutes par thème.
La « santé » a été le premier thème livré à l’ensemble des candidats dans le temps imparti. A l’exception près, le diagnostic est identique pour l’ensemble des présidentiables : insuffisance d’infrastructures, pauvreté du plateau technique, insuffisance de spécialistes, etc.

Face à la situation, les offres des candidats convergent vers l’effectivité de l’assurance maladie universelle, la construction d’infrastructures sanitaires, la rénovation et l’amélioration de l’existant, le recyclage et la formation d’agents de santé, la création de pôles régionaux de spécialistes, la prise en charge systématique des urgences, etc. En la matière, le candidat des écologistes, Ram Ouédraogo pense innover avec les « bus santé mobiles » qui, explique-t-il, seront plus proches des populations à travers les villages et la touche de Roch Marc Christian Kaboré par le « recrutement de deux personnes à former par village pour faire de la prévention auprès des populations » ainsi que l’érection des Centres hospitaliers régionaux (CHR) en Centres hospitaliers universitaires (CHU).

Même regard mitigé des candidats sur la question de « l’éducation » au Burkina pour laquelle, les offres politiques vont de la construction d’infrastructures à la valorisation de la fonction enseignante en passant par l’accès gratuit à l’école jusqu’à l’âge de seize ans et l’adéquation formation-marché de l’emploi. Dans ce domaine, il faut compter avec la formation technique et professionnelle du candidat indépendant, Boukaré Ouédraogo, dès le bas-âge et la construction de cent mille classes par an pour remonter la pente des insuffisances. Dans le même chapitre, Ram Ouédraogo escompte arrêter une feuille de route de concert avec les acteurs, lequel document servira de repère dans le déroulement de sa politique en matière d’éducation. Son challenger, Françoise Toé, propose des bourses au niveau scolaire et universitaire pour venir en aide aux parents démunis.

L’accès à « l’eau », un autre point de préoccupation repéré par le rapport de l’enquête de Afro baromètre a cristallisé les vues des sept candidats sur les difficultés qui minent ce secteur de ressource de base. Pour le candidat de l’AJIR, Adama Kanazoé, il faut une réelle politique de planification avec des solutions immédiates et à long terme. Ce qui passe, dit-il, par une maîtrise de l’eau. C’est aussi la perception du candidat indépendant Boukaré Ouédraogo qui axe sa politique à ce sujet sur la réhabilitation des forages qui sont hors d’usage et la construction de forages dans chaque village. Jean-Baptiste Natama ‘’innove’’ en envisageant une politique de construction de bâtiments qui va permettre de recueillir les eaux pluviales. Françoise Toé propose un forage par secteur tandis que Ram Ouédraogo du RDEBF, annonce une « opération commando de réparation » de forages et la construction de 1000 forages par an. « Corvée zéro pour les femmes en matière d’eau potable », dévoile le candidat du MPP et allié, Roch Marc Christian Kaboré.

En ce qui concerne « l’emploi », le candidat de l’AJIR penche pour une réforme même de l’ANPE (Agence nationale pour la promotion de l’Emploi) qui, selon ses termes, ne sera plus une caisse d’enregistrement des offres d’emploi mais une structure créatrice d’emplois. Il indique également avoir en ligne de mire, la promotion de l’initiative privée, comme l’envisage le candidat indépendant Jean-Baptiste Natama avec sa notion ‘’d’incubateur d’entreprises’’. Françoise Toé pense qu’il faut maximiser dans le domaine agricole qui occupe déjà une proportion importante de la population et Roch Marc Christian Kaboré pour qui, il faut d’abord une relance économique comme « soubassement ». Ram Ouédraogo opte pour la création « d’emplois verts » par le recyclage des déchets plastiques avec pour avantages, la création de l’emploi et la préservation de l’environnement.

Quant à « l’énergie », le constat des difficultés est partagé sur bien de points et le recours à l’énergie solaire fait l’unanimité. Pour le candidat de l’AJIR, Adama Kanazoé, il faut à ce secteur des solutions conjoncturelles et structurelles. Comme les autres, il préconise la promotion des équipements liés à cette technologie en procédant à la défiscalisation dans leur importation. En plus de cette technologie, le candidat écologiste, Ram Ouédraogo, propose la biomasse et l’éolienne tandis que le candidat du MPP y ajoute l’extension de la capacité de stockage de l’hydrocarbure et du gaz pour éviter toute rupture.

