LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Octobre burkinabè 2014-2015 (3). La séparation des autorités

Publié le jeudi 5 novembre 2015 à 02h37min

PARTAGER :                          
Octobre burkinabè 2014-2015 (3). La séparation des autorités

Pas la trop classique séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire (même si le judiciaire mérite d’être indépendant de l’exécutif dans notre pays : les juges ne devraient pas attendre que l’exécutif leur demande d’enquêter !), lesquels pouvoirs forment encore, même séparés, l’unité de l’autorité politique ou du pouvoir public. Mais la séparation des autorités, c’est-à-dire la séparation entre l’autorité politique et d’autres autorités, non politiques, traditionnelles notamment.

Car, si la séparation des pouvoirs, au sein de l’autorité politique, a pour enjeu et finalité de garantir et protéger la liberté et la justice, la séparation des autorités, que je propose d’analyser dans le contexte du Burkina, regarde ou concerne ce qui nous lie ensemble au-delà de la diversité de nos coutumes et traditions ethniques, ce qui nous rassemble comme nation, comme République.

Or beaucoup confondent aujourd’hui, au lendemain des crises que le pays vient de surmonter, ce qui nous lie et rassemble, autrement dit ce lien républicain autour de ce que nous partageons et vivons ensemble, et qui est la FRATERNITÉ RÉPUBLICAINE (nous sommes tous des burkinabè), avec une tolérance à l’égard précisément des criminels politiques et économiques partisans, qu’ils continuent d’appeler, à tort, des "frères", et qui sont en réalité ceux-là mêmes qui agressent et menacent notre fraternité républicaine. Nous ne sommes frères que sur la base de ce que nous partageons en commun (comme une même filiation dans une famille), absolument pas avec ceux des burkinabè qui portent atteinte à notre lien commun.

Avec les criminels politiques qui se servent de leur liberté d’association contre nous, pour nous tuer, nous n’avons aucune fraternité possible. Ceux qui tirent sur nous, pillent nos maigres ressources communes et vident les caisses du Faso pour eux seuls ne peuvent être dits "nos frères", si la fraternité républicaine ici se dit du commun et du républicain. La véritable fraternité entre burkinabè liés par les mêmes valeurs républicaines est une réalité (qui en doute ?) et une valeur, mais la fausse fraternité, dévoyée, truquée et fabriquée de toutes pièces aujourd’hui pour absoudre et disculper des voyous politiques et économiques notoires, et à laquelle d’aucuns nous incitent ou même nous enjoignent à coups de pardon et de réconciliation, cette fausse fraternité est suspecte et égarante. Car elle revient à encourager et perpétuer la culture du crime anti républicain et anti fraternité qui est déjà installée et incrustée dans le pays depuis des décennies

Gardons-nous d’utiliser cette notion de fraternité à tort et à travers. Le burkinabè qui tue des burkinabè pour prendre et conserver le pouvoir de tous, et qui pille leurs biens communs reste certes un burkinabè, mais un burkinabè qui n’est certainement plus un frère. Ce n’est pas parce que nous sommes tous des burkinabè que nous sommes automatiquement frères sans distinction. Ce n’est pas parce que nous sommes tous burkinabè que nous sommes tous intègres, républicains et donc véritablement frères. Le cas des délinquants de droit commun qui dépouillent des particuliers est différent de celui des criminels politiques et économiques qui écument la République. Pourtant les premiers, quand on les arrête, sont présentés à la presse et jetés sans ménagement, sans négociation ni pardon, en prison ; tandis que pour les seconds on nous demande de pardonner et dialoguer en "frères". Certains utilisent ce titre de "frères" pour insulter notre intégrité commune, usent et abusent d’un semblant de fraternité dont ils tirent les bénéfices et avantage pour eux seuls.

Mes frères, ne nous trompons pas de frères ! Cultivons volontiers la fraternité républicaine, comme l’a montré le peuple burkinabè pendant ces graves crises (sans guerre civile qui demanderait une réconciliation nationale : là où il n’y a pas rupture et cassure, comment veut-on relier et ressouder ??), mais combattons avec la dernière de nos énergies politiques et intellectuelles la fraternité dévoyée et rusée, masquée et tordue avec laquelle, derrière laquelle des criminels se cachent pour nous égorger en réalité. Si le putsch avait complètement réussi, les insurgés d’octobre 2014 auraient-ils été tendrement cajolés et traités comme des frères ? J’en doute, puisque certains sont morts. N’allait-il pas y avoir chasse aux sorcières insurgées, et autres purges ? À coup(s) sûr(s).

