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Thomas Sankara ou le Burkindi en action : Qu’aurait pensé Sankara du mode de votation de notre processus électoral ?

Publié le mardi 10 novembre 2015 à 00h43min

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Thomas Sankara ou le Burkindi en action : Qu’aurait pensé Sankara du mode de votation de notre processus électoral ?

A l’occasion de la commémoration de la disparition de Thomas Sankara, sa mémoire a été élogieusement évoquée et l’accent a souvent été mis sur la clairvoyance et la grande capacité de vision qui caractérisaient l’homme. Thomas Sankara était aussi un homme d’action. Comment le Burkina de 2015 peut-il trouver dans son apport des éléments pour gérer les défis concrets auxquels il fait face ?

S’il fallait illustrer Thomas Sankara par un mot seul, « Peuple » siérait le mieux, tant il s’y identifie. Le mot Peuple semble incarner sa brève et intense vie publique. L’analyse de quatre de ses discours triés à la volée est éloquente : le « peuple » est évoqué 204 fois. Ce n’est pas un hasard. Immédiatement vient le mot « dignité » et ses dérivations. Dignité est ce qui semble avoir gouverné la pensée et l’action de l’homme. L’homme de la dignité du peuple sommes-nous tenté de dire. Parlons aujourd’hui de dignité avant de revenir plus tard sur le mot peuple.

Que faut-il comprendre de cette dignité sankarienne ?

La dignité, la fierté non teintée d’arrogance, chacun, peuple comme individu, en est pourvu. Et chacun, paie le plus fort pour les préserver au risque de perdre face. Tout Homme et surtout tout peuple dispose par essence et dans ses entrailles le nécessaire pour restaurer sa dignité si elle est perdue. Dès lors, le terme dignité doit être compris dans un sens qui inclut la capacité à tout être humain seul ou organisé à garder sauve sa fierté. La dignité est une valeur universelle que chacun peuple ou individu nourrit avec les éléments de sa culture et par d’autres facteurs endogènes de son temps. Cette capacité à consolider la dignité et à l’affirmer devant tous est alors un refus du pessimisme glaçant et du cynisme rampant. La dignité selon l’assertion de Thomas Sankara c’est la proclamation du potentiel de chacun et de sa capacité à l’utiliser pour s’accomplir et occuper une place acceptable dans ce monde. Il en découle alors que tout ce qui constitue une entrave à cet accomplissement devrait être combattu. Cette entrave qu’elle soit d’origine culturelle, sociétale, philosophique, politique, naturelle, doit être affrontée. Il n’y pas d’excuse pour la couardise et l’inaction. Tout peuple mobilisé, conscient de sa situation, de ses difficultés et de leurs sources est capable de leur faire face et surtout de triompher.

De cette pensée, Thomas Sankara aurait eu du mal à être convaincu qu’il n’y a qu’un unique mode de sélection des représentants du peuple. Sankara aurait dit que nous sommes capables d’esquisser un autre mode réellement à notre portée. Car nous avons assez d’intelligences pour trouver une formule d’élection qui nous conviendrait au mieux. D’ailleurs pourquoi l’organisation d’élections coût-elle si chère au Burkina et généralement en Afrique qu’ailleurs dans le monde proportionnellement à nos ressources ? Pourquoi ça coûte jusqu’à 50 à 70 milliards de CFA les élections ? La réponse directe à cette question serait féroce ! A titre d’illustration et de comparaison forcement terrible, regardons comment un électeur nommé Karim a procédé récemment au Canada pour exercer son droit de vote. Les élections générales se sont tenues ce lundi 19 octobre 2015.

