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Produits alimentaires locaux : Le soumbala cherche son marché

Publié le jeudi 5 novembre 2015 à 18h58min

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Produits alimentaires locaux : Le soumbala cherche son marché

Issu de la transformation des grains du néré, le soumbala est un bouillon culinaire local bien prisé en Afrique de l’ouest, et singulièrement au Burkina Faso. Traditionnellement produit à la main et de façon strictement artisanale, cet assaisonnant alimentaire connait, depuis peu, un début de production semi-industrielle grâce à une technique utilisée et vulgarisée par la vingtaine de femmes membres du groupement « Sienouma » de Bobo Dioulasso que nous avons rencontrées le vendredi 2 octobre 2015.

Au quartier Kuinima, situé en plein centre de Bobo-Dioulasso, les membres du groupement de femmes « Sienouma » s’activent à la production de soumbala. Ces braves femmes, pleines de vie et de joie, âgées de 25 à 75 ans que nous avons rencontrées le 30 septembre dernier, nous ont expliqué volontiers, les différentes étapes de la fabrication de soumbala. Si autrefois tout se faisait à la main au mépris des règles élémentaires de l’hygiène et de la propreté, les transformatrices qui ont bénéficié de plusieurs formations sur ce métier fabriquent désormais le soumbala avec davantage de soins.

Depuis 2011, les vingt femmes du groupement Sienouma se sont organisées en groupes de cinq pour plus d’efficacité dans la production du soumbala. Elles achètent d’abord les sacs de néré – une dizaine à la fois – qu’elles stockent dans un petit magasin. Ensuite, chaque groupe de cinq utilise un sac de néré pour en transformer le contenu en soumbala, suivant un processus assez long et méticuleux. Lequel processus commence par un mélangeage des grains avec de la cendre pour un premier lavage. Après cette étape, les grains sont bouillis pendant environ une heure. Une fois retirés du feu, ils sont pillés au mortier pendant 30 minutes pour être épluchés. Juste après, le produit obtenu est lavé à grande eau au moins quatre fois successivement pour le débarrasser des débris. Les grains de néré désormais blanchâtres sont immédiatement remis à la marmite pour être bouillis jusqu’à cuisson. Ensuite, on les sèche au soleil et les conditionne dans des sachets à l’aide d’une machine moderne.

Pour quel marché ?

Le soumbala ainsi obtenu est conditionné en sachets de 40 boules par le groupement Sienouma qui le place sur le marché local. « Nous les vendons également lors des foires telles que pour la Semaine nationale de la Culture, la journée du paysan, la foire internationale de Bobo », confie Adiara Sanou/Dao. Ce produit alimentaire n’est malheureusement vendu qu’en détail, faute de marché pour l’écouler en gros. Les femmes de Sienouma sont pourtant convaincues que la demande est réelle tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Burkina. « Le soumbala contribue fortement à la sécurité alimentaire. Et nous, nous pouvons produire environ cinq sacs par jour pour satisfaire la demande », a noté Mamounata Sanou, une des productrices/transformatrices. Ce marché, selon les productrices, peut être tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Burkina comme, le Niger, le Mali ou même la France où la demande n’est pas à négliger.

En tout cas, l’objectif de qualité et d’hygiène dans la transformation du soumbala est aujourd’hui atteint, nous a confié Aboubacar Traoré, coordinateur de la Fédération des professionnelles agricoles du Burkina. Reste maintenant la grande problématique de la commercialisation. Pour lui, le premier marché est d’abord local. « Nous allons toutefois faire la promotion dudit produit auprès d’autres partenaires étant donné qu’il n’y a pas de marché institutionnel pour le soumbala », dit-il. Avant de renchérir que « Si c’était le beurre de karité qui a sa place dans la production industrielle et cosmétique, l’on pouvait espérer, mais le soumbala n’étant utilisé que dans l’alimentaire, il y a encore des efforts à faire pour lui trouver une place dans le commerce international ».
Toute porte à croire donc que l’accès au marché pour la filière néré n’est pas pour demain. En attendant, les femmes qui s’adonnent à cette activité ne le regrettent point. Elles utilisent les bénéficies générés par cette activité pour mener d’autres activités également génératrices de revenus ; ce qui leur permet de joindre les deux bouts entre deux récoltes agricoles. Et ce n’est pas Mamounata Sanou, 70 ans, qui dira le contraire, elle qui, depuis 2011, a cessé d’aller dans la rue pour quémander, grâce à l’activité de production du soumbala qui, vraisemblablement, lui réussit bien.

Bassératou KINDO
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 5 novembre 2015 à 20:18, par Afopian En réponse à : Produits alimentaires locaux : Le soumbala cherche son marché

    Dans la description du processus, il manque l’étape importante de la fermentation qui donne au soumbala le parfum qu’on lui connaît.

  • Le 5 novembre 2015 à 23:42, par Toubabou Fiinn Kokagbeleh En réponse à : Produits alimentaires locaux : Le soumbala cherche son marché

    "Si autrefois tout se faisait à la main au mépris des règles élémentaires de l’hygiène et de la propreté, les transformatrices qui ont bénéficié de plusieurs formations sur ce métier fabriquent désormais le soumbala avec davantage de soins. "

    au mepris des règles élémentaires de l’hygiène et de la propreté, vous diteZ> hyperbole ! oum peut etre c’est le cas de votre gandmere. sinon, ma grandmere attachait le plus grand soin a ls confevtion de ses soumabals.N’ ecrivez pas sans reflechir. ca fait honte. si c’ etyait au mepris de dce que vous dites gaillardement pour plaire aux eventuels bailleurs de fonds, on seraiot tous morts d’ intox alimen taire.les blancs noirs sont dangereux. Je prefere avor affaire au blanc blanc.

  • Le 6 novembre 2015 à 09:06 En réponse à : Produits alimentaires locaux : Le soumbala cherche son marché

    Je suis à 100% pour les produits locaux. Bravo à ces dames qui travaillent à améliorer la qualité et la quantité de ce genre de produits sur le marché. Mais il faut aussi améliorer la qualité des emballages pour être plus attrayant, pourquoi ne pas faire de petites portions comme les stick de certains bouillon qu’on trouve sur le marché. Et aussi chercher à diversifier les assaisonnements, faire des mélanges d’épices avec le soumbala ? Moi je n’utilise plus les cubes industriels depuis plus de 15ans, j’ai pu convaincre mon entourage. Je mets juste une à deux pointes de soumbala dans mes préparations en lieu et place de ces cubes.
    Bon vent surtout

  • Le 7 novembre 2015 à 21:47, par Jeunedame seret En réponse à : Produits alimentaires locaux : Le soumbala cherche son marché

    Qu’il parte en amérique du nord. Le soumbala coûte cher là-bas. C’est vous qui négligez les entreprises des autres et vous manquez de politique de valorisation et d’écoulement. Allez-y vous initier chez les ghanéens.

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