D’où ma remarque, pour insister encore : certains démunis politiques et intellectuels osent évoquer purges, chasses aux sorcières, et même génocide (un délire à la très basse hauteur de leur indigence de manents intellectuels !) lorsque nous leur parlons vérité et justice (cf texte 2)... Ce sont certainement ceux-là mêmes qui ont moult choses à se reprocher quant à la Justice, et qui tremblent de se faire et voir rattraper très bientôt (le plus tôt serait le mieux) par cette Justice. Ou ce sont encore des cdpistes ou même non cdpistes qui ont aveuglément soutenu Blaise Compaoré et son ex majorité, qui nous vendent aujourd’hui un pardon et une réconciliation sans une justice à laquelle ils sont devenus allergiques, s’ils ne l’étaient même pas depuis toujours, sans une justice devenue tabou dans leurs propos et déclarations.

Quand ils parlent comme le CDP d’Achille Tapsoba de pardon, ils ne parlent jamais de justice. Quand ils pleurent les victimes ils n’évoquent jamais la justice. Mais ce n’est pas de pleurer nos victimes qui est le plus difficile et pénible, c’est d’affronter la Justice et la rigueur de la loi. Pleurer, presque tous les politiques l’ont fait, y compris le CDP : au point que l’on peut se demander d’où ont pu surgir ces victimes, puisque tout le monde est aujourd’hui gentil et bon, et pleure à chaudes larmes des frères morts. Qui les a même tués et produits comme victimes ? Ebola ? Le sida ? Un accident de la route ? Ou des étrangers hostiles ? Non, ce sont des responsables burkinabè qui ont fait ces victimes, des dirigeants politiques et militaires burkinabè qui ont momentanément rompu le lien fraternel républicain, et qui, donc, ne sont plus nos frères en ce sens, jusqu’à ce que la Justice seule les relie de nouveau à nous, si possible.

Ou alors réécrivons notre Constitution pour instituer la République de la négociation, du dialogue et du pardon SANS JUSTICE, qui installerait une instance du pardon à la place de la Justice : on grillerait un feu rouge, braquerait, volerait, violerait, et tuerait pour se rendre ensuite non pas à la police/gendarmerie et à la Justice mais à cette instance du pardon, pour négocier entre "frères". Ce serait la première république de l’impunité au monde, mais nous serions aussi le peuple le plus naïf et le plus ridicule au monde...

Je rappelle du reste le Préambule de notre Constitution actuelle, qui dit noir sur blanc que le peuple burkinabè est "déterminé à promouvoir l’intégrité, la probité, la transparence (...) et l’obligation de rendre compte comme des valeurs républicaines et éthiques propres à moraliser la vie de la Nation". Obligation de rendre compte, et aussi de rendre des comptes...

Et puisque l’on parle aujourd’hui d’une nouvelle Constitution pour une prochaine 5ème République c’est, me semble-t-il, la meilleure occasion pour soulever et poser la question d’une séparation des autorités, au nom de la fraternité républicaine. Séparation entre l’autorité qui gouverne tous les burkinabè et les autorités qui ne gouvernent ni ne règnent sur tous les burkinabè. Car le Burkina Faso n’est pas une monarchie constitutionnelle ou parlementaire où un roi ne gouverne pas mais règne sur tous les citoyens (Angleterre, Belgique, Espagne...en Europe).

Or, à ce propos, j’aimerais ici indiquer que la place qui est faite dans notre Constitution à nos autorités traditionnelles, non politiques, est plus que problématique et discutable, voire disputable. C’est précisément ce que je vais discuter et disputer ici, maintenant

Le moins que l’on puisse dire d’entrée est que jamais ni nulle part n’est indiquée et précisée dans notre Constitution actuelle, ni même dans le projet CNT de nouvelle Constitution, la place de nos autorités traditionnelles par rapport à l’autorité républicaine. Jamais. Ou si l’on veut : la place qui leur y est faite et accordée n’a jamais consisté à indiquer leur place par rapport à l’autorité politique républicaine au Burkina Faso. Deux mentions sont faites aux autorités traditionnelles et coutumières, et religieuses, dans la Constitution : au Titre V, article 80, à propos de la composition du Sénat. Et surtout plus récemment dans le Préambule (Loi du 11 juin 2012) : "Reconnaissant la chefferie coutumière et traditionnelle en tant qu’autorité morale dépositaire des coutumes et des traditions dans notre société" etc...