Karim devait voter pour la première fois car il est un nouveau citoyen. Karim ne sera pas dans le pays à la date officielle du scrutin. Le processus électoral a prévu le vote par anticipation pour des cas comme le sien et pour d’autres. Karim n’a pas reçu sa carte d’électeur. Il se rend au bureau de vote le plus proche de chez lui. Il fait la queue devant le bureau de vote. Une des cinq personnes (des retraitées ; ce n’est pas une règle mais c’est courant à cause du vieillissement de la population…) vérifie sur les cartes d’électeurs en papier pour savoir si les personnes qui font la queue sont bien devant le bon bureau de vote selon leurs circonscriptions. Karim signale qu’il n’a pas reçu sa carte d’électeur par la poste. On l’invite à une table à côté. Il montre sa carte d’identité et une facture d’électricité pour que l’on confirme par son adresse qu’il est bien au bon bureau de vote. Il coche 3 cases sur un formulaire et signe pour attester sur l’honneur qu’il a le droit de vote au Canada. Puis, il rejoint sa place dans le rang. Le voici devant la table des autres agents d’élection. Il remet sa déclaration sur l’honneur plus sa carte d’identité. Il reçoit le bulletin de vote replié. Une table à 3 mètres de là sur laquelle se tient un papier cartonné sert d’isoloir. Karim va à l’autre côté de la table, dernière le papier cartonné sont posées des crayons. Il prend un, déplie son bulletin, coche dans la case située devant le nom et le logo de son candidat préféré. Repose le crayon, replie le bulletin et retourne à la table des agents. L’un d’eux récupère le bulletin toujours plié, détache la souche qui surplombe le pli et retourne le bulletin à Karim. Celui-ci peut alors le mettre lui-même dans l’urge qui est posé sur la table. L’urne est un carton recouvert d‘ un ruban adhésif. A sa partie supérieure se trouve une fente et Karim y insère son bulletin. On lui demande de signer sur le registre pour déclarer qu’il ne votera plus. Il signe, reprend sa carte d’identité et sort du bureau de vote. Entre temps, l’agent avait ajouté la souche du bulletin de Karim à un lot qui se trouve dans un carton à côté de lui.

Karim ressort tout heureux mais surpris de ce qu’il vient de vivre. Il n’avait pas de carte d’électeur et pourtant il a voté. Il n’a vu aucun délégué de partis ou de candidats qui surveille les opérations de vote. L’urne est du plus banal des cartons et n’est donc pas transparent. Il n’y a pas de scellé particulier. Il n’a vu que du scotch tout autour. Pour un isoloir, il a déjà vu autre chose. Il a utilisé un crayon, donc effaçable, pour cocher sur le bulletin de vote. Il repart les doigts propres car personne ne lui a parlé d’encre indélébile. Il n’a pas vu un seul ordinateur dans le bureau. Personne n’avait une carte biométrique à la main. Karim se pose la question dont la réponse est féroce : Est-ce parce qu’on a besoin de tout ceux-ci que les élections sont si coûteuses au Burkina Faso ? Pourquoi alors aurait-on besoin de tous ceux-ci ? L’arsenal électoral, si lourd et si sophistiqué ne gonfle-t-il pas inutilement les coûts des élections sous nos tropiques ?

La réponse que Thomas Sankara aurait certainement voulu que l’on formule serait la suivante : Non nous ne sommes pas un peuple de menteurs, ni de voleurs, ni de tricheurs, ni de malhonnêtes ! Non nous ne sommes pas sans honneur ! Ce qui fait qu’il y a une si grande différence entre un bureau de vote à Pama (Burkina) et à Moncton (Canada), ce qui fait que celui de Pama est si cher est qu’il y a des éléments (individus et groupes) très minoritaires dans le peuple dont Pama fait partie, qui sont très malhonnêtes. Ils sont des voleurs, des tricheurs, l’honneur ils ne savent pas ce que c’est ! Ils sont prêts à abuser de la misère matérielle et de l’ignorance de leurs compatriotes les plus vulnérables. On a le choix entre dépenser des milliards pour nous accommoder de leurs vices qui nous entravent, ou décider de les affronter. Si on veut être le peuple de Burkinabè, la nation de dignité, la première option n’en est pas une pour nous. On ne peut pas aimer son peuple et le manipuler et pire trahir l’expression de sa volonté à travers la fraude électorale ou autre. Il reste alors la lutte sans merci.

