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Agenda politique burkinabè : Les élections d’abord, le reste on verra

Publié le samedi 7 novembre 2015 à 00h05min

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Agenda politique burkinabè : Les élections d’abord, le reste on verra

Après les périodes chaudes de septembre et la reprise des rênes du pouvoir par les autorités « transitionnelles », le peuple a pu rendre hommage aux martyrs de la vie sociopolitique nationale de 2014 et 2015 sous conduite du chef de l’Etat himself. Cap à présent sur le 29 novembre prochain, date des élections couplées présidentielle et législatives.

Ainsi, les politiques burkinabè, comme si de rien n’était, reprennent la main sur la conduite des affaires de l’agenda nationale reléguant plus ou moins nos autorités au second plan. Qu’à cela ne tienne, des préoccupations majeures et d’intérêt national il en existe et les candidats à la présidentielle gagneraient à nous édifier là-dessus. Examinons quelques unes.

De la vie politique elle-même. D’avril 2015 date de vote de loi d’exclusion par le Conseil national de la Transition (CNT), en passant par les multiples recours en annulation contre les barons et partisans de l’ancien régime (parfois même entre membres de l’ex-CEFOP rebaptisée Cadre de concertation des partis politiques (CCPP)), au putsch manqué du RSP de septembre dernier que d’encre, de salive, de sang et de larmes coulés. Alors qu’on croyait tous que le plus dur était passé à savoir mettre empêcher la modification de l’Article 37 de la Constitution.

Il aurait été salutaire, pour nous simples quidam, que toute la classe politique, en rapport avec la société civile et les corps constitués fasse un bilan d’ensemble de la vie politique nationale, établisse des règles à même de régenter notre pays pour un « new deal ». Ou pour parler comme la Commission de réconciliation nationale et des réformes (CRNR), afin de remettre le Burkina Faso véritablement sur « les voies du Renouveau ». Mais bon…

Mais comme les uns suspectent les autres de vouloir jouer les prolongations cela expliquerait pourquoi la date des élections fut la priorité des priorités pour la classe politique. Tout le reste on verra. Mieux, il est même exigé par le CCPP au Conseil national de Transition (CNT) qui veut se pencher sur un sujet d’intérêt national, à savoir la révision de la Constitution de juin 1991, de ne s’en tenir pour le moment qu’à une révision constitutionnelle technique limitée. « Le CNT ne devrait assurer que le verrouillage de l’Article 37 et la suppression du Sénat », estiment les dirigeants des partis réunis dans le CCPP. La raison de cette réserve ? Les membres du CCPP ne s’accordent que sur ces seuls points. Nous sommes donc curieux de savoir quel type de Constitution ou de régime, c’est selon, nos présidentiables proposent pour le Burkina Faso afin de le mettre à l’abri de nouvelles tragédies.

Au plan sécuritaire les choses se sont corsées pour le pays. Les attaques à main armée que l’on prenait pour le summum de l’insécurité et de la psychose sur nos routes et dans nos villes ont vite été reléguées « au rang de délinquance » par l’entrée en scène des barbares des temps nouveaux, les terroristes. Par trois fois ils vont se signaler à notre pays. Le dernier cas en date a savoir qu’une « cinquantaine d’hommes armés non encore identifiés venant des frontières ouest du Burkina ont attaqué la brigade de gendarmerie de Samorogouan, localité située à environ 45 kms de Orodara », nous a fauché la vie à trois de nos vaillants combattants pour la préservation de l’intégrité territoriale, des biens et des personnes. A la fleur de l’âge. Nos présidentiables devraient dès à présent nous rassurer sur leur vision et stratégie pour parvenir à contenir hors de nos frontières cette pieuvre qu’est le terrorisme.

Le troisième sujet d’intérêt sur lequel on serait intéressé de savoir ce que compte faire chacun des prétendants à la Présidence du Faso, c’est la Jeunesse. « Plus rien ne peut être comme avant », pour paraphraser un slogan. Notre jeunesse a deux atouts majeurs : elle est imposante numériquement, (environ 70% à moins 30 selon les spécialistes de la question) et est politiquement consciente de la force qu’elle constitue. Dans une moindre mesure, le « noyau dur » est instruit. C’est dire que son vote va compter fort au cours du scrutin à venir, par conséquent ses aspirations.

Un dernier sujet et non des moindres c’est la relance de l’économie. Les poches des uns et des autres sont désespérément vides et par la même le panier de la ménagère. La Commission nationale mise en place par le CNT pour faire le point « les fraudes fiscales, l’impunité fiscale, les restes à recouvrer des régies de recettes ainsi que les chèques revenus impayés du Trésor » a estimé, dans son rapport présenté à la presse le 16 octobre dernier, à plus de 250 milliards de nos francs, le manque à gagner dans les caisses de l’Etat. A cela il faudrait ajouter les dizaines de milliards liés aux événements de septembre 2015.

Certes une institution de référence telle que l’agence de notation Standard & Poor’s (S&P) a, dans un rapport publié en octobre dernier au sujet du putsch manqué de septembre, maintenu les notes “B-/B” de long et court terme en devises et en monnaie locale du pays, avec une perspective stable pour le Burkina Faso. Même si pour S & P « La récente agitation n’a pas eu de répercussions substantielles sur la capacité du Burkina Faso à rembourser sa dette », il y a une distance de la coupe aux lèvres. Autrement dit le quotidien des Burkinabè moyens est assez difficile. Comme qui dirait l’argent ne circule pas. Que comptent faire nos prétendants à la magistrature suprême pour nous sortir de cette difficile situation. Nous serons heureux de le savoir !

A propos, le couvre-feu peut-il faire bon ménage avec une campagne électorale ?
Neya de Gabou

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