On pourrait alors se réjouir de ce que la chefferie traditionnelle est ainsi enfin constitutiomnalisée ! En réalité, et à l’analyse, il n’y a franchement pas de quoi s’en réjouir. Il s’agit même d’une catastrophe législative. Pourquoi ? Parce que formulée ainsi, cette reconnaissance de la chefferie traditionnelle, en dehors du fait qu’elle s’abstient de dire quelle doit être la place de cette chefferie par rapport à l’autorité républicaine, reste ambiguë, piquée d’une erreur, et insidieusement discriminatoire.

Ambiguë ou floue : l’on ne sait quelle chefferie traditionnelle est reconnue au juste, car il n’y en a qu’une seule au Burkina Faso, la chefferie des mossi, laquelle n’est pas nommée, ce qui laisse croire que c’est une règle générale de trouver une chefferie dans nos ethnies burkinabè, ce qui est faux. Du reste, la loi parle bien de "la chefferie coutumière et traditionnelle", pas des chefferies coutumières et traditionnelles.

Erreur : parce que, justement, toutes les ethnies au Burkina ne connaissent pas de chefferie traditionnelle, laquelle ne peut être entendue comme chefferie administrative (simple chef de village) ou locale (chef de terre d’un village donné), mais comme chefferie ethnique qui organise et représente une ethnie et pas seulement un village. Or de véritable chefferie en ce sens, on n’en rencontre que dans le royaume des Mossi.

C’est une erreur, et un scandale intellectuel, d’ignorer et méconnaître cela même que l’on prétend reconnaître et constitutionnaliser ; notamment méconnaître étonnamment le tissu et la texture sociologiques de notre pays : à part les Mossi, toutes les autres ethnies burkinabè (et elles sont nombreuses !) n’ont pas de chefs traditionnels ethniques ; il n’existe pas de chef des Bobo, pas de chef des Bissa, ni des Peuls, ni des Bwaba, il n’existe pas de chef des Gouins (à part les seuls Dagara !), ni des Gourounsi, pas de chef des Lobi, et encore moins de roi des Dagara qui serait un malheureux Gouin vite déposé et chassé comme l’autre (!), etc, même si l’on rencontre des chefs locaux administratifs dans toutes ces ethnies, et même si toutes ces ethnies ont chacune des traditions et des coutumes propres... D’où une tendance à la hiérarchisation discriminatoire de nos ethnies , même involontaire, selon qu’elles ont chef/roi ou pas

Discriminatoire : parce que la Constitution ne reconnait alors qu’une chefferie traditionnelle existante, celle qui est organisée et structurée à l’image de l’organisation politique, la chefferie des Naba. Autrement dit, il faut qu’une ethnie, au Burkina Faso, ait une organisation politique pour être reconnue par la République, exactement comme les colonisateurs européens s’appuyaient sur les chefferies africaines structurées pour dominer les populations ! Ce n’est pas un hasard si nos hommes politiques et militaires sont comme aimantés par la cour du Mogho Naba, et si la référence des politiques et des citoyens même non mossi au Mogho Naba est constante et comme une évidence. C’est un réflexe colonial, jamais perçu comme tel, mais qui fonctionne comme tel.

Mais cela fait alors des autres ethnies, parce qu’elles n’ont pas de chef ou de roi, des sous-ethnies... Cette discrimination n’est certes pas volontaire et délibérée, mais elle n’est certainement pas liée au fait que ces autres ethnies sont minoritaires en nombre. Et surtout elle fonctionne (it works, en anglais, elle nous travaille, ça marche !). Cette discrimination n’est pas d’abord ethnique, elle est profondément COLONIALE, non pas parce qu’elle serait pratiquée par des colons occidentaux, mais parce qu’elle perpétue, reprend et reproduit exactement une pratique stratégique des colons européens qui se sont toujours appuyés sur les chefs ou rois locaux pour asseoir leur administration.