Soyons clair, il ne s’agit pas d’une question de niveau d’instruction de la population, ni d’un quelconque apprentissage de la démocratie, ni d’une maitrise d’une quelconque haute technologie ou d’un savoir-faire particulier. C’est une simple question d’éthique et de morale. Sommes-nous sans éthique et sans morale ? En sommes-nous incapable ? Sommes-nous moins honnêtes que d’autres ?

Impensable, en tout cas inacceptable ! Comment être fiers de notre Burkindi/Burkindlim/Horoyan/… et en même temps aller quémander de l’aide non pas pour gérer des situations qui nous dépassent, pas non plus pour surmonter nos déficiences technologiques, mais pour essayer de faire face à l’absence d’éthique, de moralité et de bon sens de quelques personnes qui ont épuisé leur capital de Burkindi. Ces dernières ne méritent pas que le peuple brade « ce qu’il y a de plus cher au monde : la dignité et l’honneur ». Car il faut bien se demander quelle perception et quel message ont ceux qui acceptent de nous aider dans cette situation ?

Qu’auraient coûté les élections au Burkina en 2015 si on pouvait voter à Pama comme à Moncton ? La moitié moins chère ? 20, 15, 10 ou 5 milliards de moins ? Qu’est-ce que 5 milliards peuvent apporter de bien au peuple de Pama !

Il importe de préciser que ce qui précède n’est nullement une critique irréfléchie de l’organisation des toutes prochaines élections au Burkina en 2015. Il aurait été assez naïf d’espérer qu’elles puissent être organisées sans les précautions prises au regard de l’abîme morale dans lequel le pays a été plongé depuis plus de deux décennies. La contribution est au contraire une invite à la réflexion sur les possibilités de faire autrement et peut-être avec efficience. Il n’est pas vrai que nous ne sont pas capables de faire preuve collectivement de plus d’éthique et de probité morale. Quelle dignité, Burkindi, peuvent prétendre des tricheurs ?

En ces jours où le monde entier a rendu hommage à Thomas Sankara, le Burkindi incarné, le désormais ancêtre, souhaitons que sa pensée nous inspire et que son audace nous incite à l’action pour « oser inventer l’avenir » pour un peuple de dignité. Nous lui aurons rendu justice.

Moussa SINON

*Nombre d’occurrences du terme « Peuple » dans des discours de Thomas Sankara :
-  27 fois - Discours en direction de la jeunesse, 14 mai 1983 à Bobo-Dioulasso
-  95 fois - Discours d’orientation politique - 2 octobre 1983
-  23 fois - Discours du président Thomas Sankara du 4 août 1985
-  59 fois - Discours du président Thomas Sankara du 4 août 1986

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Vos commentaires

  • Le 9 novembre 2015 à 19:03, par rendak En réponse à : Thomas Sankara ou le Burkindi en action : Qu’aurait pensé Sankara du mode de votation de notre processus électoral ?

    belle réflexion. c’est du propre.

  • Le 9 novembre 2015 à 20:23, par Gonthier Franck En réponse à : Thomas Sankara ou le Burkindi en action : Qu’aurait pensé Sankara du mode de votation de notre processus électoral ?

    Merci pour cet article.
    Que dieu bénisse les burkinabés et donne la force a tous dans ce monde de se battre pour la dignité.
    La patrie ou la mort nous vaincrons !

  • Le 9 novembre 2015 à 20:49, par Amadoum En réponse à : Thomas Sankara ou le Burkindi en action : Qu’aurait pensé Sankara du mode de votation de notre processus électoral ?

