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Convention nationale des femmes du CDP : " Nous attendons près de 3000 participantes " Députée Fatou Djendéré

Publié le samedi 16 avril 2005 à 11h42min

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Le 16 avril 2005 se tient à Ouagadougou, la Convention nationale des femmes du CDP sous le thème : " La contribution de la femme burkinabè au renforcement de la démocratie ; enjeux et défis électoraux ". En prélude à cette journée, Sidwaya a rencontré la secrétaire générale à la mobilisation féminine, la députée Fatou Djendéré qui nous situe sur les enjeux de la Convention.

Sidwaya (S.) : Qu’est -ce qui justifie le choix de ce thème ?

Mme Fatou Diendéré (FD) : Nous avons choisi ce thème parce que le Burkina est dans une période préélectorale. Depuis que nous sommes sur la voie de la démocratie, c’est avec beaucoup de joie que le peuple constate que les élections se déroulent dans la paix, la stabilité et sans interruption. Il est donc nécessaire pour nous, femmes du parti majoritaire, de nous rencontrer pour trouver les voies et moyens d’entrer dans la compétition.

La député Fatou Diendéré : "Chaque jour, notre parti est sur le terrain".

S. : Comment va se dérouler concrètement la Convention nationale des femmes du CDP ?

Mme F.D : La Convention va se dérouler en une journée. Je rappelle que la Convention nationale est une instance statuaire de notre parti. Elle est également un cadre de mobilisation et d’expression qui donne l’occasion aux femmes du CDP d’échanger sur des sujets sociopolitico-économiques intéressant la Nation entière.

Au cours de cette journée, nous prévoyons de discuter sur le thème de la Convention. Les travaux vont se dérouler en plénière. Notre objectif, est de pouvoir aller aux élections avec une forte mobilisation de femmes.

Nous attendons la participation de près de 987 femmes des structures organisées à travers les 45 provinces. A Ouagadougou, nous aurons une représentation de 2100 femmes, ce qui nous donne environ 3000 femmes pour participer de 9 H à 17 H 30, à la Convention nationale.

S. : C’est la campagne qui a déjà commencé ou est-ce une simple revue des troupes du CDP ?

Mme F.D : Pour ceux qui connaissent le CDP, ils savent que nous n’avons jamais rompu le dialogue avec la base. Chaque jour, notre parti est sur le terrain. Pour nous, la campagne, ne se fait pas à la veille des élections. A partir du moment où nous avons des élus qui ont mérité la confiance des électeurs, nous avons le devoir d’être auprès de ces populations. A ceux qui pensent que nous avons engagé la campagne, je voudrais leur dire simplement que nous sommes en permanence sur le terrain puisque les textes nous le permettent. Nous n’avons pas peur et nous ne nous fatiguons pas d’aller à la rencontre de notre électorat pour vivre avec eux les réalités sur le terrain. Nous n’avons pas la prétention de régler tous les problèmes mais, en allant vers les populations, nous connaîtrons mieux leurs difficultés. Pour ceux qui pensent que c’est la campagne, ça n’engage qu’eux. Le CDP est en marche, marchera pour les victoires déjà acquises et pour les victoires à venir.

S. : A combien peut-ton estimer le budget pour l’organisation de la Convention nationale ?

Mme F.D : Je n’ai pas le budget exact mais, je puis vous dire que nous organisons la Convention sur fonds propres. A travers nos statuts et règlement intérieur, tout militant et sympathisant a sa part de responsabilité dans la gestion financière. Nous cotisons chaque mois. Les élus au niveau local et national, ont un quota de cotisation en fonction de leurs niveaux de responsabilité.

A travers nos cotisations, le CDP peut, sans une quelconque subvention, organiser une convention ou un congrès.

S. : Quel rôle la femme peut-elle jouer dans le renforcement de la démocratie au Burkina Faso ?

Mme F.D : Le rôle de la femme dans le renforcement de la démocratie n’est pas différent du rôle que les hommes jouent.

La particularité, est peut-être le pourcentage très élevé de femmes analphabètes. Ce qui rend la compréhension difficile en matière de démocratie. C’est pourquoi le rôle que nous devons jouer aujourd’hui, est de sensibiliser les femmes et de leur donner les moyens d’être alphabétisées. A partir de là, nous pourrons renforcer la démocratie au Burkina Faso. Car, les femmes représentent 52% de la population, et au terme des élections, 80% de femmes ont exprimé leur vote. Nous formons une troupe électorale. Malheureusement quand tout finit, ce sont nos maris, nos frères qui occupent les postes.

S. : Il était question d’un quota de 25% pour les femmes dans les partis politiques. Qu’est-ce que vous faites pour que ce quota soit respecté ?

Mme F.D. : Ce n’est pas facile. Jusqu’à présent, sur près de 80 partis politiques, tous sont dirigés par des hommes. C’est pour dire que les femmes ont encore du chemin à parcourir. Cependant, je suis heureuse de dire que lors du dernier congrès du CDP, nous avons adopté 25% pour toutes les instances. Je puis vous assurer que cette donne est respectée. A l’Assemblée nationale, sur 13 députés, le CDP compte 10. Ce n’est pas de l’auto satisfaction, mais nous pouvons en être heureuses. L’arbre ne doit pas cacher la forêt, dit-on. C’est pourquoi, nous n’allons pas nous lasser de dire à nos responsables de consentir un effort pour permettre aux femmes de participer davantage à la gestion du pays. Au cours de cette Convention, nous allons encore insister pour que le quota qui a été arrêté lors du dernier congrès soit respecté dans les faits.

S : Quelle est la place de la femme dans le CDP ?

Mme F.D : Dans le CDP, les femmes sont à tous les niveaux : le bureau politique, le bureau exécutif national, les sections, les sous sections et les comités de base. Mais n’oublions pas qu’il y a les pesanteurs socioculturelles qui handicapent la participation des femmes.

S : Ces derniers temps, vous êtes très présente et très active dans le Passoré. Qu’est-ce qui peut expliquer cela ?

Mme F.D. Je suis en permanence sur le terrain parce que cela est ma mission d’élue du Passoré. Je dois suivre et contrôler l’exécution des projets dans ma province. Je sais que votre question cache autre chose. Mais je dis que ce sont les autres qui sont nouveaux sur le terrain et qui recherchent des militants. Donc, ce n’est pas moi qui court, ce sont les autres qui le font. J’appelle toutes les femmes du Burkina qu’elles soient de l’opposition ou de la majorité, à s’inscrire sur les listes électorales à partir du 25 avril prochain pour exercer leurs droits de citoyenneté, le 13 novembre 2005 et le 12 février 2006 à l’occasion respectivement des élections présidentielles et municipales.

Interview réalisée par P. Pauline YAMEOGO
Sidwaya

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