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Santé animale : La Croix rouge soutient la vaccination et le déparasitage gratuits de 290 000 ruminants

Publié le mercredi 25 novembre 2015 à 00h03min

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Santé animale : La Croix rouge soutient la vaccination et le déparasitage gratuits de 290 000 ruminants

130 000 bovins et 160 000 petits ruminants de la province de l’Oudalan seront vaccinés et déparasités gratuitement. La campagne a été lancée le 14 novembre 2015 à Déou, une commune frontalière avec le Mali et prend en compte aussi bien les animaux des Burkinabè que des réfugiés maliens. Objectif : réduire les risques d’épidémies qui accentueraient la vulnérabilité économique des populations. C’est la troisième fois que le Comité international de la croix rouge (CICR) soutient financièrement cette activité dans cette province qui abrite de nombreux réfugiés maliens, et leur bétail. La campagne se tient sous l’égide du ministère des ressources animales, avec comme directeur technique le docteur vétérinaire mandataire de la province, Dr Idrissa Ousséni Ben.

L’afflux massif de réfugiés maliens en 2012, avec leur bétail, a considérablement grossi le cheptel de la province de l’Oudalan, estimé aujourd’hui à plus de 300 000 têtes de bovins et 800 000 têtes de petits ruminants. Cette concentration d’animaux multiplie les risques de maladies et accroit ainsi la vulnérabilité des populations. Car, dans cette province, les produits de l’élevage constituent environ 2/3 des revenus de la population. C’est donc pour réduire ces risques que le Comité international de la croix rouge (CICR), en collaboration avec le ministère des ressources animales et le docteur vétérinaire mandataire de la province, ont lancé pour la troisième fois (après décembre 2013 et juin-juillet 2014) cette campagne gratuite de vaccination et de déparasitage du bétail de la province. Une campagne qui a effectivement débuté le 14 novembre et ce sont 130 000 bovins et 160 000 petits ruminants qui sont visés.

« Pour les bovins, il s’agit de les vacciner à 100% contre la Péri pneumonie contagieuse bovine (PPCB) et les pasteurelloses. En ce qui concerne les petits ruminants, il s’agit de les vacciner contre la peste des petits ruminants, la pasteurellose et les déparasiter avec un déparasitant externe et interne », précise le directeur technique de la campagne, Dr Idrissa Ousséni Ben, vétérinaire mandataire dans la province de l’Oudalan. Les zones prioritaires sont les villages de : Tin-Ediar, Dibissi, Ferrerio, Gandafabou, Déou et Gountoulou Gningnin. Si toutefois, les doses ne sont pas épuisées, elles devraient profiter aux éleveurs des autres villages de la commune de Déou, puis la commune de Tin-Akoff à commencer par le forage Christine.

Une équipe de professionnels pour manipuler les vaccins vivants

Le directeur technique de la campagne est appuyé par six agents techniques et douze auxiliaires d’élevage. C’est dire que les vaccins à manipulation compliquée (vaccins vivants) seront exclusivement manipulés par des professionnels. Il n’a pas manqué d’appeler les éleveurs à faire massivement le déplacement pour protéger leurs animaux contre la PPCB, les pasteurelloses et la peste des petits ruminants.
Pour la campagne nationale qui se tient actuellement sur toute l’étendue du territoire burkinabè, ce sont 292 000 bovins qui sont visés au niveau de la province de l’Oudalan. Mais, déjà près de la moitié de cette population d’animaux seront vaccinés gratuitement grâce à l’appui du CICR. A la fin des doses offertes par le CICR, les autres éleveurs devront payer à raison de 125F par tête.
Faut-il le rappeler, le taux de vaccination animale était très faible l’année dernière, seulement 27% dans la province de l’Oudalan et moins de 23% à l’échelle régionale.

L’accès aux pâturages et aux points d’eau sera conditionné par la vaccination

La vaccination est obligatoire contre la PPCB et la pasteurellose. Cette année, les autorités du ministère de l’élevage entendent prendre des mesures coercitives contre ceux qui ne vaccineront pas leurs animaux. Par exemple, au niveau du forage Christine qui constitue un point d’attraction et d’excellence, l’accès sera conditionné. « Vu la situation géographique de cette province qui est frontalière avec le Mali et le Niger, les animaux traversent ces frontières de part et d’autre à la recherche de pâturage et d’eau, en permanence. Les plus grands points d’eau sont le forage Christine et la marre d’Oursi qui accueillent les plus grands regroupements d’animaux de la province. Il est important pour les services techniques de tout faire pour mettre en œuvre les mesures de prophylaxie, les mesures de protection des animaux contre ces maladies contagieuses. Pour ceux qui ne respectent pas ces mesures, qu’ils assument et aillent se retrouver hors », rappelle Sidi Boro, le directeur provincial des ressources animales de l’Oudalan. « C’est ça aussi les mesures de la police sanitaire (contrôle dans les marchés, dans les points d’eau, dans les pâturages pour pouvoir protéger les éleveurs qui respectent les mesures de prophylaxie médicale) », ajoute-t-il.
Au directeur technique de la campagne d’emboucher la même trompette. « Les animaux viennent de partout (Mali, Niger, Burkina, Tchad). Donc, on a tout intérêt à créer des conditions pour qu’il n’y ait pas des étincelles de maladies. C’est là que certainement, on va exiger à ce que les animaux qui devront y aller soient déparasités et vaccinés ». Il en sera de même pour l’accès à la marre d’Oursi ainsi que les principaux points de pâturages. De ce fait, il demande à ceux qui ont fait vacciner leurs animaux de conserver soigneusement leurs documents.

Le bienfaiteur absent pour raison de sécurité

Pour des raisons sécuritaires, les représentants du CICR n’étaient pas présents à la cérémonie de lancement de la campagne de vaccination, contrairement aux deux précédentes campagnes. Cette partie du Burkina est classée zone rouge par les chancelleries occidentales. Le directeur technique de la campagne, par ailleurs natif de la région du Sahel, n’a pas manqué d’attirer l’attention des éleveurs sur le caractère apolitique de cette campagne gratuite de vaccination qui se déroule durant la campagne électorale. « Evitez de politiser la campagne de vaccination. Ce sont les animaux qui nous intéressent, si on pouvait vacciner les animaux sans vous, on allait le faire », a lancé Dr Ben comme on l’appelle familièrement.
Le directeur régional des ressources animales du Sahel ainsi que tous les cinq préfets, présidents de délégations spéciales de la province de l’Oudalan étaient présents à la cérémonie de lancement de la campagne pour, disent-ils, remercier et féliciter le CICR pour cet appui combien important pour les éleveurs de l’Oudalan.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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