Ça marche, et c’est ce qui explique sans doute les relations parfois obscures que nos dirigeants politiques entretiennent avec le Mogho Naba de Ouagadougou, au mépris de la culture de la transparence pourtant également constitutiomnalisée dans notre Préambule (cité ci-dessus) ; et explique aussi pourquoi l’on n’a jamais pris la peine de dire et coucher noir sur blanc, dans notre Constitution, à quelles place et distance doit se tenir la chefferie traditionnelle par rapport à l’autorité politique républicaine pour être reconnue et respectée. Autrement dit, en ne séparant pas clairement et constitutionnellement autorités traditionnelles et autorité politique républicaine, on entretient le flou, on discrimine sans jamais le dire, et les choses paraissent évidentes que nos hommes politiques et militaires soient plus en contact avec le Mogho Naba qu’avec un chef Bwa à Bomborokui, ou avec un roi des Bobo à Dioulasso-Ba ou à Nasso au bord du Kou, ni avec un roi des Lobi à Batié ou Kampti, ni avec un roi des Dagara à Ouessa, Dano ou Nakar et autre Zambo..., puisque de tels chefs ou rois n’existent pas.

Mais ne pensez surtout pas que je réclame et revendique ici quelque chose, pour des minorités ethniques : en tant que burkinabè je n’ai pas à revendiquer d’être burkinabè, et il n’y pas de minorités ethniques au Burkina Faso, il y a seulement des ethnies qui sont plus petites et réduites en taille. Mais elles ne sont pas des sous-ethnies ni des minorités : que notre Constitution n’en fasse pas involontairement des sous-ethnies en érigeant, sans le dire ni l’écrire, la chefferie et la royauté en critères de reconnaissance de nos coutumes et traditions burkinabè, puisque toutes nos ethnies ont des coutumes et des traditions, mais pas de chefs ni de rois. Et que nos hommes politiques ne trahissent (révèlent) pas ce discriminatoire non écrit en visitant et fréquentant trop la cour du seul royaume des Mossi à Ouaga.

La proximité du Mogho Naba ? Alors il faut installer à Ouaga un quartier de la représentation traditionnelle, des sortes d’ambassades de toutes nos ethnies à Ouaga, près des instances du pouvoir politique, et où nos hommes politiques pourront aussi se réfugier quand ils seront ou se sentiront en danger, tout comme nous avons des ambassades étrangères à Ouaga... Cela coûtera cher sans doute. Et qui même sera choisi pour représenter chaque ethnie, puisque ces ethnies n’ont pas de chefs ni de rois "naturels" ? Des conflits internes naîtront dans ces communautés ethniques pour choisir leurs représentants-ambassadeurs pour Ouaga : des Dagara de Diébougou, Dano, Dissin, etc, chacun voudra que l’ambassadeur soit originaire de sa localité, de son village, de sa brousse, voire de sa famille... Mais ça serait, pris à la lettre, la meilleure reconnaissance de toutes nos ethnies.

Ou alors penser, dans un avenir plus lointain, à délocaliser les instances du pouvoir politique, la capitale politique, à Bobo-Dioulasso ou ailleurs où ne voisineraient pas autorité politique et autorités traditionnelles organisées en chefferie ou royaume...

Je produis volontairement toutes ces apories, toutes ces difficultés, pour montrer que ce qui importe et devrait être prioritaire dans notre Constitution n’est pas tant de reconnaître nos autorités traditionnelles que d’indiquer clairement leur place dans la République : d’oser écrire noir sur blanc qu’elles sont, chefferies, royaumes ou pas, toutes égales entre elles, et toutes subordonnées à l’autorité politique républicaine qui gouverne tous les burkinabè. Nous n’avons pas besoin de reconnaître nos traditions et coutumes, précisément parce qu’elles sont notre identité (nous les sommes, et elles nous sont) ! On reconnaît une altérité, des minorités, des étrangers, pas une identité, sa propre identité ( W.Soyinka : le tigre n’a pas besoin de dire sa tigritude, il bondit sur sa proie)...

Si un jour le Mogho Naba de Ouagadougou décidait de faire sécession pour jouir de l’autonomie de son royaume, comme tente de le faire la Catalogne (qui n’est pas un royaume) en Espagne , la République n’aurait rien de juridiquement convaincant et dissuasif dans sa Constitution à lui opposer, puisqu’elle se contente de reconnaître l’autorité traditionnelle du Naba sans la subordonner à l’autorité républicaine

L’autorité morale du Mogho Naba ? Voici également un bien fallacieux prétexte qui légitime sans mot dire la discrimination, non pas du Naba mais de l’autorité politique à l’égard des autres ethnies burkinabè. La question n’est pas de nier que le roi des Mossi soit une autorité morale, mais de se demander pourquoi c’est toujours lui que l’on va consulter et écouter, si l’on reconnaissait aussi dans les autres ethnies une autorité morale. Le discriminatoire consiste alors dans cette logique jamais dite mais toujours pratiquée : pas de chefferie / royaume, donc pas d’autorité morale à aller consulter (à quoi bon !).

