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Recherche interdisciplinaire : Appel à communication de la Fondation Joseph Ki-Zerbo

Publié le mercredi 4 novembre 2015 à 14h30min

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Recherche interdisciplinaire : Appel à communication de la Fondation Joseph Ki-Zerbo

ARGUMENTAIRE

Le Professeur Joseph Ki-Zerbo est né le 21 juin 1922 à Toma (Haute-Volta, actuel Burkina Faso). Il est décédé le 4 décembre 2006 à Ouagadougou (Burkina Faso). Professeur agrégé d’histoire et diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, il a enseigné en France, au Sénégal, en Guinée-Conakry et au Burkina Faso (ex Haute-Volta) de 1956 à 1963. De 1963 à 1967, il a été Directeur Général de l’Education, de la Jeunesse et des Sports de Haute-Volta. De 1968 à 1973, il a enseigné à l’Université de Ouagadougou. De 1967 à 1979, il a été Secrétaire Général du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES) dont le siège est à Ouagadougou.

Il est une référence incontournable de l’histoire du Burkina Faso et de l’Afrique.

De sa vie et de son œuvre, il convient de retenir les aspects suivants :

o Joseph Ki-Zerbo, Historien africain connu à l’échelle internationale

Le Professeur Joseph Ki-Zerbo a apporté une contribution appréciable à la restauration de l’Histoire africaine. Il a publié plusieurs livres d’histoire, dont : Le Monde africain noir : histoire et civilisation, Paris Hatier, 1972 ; Histoire de l’Afrique noire : d’hier à demain, Paris, Hatier, 1972. Il a également été l’un des Vice-Présidents du Bureau du Conseil International pour la rédaction de l’Histoire Générale de l’Afrique (UNESCO) : il a notamment dirigé la rédaction du Volume 1 intitulé « Méthodologie et préhistoire africaine, Paris, UNESCO, 1980.

o Joseph Ki-Zerbo, le penseur et le bâtisseur du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES)

Le Professeur Joseph Ki-Zerbo n’a pas seulement enseigné aux différents niveaux du système éducatif, il a été un penseur et un acteur de premier plan du développement de l’éducation en Afrique. Il a participé aux travaux d’africanisation des programmes d’études des pays francophones d’Afrique au lendemain de leur indépendance. En contribuant à la création en sa qualité de premier Secrétaire Général et en dirigeant, pendant une douzaine d’années, le CAMES, il a doté les pays concernés d’un instrument remarquable de coopération en matière d’enseignement supérieur.

Il s’est exprimé sur les questions de réforme de l’éducation en Afrique et a proposé des orientations. Son livre : Eduquer ou périr », Paris, UNESCO, 1990, et son livre posthume « Education et Développement en Afrique : cinquante ans de réflexion et action », Ouagadougou, Fondation Joseph Ki-Zerbo, 2010, en sont une illustration.

o Joseph Ki-Zerbo, Adepte du développement endogène

Le Professeur Joseph Ki-Zerbo a suscité une dynamique à travers le Centre d’Etudes pour le Développement Africain (CEDA) qu’il a créé en 1980 avec l’appui financier du Fonds International pour la Promotion de la Culture de l’UNESCO et le soutien actif d’une équipe pluridisciplinaire de chercheurs et d’hommes de culture.

« On ne développe pas, on se développe » telle est la devise du CEDA créé par le Professeur Joseph Ki-Zerbo en 1980, avec pour but « … d’encourager toutes actions tendant à promouvoir le développement et le progrès des sociétés africaines sur la base d’un processus endogène et autonome intégrant les aspects socio culturels ». En effet, selon un adage africain : « Dormir sur la natte des autres, c’est dormir par terre ». Cet adage inspira le titre du livre écrit sous la direction du Professeur Joseph Ki-Zerbo : « La natte des autres : pour un développement endogène en Afrique », Paris/Dakar, Karthala/Codesria, 1992. Il s’agit des actes du Colloque de Bamako de 1989.

o Joseph Ki-Zerbo, Nationaliste, Panafricaniste, Militant de l’Unité Africaine

« On demande des nationalistes ! ». Fidèle à ce cri de ralliement, le Professeur Joseph Ki-Zerbo rejoint un groupe de cadres et d’intellectuels africains en partance pour la Guinée-Conakry lâchée par la France à la suite du « Non » au référendum de 1958. Le Professeur Joseph Ki-Zerbo a fréquenté des nationalistes africains : Patrice Lumumba, Amilcar Cabral et Kwame N’Krumah. Il a participé à la Conférence Panafricaine des Peuples à Accra en 1958. Son attachement au panafricanisme et à la réalisation de l’Union Africaine transparaît dans ses écrits et il s’interroge : « A quand l’Afrique ? Entretien avec René Holenstein », Edition de L’Aube, 2005.