    Dans un pays ou la reponse a toute suggestion de solution a un problem est "resistee" par la fameuse "toi, tu ne comprends", je pense que le burkindi a laquelle M. Sinon fait allusion est en train de dormir profondement. L’individu, seul ou en groupe, s’il est guide par l’honnete et la dignite, peut faire face a tout assault a sa dignite et sortir la tete haute. Dans les annees 60-70, notre pays, la Haute Volta, malgre sa pauvrete, etait respectee par tous nos voisins et les autres sur le continent ; nous savions que nous etions avant dernier devant le Malawi. Tout ce dont les uns et autres pouvaient parler, c’etait notre pauvrete en resources naturelles, mais jamais personne personne ne pouvait remettre en cause notre fierte et notre patriotisme. Une nouvelle race de faux Burkinabe vu le jour dans ce pays ces deux-trois dernieres decenies, et Dieu seul sait d’ou elle vient. Nous devons nous en debarrasser si nos enfants et petits enfants heritent d’un vrai Burkina Faso.

  • Le 9 novembre 2015 à 21:16, par oued En réponse à : Thomas Sankara ou le Burkindi en action : Qu’aurait pensé Sankara du mode de votation de notre processus électoral ?

    un seul mot illustre SANKARA : INTÈGRE

  • Le 9 novembre 2015 à 22:21, par Diallo En réponse à : Thomas Sankara ou le Burkindi en action : Qu’aurait pensé Sankara du mode de votation de notre processus électoral ?

    Bonjour, je me permet de vous écrire, pour vous féliciter de l’excellence de votre article, très passionnant et d’une rare qualité ! bravo mr Moussa

  • Le 10 novembre 2015 à 08:01, par SIDAGODO En réponse à : Thomas Sankara ou le Burkindi en action : Qu’aurait pensé Sankara du mode de votation de notre processus électoral ?

    Je vous dis merci pour cet article. SANKARA ETAIT UN VRAI BURKINCRATE.CELA VEUT DIRE PARTISAN DE L INTEGRITE ET IL DEFENDAIT SON PEUPLE ; Puisse nos Hommes politiques l’imiter.

  • Le 10 novembre 2015 à 08:35 En réponse à : Thomas Sankara ou le Burkindi en action : Qu’aurait pensé Sankara du mode de votation de notre processus électoral ?

    merci pour cet article. seulement si tous les politiciens sankaristes ou non sankaristes, gauchistes ou droitistes acceptaient un temps soit peu de se référer aux valeurs qu’incarnaient cet homme, le burkina grandira.

  • Le 10 novembre 2015 à 09:52, par Karim Adrien KABORE En réponse à : Thomas Sankara ou le Burkindi en action : Qu’aurait pensé Sankara du mode de votation de notre processus électoral ?

    No comment. J’ai toujours pensé que si éventuellement nous devrions recourir à la mendicité, ce qui peut arriver dans la vie (souvenons-nous que l’adage dit qu’il n’y a pas de honte le jour de l’accouchement), les "fruits" de cette mendicité devrait servir à quelque chose de solide pour la construction du pays. Personne d’autre ne tue l’Afrique que ses quelques "éclairés" allés à l’école du Blanc (nous tous moi même y compris) parce que l’Africain intellectuel même nanti d’un doctorat n’a jamais su mettre la science à son profit mais se met au profit de la science.
    Michel KAFANDO a été élu à zéro franc CFA, mais ça n’a pas empêché qu’il jouisse d’une légitimité au point que le peuple burkinabè se lève comme un seul homme pour le sauver et soutenir à l’occasion du putsch du Général DIENDERE.
    Les presque 70 milliards que vont coûter les élections à venir vont se dissiper et se volatiliser dans la nature après le scrutin : on n’a pas le capital investi, on n’a pas le retour sur investissement. Si ces milliards avaient servi à l’édification d’un barrage quelque part au Burkina Faso ou au renforcement des capacités techniques et technologiques de la SONABEL contre une élection de président à la "Michel KAFANDO", quel bien et à plus que long terme !!!
    Je ne sais même plus ce que chaque bébé, en sortant du ventre de sa mère au Burkina Faso, reçoit en cadeau de bienvenue comme traite à payer à la Banque mondiale et au FMI tant il ne se passe pas un seul jour où on n’entend pas au journal "Signature de prêts entre le Burkina Faso et ... etc. etc." L’Afrique noire était mal partie (Frantz FANON), elle continue de s’enfoncer dans la boue. Sa perte (éternel esclave des autres) est INEVITABLE.

