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Isabelle Barry : « WaterAid, à travers le Tour du Faso, veut sensibiliser les populations sur l’hygiène et l’assainissement »

Publié le mardi 10 novembre 2015 à 00h42min

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Isabelle Barry : « WaterAid, à travers le Tour du Faso, veut sensibiliser les populations sur l’hygiène et l’assainissement »

Près de 70% des populations défèquent encore à l’air libre au Burkina Faso. Convaincu que pour venir à bout de ce phénomène, il faut une prise de conscience de ces dernières, WaterAid, une ONG internationale présente au Burkina Faso depuis 2003 et dont la principale mission est « de transformer les vies des populations les plus pauvres et les plus marginalisées pour leur accès à l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement », a trouvé son canal pour le faire. Sponsor du Tour du Faso, WaterAid a mené plusieurs activités de sensibilisation et aussi diffusé des messages sur l’hygiène et l’assainissement. Dans cet entretien, Isabelle Barry, responsable Plaidoyer WaterAid Burkina Faso parle des raisons qui ont motivé l’ONG à sponsoriser le Tour du Faso et surtout les résultats qui étaient attendus de ces activités. Lisez !

Lefaso.net : Qu’est-ce qui vous a motivé à sponsoriser le Tour du Faso ?

Isabelle Barry : Le Tour du Faso est une opportunité extraordinaire pour nous de sensibiliser les populations tout au long des étapes du Tour du Faso dans la mesure où l’événement mobilise massivement les populations. Cela nous permet donc de passer des messages de sensibilisation sur les bonnes pratiques d’hygiène, d’assainissement c’est-à-dire arrêter la défécation à l’air libre et valoriser le secteur de l’eau et l’assainissement tout au long du parcours en interpellant les autorités pour un meilleur accès à l’eau potable.

Lefaso.net : Le phénomène a la peau très dure au Burkina. Qu’est-ce-qui explique les difficultés à venir à bout de ces pratiques ?

Isabelle Barry : Au niveau du gouvernement, on remarque qu’il y a un certain nombre d’efforts de mobilisation de ressources qui sont faits mais il reste que le chantier est vaste et qu’il faut réellement une responsabilisation autant des populations que des différentes parties prenantes du secteur pour encore prioriser dans les besoins de développement et le budget national. C’est la raison pour laquelle nous soutenons le dernier au classement du Tour du Faso. C’est pour dire qu’être dernier et travailler à quitter cette place demande du courage, la détermination. C’est aussi pour dire que le taux d’accès à l’assainissement est le dernier au Burkina. Ce n’est pas une fatalité. A force de courage, d’actions audacieuses, nous pourrons arriver tous ensemble à relever le taux d’accès à l’assainissement, l’hygiène et l’eau potable.

Lefaso.net : En plus de parrainer l’écharpe du dernier de l’étape, vous avez une équipe de jeunes volontaires qui forment les populations au lavage des mains. A quoi répond cette opération ?

Isabelle Barry : Nous travaillons avec l’association des jeunes étudiants en médecine du Burkina. Tout au long du Tour du Faso, nous avons mobilisé plus de 100 étudiants pour adresser les bons messages aux populations, les sensibiliser au lavage des mains, à l’arrêt de la défécation à l’air libre. Cet exercice permet également à ces étudiants en médecine de renforcer leur expérience de santé publique avec cette population. Cette campagne va amener les populations à passer à une étape de prévention et non de rester au niveau curatif. Parce que selon la Banque mondiale, le Burkina a perdu en 2013 près de 86 milliards de francs CFA faute de bon assainissement, du faible taux d’accès à l’eau potable et de mauvaises pratiques d’hygiène. Nous pensons donc que travailler avec des jeunes est bénéfique pour les populations et permet de changer la façon d’aborder les choses et de démontrer qu’il y a aussi un lien entre la santé et le secteur de l’eau, l’hygiène et l’assainissement.

Lefaso.net : Au-delà des actions spontanées comme celles que vous faites sur le Tour du Faso, WaterAid met en œuvre sur le terrain des projets de développement liés à la santé tels SaniBakou et Périsan. Quel bilan peut-on faire de la mise en œuvre de ces projets ?

Isabelle Barry : Nous travaillons en zones péri-urbaines de Ouagadougou avec un projet dénommé Périsan financé par l’Union européenne. Il s’attaque aux problèmes d’assainissement des personnes vulnérables qui vivent dans les quartiers non lotis et périphériques. Car l’assainissement est un droit pour tous les Burkinabè. Nous essayons de bâtir avec l’ONEA et la Mairie de Ouagadougou, un partenariat où nous allons développer des technologies durables et adaptées pour ce type de populations.
Nous travaillons également en zone rurale dans les Balé et le Koulpelogo avec le projet SaniBakou. Ce projet veut promouvoir l’assainissement durable dans quatorze communes. C’est pour cela que nous étions présents aux étapes de Pâ, Boromo, Bobo-Dioulasso où nous faisons aussi la sensibilisation dans le cadre de ce projet. Nous faisons la promotion de la latrine qui peut être un remède contre des maladies liées au péril fécal dans la zone.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

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