o Joseph Ki-Zerbo, l’homme politique a mené de multiples combats pour la démocratie

En 1958, Joseph Ki-Zerbo fut fondateur du Mouvement de Libération Nationale (MLN) sur la base d’un manifeste et d’un programme clair, rigoureux indépendantiste, anticolonial, progressiste, fondé sur les réalités, les intérêts et les valeurs de l’Afrique, visant à la transformer. C’est ainsi qu’il exprime son ambition (et celle de ses compagnons) pour l’Afrique : « Nous voulions la faire vivre sur ses racines afin de donner une version moderne de l’africanité et une version africanisée de la modernité grâce au développement endogène. ». A quand l’Afrique ? Editions d’en-bas, 2003, pp 132, 133.

Il exerça son action politique dans l’opposition. Son parti a renforcé son action avec d’autres forces politiques au sein de l’Union Progressiste Voltaïque (UPV), du Front Progressiste Voltaïque (FPV), du Parti Démocratique pour le Progrès – Parti Socialiste (PDP-PS) qu’il a dirigé et représenté en qualité de député.

o Joseph Ki-Zerbo, le militant du collectif et des mouvements citoyens contre l’impunité

Joseph Ki-Zerbo a mené une action citoyenne en Afrique, principalement dans son pays natal, le Burkina Faso. Il y a participé à la mobilisation historique qui a suivi l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, en 1998. Il a contribué à la création du Collectif des organisations démocratiques de masse et des partis politiques ainsi qu’au processus de conscientisation et de rassemblement. Il justifie ce processus par le fait qu « ’il ne faut pas que le cœur de l’homme soit alourdi par des actes qui ne sont pas conformes au droit, à l’éthique, aux devoirs, au respect de la dignité humaine ». (A quand l’Afrique ? Editions d’en bas, Coédition solidaire, 2013, page 166). Comme les participants aux marches et meeting le disaient, selon le slogan de la combativité et de la dignité que Joseph Ki-Zerbo a lancé et que le Collectif a capté : « Naan Lara, An Saara » (Si nous nous couchons, nous sommes morts !)

1. Joseph Ki-Zerbo dédie son livre intitulé ‘’Repères pour l’Afrique’’ publié à titre posthume, à la jeunesse africaine en ces termes :

« L’Afrique a une histoire. L’Afrique berceau de l’humanité, a enfanté l’histoire. Malgré des obstacles géants, des épreuves majeures et des erreurs tragiques, l’Afrique a illustré notre aptitude au changement et au progrès : notre historicité. Mais celle-ci doit, par la conscience historique, gouverner les trois moments du temps : le passé, le présent et la projection vers l’avenir. L’invocation par nous du passé seul, du passé simple, ne prouve rien pour le présent et l’avenir, alors que la convocation d’un présent médiocre ou calamiteux comme témoin à charge contre nous, peut mettre en doute notre passé et mettre en cause notre avenir. C’est pourquoi chaque Africaine, chaque Africain doit être, ici et maintenant, une valeur ajoutée. Chaque génération a des pyramides à bâtir ».

Il s’agit manifestement d’un appel à continuer l’œuvre à laquelle il a consacré sa vie avec passion, à savoir restaurer la dignité de l’Africain par la prise de conscience de son histoire et de son identité dans un processus de promotion humaine pensée et réalisée à l’échelle continentale, « la condition sine qua non d’un développement africain à la mesure du monde du XXIème siècle, mais aussi à la mesure de notre patrimoine ».

2. La Fondation Joseph Ki-Zerbo pour l’Histoire et le Développement Endogène de l’Afrique développe une activité éditoriale. Ce faisant, elle contribue au débat d’idées par la diffusion des idées et des écrits de son parrain et fondateur, dont la valeur, la qualité et la portée les désignent comme des apports importants pour l’Afrique contemporaine et d’autres parties du monde. En effet, Joseph Ki-Zerbo a pensé la situation du continent africain, en prenant en compte son passé dûment réhabilité, et surtout en nous dessinant des lignes directrices pour construire le présent et l’avenir d’un continent réconcilié avec lui-même, décomplexé et proactif avec lequel le monde doit désormais compter dans sa marche.