  • Le 10 novembre 2015 à 10:11, par Ismael BOLY En réponse à : Thomas Sankara ou le Burkindi en action : Qu’aurait pensé Sankara du mode de votation de notre processus électoral ?

    Mr SINON, félicitations pour ce brillant écrit, éducateur ! J’y vois une esquisse de solution électorale très plausible à implémenter qui permettrait au peuple de ne pas dilapider ses maigres ressources et jeter dans la boue son honneur, son intégrité. J’ai fait pareille proposition au président de l’autorité de contrôle de l’état, Pr IBRIGA, lors de son passage à Lyon, sur le coût exorbitant des élections, l’immoralité pour un état de collecter des informations sur sa propre population et de les donner à une entreprise étrangère d’un pays tiers qui va les traiter chez elle et tout ça pour près de 50 milliards de francs CFA. La réponse en tout et pour tout, c’est un rapport de force ! Il y a comme un refus de raisonner, un abandon de réflexion STRATÉGIQUE sur notre destin commun en tant que peuple à nous réapproprier et transformer notre espace vital.
    Merci, Mr SINON, pour ton écrit, c’est la preuve qu’il y a des gens qui n’ont pas rendu les armes.

  • Le 10 novembre 2015 à 10:25, par SOME En réponse à : Thomas Sankara ou le Burkindi en action : Qu’aurait pensé Sankara du mode de votation de notre processus électoral ?

    Oui un burkinabe nouveau est né depuis trois decennies, depuis la mort de Sankara car Blaise Compaore s’est ingénié a detruire ce burkindi aidé en cela par l’elite dirigeante qui y a bien participé. Ils se sont bien entendus pour eliminer Sankara afin de bien bouffer. Amadoum n°3 a bien percu les choses. Malheureusement comme il le dit, les sankaristes se taisent et dorment profondement, y compris les partis sankaristes. Est-ce a dire que eux aussi, ils ont ete atteint par cette destruction au sein des dirirgeants ? C’est vraiment decevant. Combien pense reellement au peuple ? Comment pzut-on laisser voler cette insurrection si cherement payée dans le sang ?Pourquoi se precipiter aller faire des elections quand rien n’est reglé ? etc.
    SOME

  • Le 10 novembre 2015 à 10:51, par SOME En réponse à : Thomas Sankara ou le Burkindi en action : Qu’aurait pensé Sankara du mode de votation de notre processus électoral ?

    il faut que les africains comprennent une chose : les elections sont devenues le cheval de troie pour controler nos gouvernements et mettre qui ils veulent au pouvoir pour servir leurs interets. Ils ne feront plus de coups d’etats, ils n’enverront plus l’armée, mais des ONG humanitaires, des logiciels informatiques biometriques, etc la technologies pour vous dominer : C’est eux qui fournissent les logiciels et ils detiennent les moyens de parametrer leurs logiciels pour decider qui gagnera quels que soient vos votes. c’est le probleme bien connu en cote d’ivoire avec les elections entre Gbagbo et ouattara en 2010. C’est la nouvelle arme de domination massive. Tant que nous ne deciderons pas de nous prendre en charge et regler nos problemes entres nous africains en africains, sans que certains de nos freres ne se pretent pour etre corrompus et se mettre egoistement aux ordres des europeens ou autres et pour tuer leurs propres peuples, tant que nous n’aurons pas un minimum d’amour pour nos peuples, nos pays, jamais rien ne sera fait un minimum dans nos pays... Sankaristes de tous les pays, les vrais sankaristes, reveillez vous !
    SOME

  • Le 10 novembre 2015 à 15:02, par Yiriba En réponse à : Thomas Sankara ou le Burkindi en action : Qu’aurait pensé Sankara du mode de votation de notre processus électoral ?

