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Reprise des 500 élèves policiers : le président n’a pas désavoué le ministre Bassolé

Publié le vendredi 15 avril 2005 à 07h18min

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La décision du président du Faso d’annuler l’arrêté d’exclusion des élèves policiers frondeurs est un geste de magnanimité régalienne. Il s’apparente au droit de grâce, de remise de peine ou à l’initiative de la loi d’armistice prévue par les dispositions constitutionnelles.

Cette magnanimité ne procède pas du néant encore moins d’un calcul politique pour désavouer le gouvernement sur cette affaire. La quasi-totalité des Burkinabè, à commencer par les 500 élèves fonctionnaires de police, ont applaudi cette décision présidentielle. La faute des policiers frondeurs était réelle et les sanctions prévues au terme de l’article 77 du règlement intérieur de l’Ecole nationale de la police sont claires.

Le ministre de Sécurité, Djibrill Bassolé.

Le gouvernement en général et le ministre Djibrill Bassolé en particulier, en demandant l’application des textes en vigueur n’ont donc pas eu la main lourde. Ils ont fait leur devoir, assumé leur responsabilité. Celle de restaurer l’autorité de l’Etat et la discipline qui doit être de rigueur dans un corps comme celui de la police.

Les fautifs ne diront pas le contraire, eux qui ont avoué dans leur lettre d’explication à l’adresse de leur ministre de tutelle Djibrill Bassolé"nous reconnaissons avoir participé à cette marche, mais dans l’ignorance, car nous savons que l’article 77 du règlement intérieur de l’Ecole nationale de police condamne toute manifestation quelconque..."

Dans la même lettre signée par les 500 élèves assistants directs de police, ces derniers déclarent littéralement : "vu la gravité de notre acte et vu tous les efforts des élèves assistants nouvellement recrutés pour être à votre disponibilité tels que : les arrêts des cours dans les différents établissements, les suspensions de certains postes dans les privés, les loyers, la restauration non-acquittée et d’autres problèmes, nous amènent à solliciter votre compréhension salvatrice". On le voit bien, la demande de pardon a d’abord été adressée au ministre de tutelle. Il en a pris bonne note tout comme l’ensemble des corps de la police nationale.

En effet, lors de la rencontre du 25 mars entre le président du Faso et les corps militaires et paramilitaires, le délégué de la police nationale, tout en désapprouvant la manifestation de rue du 18 février avait interpellé le président du Faso en ses termes : "Nous voudrions, sans calcul, appeler votre magnanimité en faveur des cinq cents (500) élèves assistants de police de 1re année, exclus de l’Ecole nationale de police. De façon naïve, ils se sont laissés entraîner dans une situation à laquelle ils étaient totalement étrangers".

Blaise Compaoré pouvait-il rester insensible à tant de sollicitations ? Une faute avouée est à moitié pardonnée. Le mea-culpa des policiers est sincère et malgré la gravité de la faute, la justesse des sanctions infligées, il fallait un geste fort. La Journée nationale de Pardon offrait l’opportunité idéale. Le président s’en est saisi.

L’emploi de 500 jeunes est sauf, la rigueur du ministre Bassolé aussi. C’est le Burkina qui gagne sur toute la ligne.

Djibril TOURE
L’Hebdo

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