3. Joseph Ki-Zerbo laisse un riche héritage intellectuel qu’il convient de promouvoir en perpétuant sa mémoire et ses engagements. Le fonds documentaire qu’il a constitué est spécifique et riche et doit être mis à la disposition des chercheurs et des acteurs du développement humain. Le travail de collecte, de traitement documentaire, de sauvegarde et de publication de ses œuvres mérite d’être poursuivi.

4. En outre, le Professeur Joseph Ki-Zerbo est reconnu à l’échelle mondiale pour sa contribution à l’écriture de l’histoire de l’Afrique, sa contribution pour la valorisation de la culture et la promotion de l’éducation, de la recherche interdisciplinaire. Il existe donc les bases pour le lancement d’un appel à communications et au-delà pour un Prix Joseph Ki-Zerbo en faveur de la communauté intellectuelle, des acteurs du développement d’Afrique et de la diaspora. Le professeur Joseph Ki-Zerbo a apporté, à travers ses ouvrages et sa vie, une précieuse contribution à l’étude interdisciplinaire des phénomènes sociaux, économiques et politiques de l’Afrique.

Joseph Ki-Zerbo a laissé des repères pour l’Afrique, pour son développement endogène, pour les filles et fils de ce continent et ceux des autres continents qui pensent et agissent pour le développement véritable de l’Afrique.

Somme toute, le Professeur Joseph Ki-Zerbo, à travers sa vie et son œuvre, a milité pour des idées-phares et l’interdisciplinarité qui ressortent dans les sous-thèmes qui sont proposés comme axes de communications :

Les propositions de communication devront s’articuler autour des sous-thèmes suivants :

- l’historicité de l’Afrique
- l’éducation
- l’identité africaine
- le développement endogène
- l’intégration et l’unité africaine
- les élites africaines et l’avenir de l’Afrique
- l’Afrique et la mondialisation
- la jeunesse africaine et l’engagement citoyen
- l’Afrique et la démocratie
- les droits de l’homme et la promotion de la démocratie et du développement
- liberté, éthique et partis politiques
- la question de la pauvreté
- le rôle de la culture (arts, littérature, cinéma, théâtre, musique) dans le développement endogène.

N.B. : La liste des axes ci-dessus n’est pas exhaustive

Coordination de la recherche interdisciplinaire :

- Professeur Fernand Sanou, Conseiller scientifique de la Fondation Joseph Ki-Zerbo (Adresse Email : sanouf@fasonet.bf)
- Professeur Alain Joseph Sissao (Adresse Email : alainsis@gmail.com)

Secrétariat chargé de la réception des communications

Françoise Ki-Zerbo
Administratrice Générale Adjointe
Fondation Joseph Ki-Zerbo pour l’histoire et le développement endogène de l’Afrique
Adresse Email : fgkizerbo@yahoo.fr

Modalités de soumission :

Les propositions d’articles sont attendues selon le calendrier suivant :

- Date limite d’envoi des propositions/thèmes (et si possible, résumés) des articles : 30 Janvier 2016
- Examen des propositions/thèmes (et résumés) des projets d’articles par le comité scientifique et notification aux auteurs : 1er Mars 2016
- Date limite d’envoi des articles rédigés : 30 Mai 2016
- Examens des articles par le comité scientifique et renvoi aux auteurs : 30 Juin 2016
- Réception définitive des articles acceptés : 30 Juillet 2016
- Publication du recueil pour la présentation à la date de la commémoration du décès du Professeur Joseph Ki-Zerbo, le 04 Décembre 2016

- Elles ne devront pas dépasser 2 pages. Elles comprendront le titre envisagé, un résumé de la communication, les coordonnées et le rattachement institutionnel de l’auteur(e) ou des auteur(es) et seront envoyées simultanément aux adresses mails suivantes : alainsis@gmail.com ; sanouf@fasonet.bf ; fgkizerbo@yahoo.fr

- Les notifications d’acceptation seront envoyées après examen par le comité scientifique et seront soumises à confirmation lors de la réception du texte complet de l’intervention d’une taille maximum de 60.000 signes ou 15 pages Word Times New Roman 12, le 30 Juillet 2016 au plus tard.