Me Sankara, Ablassé Ouédraogo et Zéphirin Diabré manquent au rendez-vous !

La deuxième soirée, 22 novembre, qui devrait enregistrer les sept autres candidats a connu la participation effective de quatre candidats : Tahirou Barry du Parti pour la renaissance nationale (PAREN), Victorien Tougouma du Mouvement africain des peuples (MAP), Salvador Yaméogo du Rassemblement des démocrates du faso (RDF) et Issaka Zampaligré, candidat indépendant.

Me Bénéwendé Stanislas Sankara, candidat de l’UNIR/PS ; Ablassé Ouédraogo de Le Faso autrement et Zéphirin Diabré de l’UPC n’ont pas pu effectuer le déplacement « pour des raisons d’agenda ».
Ainsi, les cinq thèmes suscités sont soumis à l’exercice des quatre candidats et dans les mêmes conditions.

Sur le volet de la santé, le candidat du PAREN, Tahirou Barry, relève qu’on ne peut parler de système de santé sans parler de l’état du peuple. C’est pourquoi il note que le PAREN compte faire de la « prévention », son cheval de bataille avec de équipes médicales mobiles dans les provinces. Le candidat promet également relever le plateau technique des hôpitaux et motiver le personnel. Comme ses challengers, le candidat indépendant, Me Issaka Zampaligré envisage la « santé pour tous », la construction d’infrastructures sanitaires, l’amélioration des plateaux techniques, le rapprochement des centres de santé des populations.

En ce qui concerne l’éducation, Victorien Tougouma du MAP propose la « professionnalisation des parcours scolaires » au niveau du secondaire et un investissement conséquent dans les Universités. Il propose également la création d’universités régionales suivant les potentiels de chaque localité. Pour Me Zampligré, il faut entamer des concertations avec les acteurs pour trouver des solutions pérennes. Selon Salvador Yaméogo, l’éducation fait partie des fonctions régaliennes de l’Etat ; d’où la nécessité de l’éducation gratuite jusqu’à l’âge de seize ans. M. Yaméogo escompte aussi privilégier la qualité de l’enseignement et la quantité des diplômes. Quant au candidat du PAREN, il propose de s’interroger sur le sens à donner à l’éducation. Dans sa visée, la question de l’éthique doit être de mise « pour ne pas fabriquer des pilleurs et des agents prompts à la malversation ». Aussi propose-t-il une implication conséquente de l’Etat dans ce secteur.

Sur la question de l’eau, Salvador Yameogo promet d’investir dans les barrages et les forages. Le candidat du PAREN préconise entre autres la maîtrise de l’eau qui tombe sur le sol burkinabè. La maîtrise des plans d’urbanisation, la planification et l’investissement dans des équipements adéquats sont des propositions faites par les candidats de la soirée d’échanges sur les programmes.

Pour ce qui est de l’emploi, le PAREN repère l’agriculture comme un axe majeur à promouvoir tandis que Victorien Tougouma pense au financement d’entreprises collectives et au système de parrainage des jeunes entrepreneurs par les devanciers. Ce dernier désire en outre investir dans la formation professionnelle. Salvador Yaméogo du RDF campe sur le secteur privé qu’il pense organiser, car « principal pourvoyeur d’emplois ». Il propose dans cet élan de faire en sorte que l’informel soit un secteur transitionnel vers le formel. L’avocat, candidat indépendant, Me Zampaligré, vise l’agro-pastoral et l’industrialisation pour faire face à la demande en matière d’emplois.

Sur la question de l’énergie, les candidats proposent aux Burkinabè de diversifier les sources de production avec un point d’honneur au solaire. En plus de cela, certains candidats, à l’image de Victorien Tougouma, requièrent des solutions globales (sous-régionales). Cependant, des sources d’énergie envisagées, les candidats ont marqué leur réticence pour le nucléaire, non seulement pour son coût mais surtout pour les problèmes que cette source peut engendrer.

Au terme de cette révision, chaque candidat a pris l’engagement de traduire en actions concrètes, tout ce qui a été développé dans son programme sur ces cinq thématiques.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

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