    D’accord avec vous M. Sinon, mais pas sur l’économie et moralité . Le processus électoral canadien repose sur un principe fondamental et solide qui est l’adresse domiciliaire, appuyer par des pièces d’identités nationales fiables. Les systèmes électroniques permettent aussi de faire le contrôle d’identité d’un individu en moins de 2 minutes. Faites l’hypothèse que ce système d’adresse domiciliaire n’est plus valable auprès de chaque citoyen et le processus canadien ne survivra plus. Au Burkina personne n’a une véritable adresse domiciliaire y compris nos députes, ministres et le PF. Et comme partout, les candidats aux élections veulent gagner, ils profiteront des failles d’un système à maillons faibles pour ne pas perdre, même à Moncton. On vit avec ce qu’on a comme institutions et organisation sociale. Quand l’humain ne triche pas dans la plus part des cas, c’est parce qu’il ne peut pas le faire sans conséquences. Mais, n’empêche qu’on puisse toujours trouver des moyens à économiser dans des élections justes au Faso. Alors, il faut accepter de se noircir les doigts dans les bureaux de votes jusqu’à pouvoir s’appuyer sur des institutions fortes. La moralité des individus, ce n’est pas une obligation, et ce n’est pas tout le monde qui y adhère avec consistance dans le temps.

  • Le 10 novembre 2015 à 18:34 En réponse à : Thomas Sankara ou le Burkindi en action : Qu’aurait pensé Sankara du mode de votation de notre processus électoral ?

    Mr SOME, je partage entiérement votre point de vue. Puisse l’Homme noir libérer son génie et compter sur ses propres forces, comme le disait Sankara.

  • Le 12 novembre 2015 à 15:10, par Hess En réponse à : Thomas Sankara ou le Burkindi en action : Qu’aurait pensé Sankara du mode de votation de notre processus électoral ?

    Yiriba, la question matérielle et organisationnelle telle que l’adressage crédible est vraie. Il faut une administration qui fonctionne en effet. Cependant, la principale question soulevée ici semble être le seuil de tolérance générale de la société vis-à-vis du vol, de la triche, etc. C’est également la propension des élites à tolérer l’inacceptable en passant par des accommodements couteux. Quel paysan ira voter deux fois ou plus si on lui explique qu’il n’a droit qu’à un seul vote ? Qu’y gagnerait-il ? L’encré idélibile est un aveu éhonté !

  • Le 18 novembre 2015 à 03:11, par kafyss En réponse à : Thomas Sankara ou le Burkindi en action : Qu’aurait pensé Sankara du mode de votation de notre processus électoral ?

    Belle réflexion Moussa Sinon. La dignité est l’une des valeurs clef capable de nous guider dans le bon sens. Le coût énorme sur l’organisation des élections en Afrique, témoigne de l’incivisme de nos dirigeants. Pour éviter toute fraude, on nous fait savoir qu’il faut prendre des mesures nécessaires pour éviter que les résultats des élections ne soient rejetés ou critiqués. Pourtant, malgré toutes ces mesures, nos propres dirigeants sont capables de déjouer tout ça. L’exemple donné sur le cas de Karim, serait applicable au Burkina si les organisateurs sont aussi fidèles que les électeurs. Généralement, les électeurs, après avoir voter rentrent et attendent tranquillement les résultats devant leur petit écran ou accrochés à leur radio. Ce sont souvent, les organisateurs, tapis dans l’ombre, qui contournent les règles à la faveur de tel ou tel candidat. Si tout le monde jouit pleinement de son burkindi comme Thomas Sankara, je pense qu’on aurait plus à dépenser des sommes colossales pour l’organisation des élections. En espérant que le changement demandé par le peuple aura positivement sa réponse, je pense que, si les bases de la démocratie sont bien installées et applicables au burkina, et avec plus de Burkindi, on pourrait s’inspirer un jour de tes aspirations.

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