Le comité scientifique est ainsi composé :

1) Professeur Fernand SANOU, Sociologie, Burkina Faso, Conseiller Scientifique de la Fondation Joseph Ki-Zerbo pour l’Histoire et le Développement Endogène de l’Afrique, Coordinateur
2) Professeur Alain Joseph SISSAO, Directeur de recherche en Littérature africaine / oralité/écriture, à l’Institut National des Sciences de la Société : Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique, Ministère de la recherche scientifique et de l’innovation, Burkina Faso, Coordinateur
3) Professeure Ndri T. ASSIE-LUMUMBA, Etudes africaines, Education, USA
4) Professeur Théophile BALIMA, Journalisme, Sciences de l’Information et de la Communication, Burkina Faso
5) Professeur Boubacar BARRY, Histoire, Sénégal
6) Professeur Moussa Willy BANTENGA, Histoire, Burkina Faso
7) Professeure Henriette DIABATE, Côte d’Ivoire
8) Professeur Cruz Melchor EYA N’CHAMA, Droits humains, Guinée Equatoriale-Suisse
9) Professeur N’bueke Adovi Michel GOEH-AKUE, Histoire, Togo
10) Professeur Basile GUISSOU, Sociologie politique, Burkina Faso
11) Professeur Lufunda KAUMBA, Philosophie et Criminologie, République Démocratique du Congo
12) Professeur Pierre KIPRE, Histoire, Côte d’Ivoire
13) Professeur Doulaye KONATE, Histoire. Mali
14) Professeur Elikia MBOKOLO, Histoire, République Démocratique du Congo-France
15) Monsieur Raphaël NDIAYE, Ethnolinguiste, Directeur de la Fondation Léopold Sedar Senghor, Sénégal
16) Professeur Djibril Tamsir NIANE, Histoire, Guinée Conakry
17) Professeur Mahamadé SAVADOGO, Philosophie, Burkina Faso
18) Professeur Iba Der THIAM, Histoire, Sénégal
19) Professeur Bakary TRAORE, Histoire, Burkina Faso
20) Professeur Salif YONABA, Droit public, Burkina Faso

ANNEXES

ANNEXE 1 : Extrait du communiqué de presse publié à l’occasion du Forum Social
Mondial organisé à Dakar du 6 au 11 Février 2011, par Enda Tiers-Monde, la Fondation Joseph Ki-Zerbo et le Forum pour un autre Mali

Joseph Ki-Zerbo « est l’un des plus grands penseurs de l’Afrique contemporaine. Premier agrégé africain d’histoire, Joseph Ki-Zerbo était marqué par deux tentations propres aux intellectuels de l’époque : la première était d’affirmer et de proclamer ses origines africaines, et la seconde, de trouver des pistes de solution pour sortir l’Afrique du joug de la colonisation et du sous-développement.

Il a toujours défendu l’idée d’un développement endogène : « Il n’y a pas de développement clés en main mais clés en tête » aimait-il dire. Il ajoutait très souvent que « Ce qui manque à l’Afrique, c’est une pensée stratégique et globale avec des objectifs précis ».

Dans son ouvrage « A quand l’Afrique ? », il dénonce et appelle inlassablement à l’action.

Joseph Ki-Zerbo est l’homme des phrases chocs. On peut retenir les expressions « Eduquer ou périr » « On ne développe pas, on se développe » véritable devise !, ou encore « sans identité, nous sommes un objet de l’histoire, un instrument utilisé par les autres, un ustensile ».

ANNEXE 2 : Quelques titres honorifiques reçus par Joseph Ki-Zerbo

1964 : Docteur Honoris Causa de l’Université du Ghana
1997 : Lauréat du Prix « Right Livelihood Award » Stockholm - Prix Nobel Alternatif
1999 : Médaille d’argent d’Avicenne de l’UNESCO en reconnaissance de sa contribution à l’Histoire Générale de l’Afrique
2000 : Prix Kadhafi des droits de l’homme et des peuples
2001 : Docteur Honoris Causa de l’Université de Padoue, Italie
2003 : Prix RFI « Témoin du monde » obtenu pour le livre : « A quand l’Afrique ? »
2003 : Membre d’honneur à vie du Comité Exécutif du Conseil pour le Développement de la Recherche en Sciences Sociales en Afrique (CODESRIA)
2006 : Commandeur de l’Ordre International des Palmes Académiques du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES) ; Commandeur des Palmes Académiques à titre posthume

Fondation JosephKi-Zerbo :

01 BP 606 Ouagadougou, Burkina Faso –
Téléphone 226.25.45.00.81 – 226.76.61.74.46
Télécopie : 226.25.31.72.05 – Email : fgkizerbo@yahoo.fr
Site web : http//:wwwfondationki-zerbo.org

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