Or il est clair que si nos hommes politiques ne vont pas consulter et entendre les autres ethnies burkinabè, ils ne découvriront jamais la moralité qu’elles aussi possèdent. Mais s’ils n’y vont pas, c’est par préjugé qu’elles n’en ont pas, dès lors que ces ethnies ne sont pas organisées en chefferie ou royaume ... Je suis viscéralement contre les balais incessants de nos hommes politiques chez le Mogho Naba, et dénonce publiquement une colonisation intérieure et une discrimination qui ne dit pas son nom, et qui est d’autant plus inaccptable qu’elle est mafieusement entretenue non par les citoyens burkinabè, mais par ceux-là mêmes qui détiennent l’autorité publique censée républicaine...

Le respect de nos traditions africaines ? Oui mais alors reconnaître aussi que les autres ethnies, même minoritaires, sans jamais être des minorités, doivent elles aussi être respectées, puisqu’elles ne sont ni européennes ni asiatiques ( et même), mais tout aussi africaines ! Ou l’autorité républicaine les respecte toutes, ou elle n’en respecte aucune en particulier plus que les autres.

Il faudrait plutôt se demander si ce n’est pas exactement dans un certain "respect" de nos traditions et coutumes que s’est enracinée, pendant de si longues années, la dictature dans notre pays (et dans d’autres pays africains), et que continuent de s’enraciner certaines mentalités et conceptions du pouvoir qui résistent fortement à la démocratie, pendant que nous (le Peuple burkinabè) résistons contre la dictature et la monarchie. Il faudrait plutôt s’inquiéter qu’une transposition littérale, dans la sphère de la politique, du respect qui rampe, du respect-soumission qui est de mise dans certaines traditions, vienne inhiber toute démocratie, et interdise la libre parole démocratique, même la plus réfléchie et pertinente ; ou vienne lier les langues et coudre les bouches sur certaines affaires compromettantes, et protéger ainsi certains crimes politiques et économiques. Donc s’inquiéter plutôt qu’un certain respect de nos traditions puisse nous barrer l’accès à la justice et à la liberté. Chacun le sait très bien en plus, ce n’est pas dans la cour du Mogho Naba que l’on ira faire des enquêtes, ce n’est pas le Mogho Naba que des enquêteurs oseront aller interroger sur des dossiers judiciaires

Comme beaucoup de pseudo nègres "intègres", en réalité petits complexés de la culture même dite générale, détestent les références et exemples venus d’Europe (tout en adorant d’autres choses plus matérielles qui en proviennent), je me contenterai de rappeler encore, à propos du fameux "respect de nos traditions et coutumes africaines", un seul exemple d’un négro-africain qui s’est détourné de certaines de ses coutumes africaines pour justement libérer son peuple noir : encore Nelson Mandela, le bien nommé Rolihlahla, "fauteur de troubles" !! Il refuse un mariage forcé ou imposé, qu’il juge rétrograde ; et surtout il était né pour être un prince ou un roi local : mais s’il l’avait accepté, il aurait été utilisé par le système colonial blanc qui aimait s’appuyer sur les chefs traditionnels pour en faire les gardiens complices de leurs frères opprimés ; et ce système était l’apartheid qui broie son peuple, qu’il a préféré mieux défendre en devenant avocat plutôt que prince ou roi...

Voici donc un vrai problème encore au Burkina, que tout le monde voit (?) mais fait semblant de ne pas voir, un peu comme c’était le cas avec feu RSP : nos hommes politiques flirtent avec le roi des Mossi qui n’est pas le roi des burkinabè, si vous les critiquer démocratiquement alors qu’ils ont déjà reçu les bénédictions du Naba, vous "injuriez" aussi le roi, car celui-ci est "sacré", et ce qu’il fait et dit est incritiquable. Du coup certains vont serrer la main du Mogho Naba, et s’agenouiller hypocritement devant lui avant de tuer ou voler, ou même après avoir déjà tué et volé, pour avoir une immunité et une virginité morales, puisqu’il nous est inculqué que le Naba est L’autorité morale par excellence au Burkina Faso. La cour du Mogho Naba devient le purgatoire de toutes les eschatologies politiques au Burkina : plus d’un politique en fin ou perte de pouvoir y fait son petit tour, comme un passage obligé (voyez les chefs de partis de l’ex majorité après l’insurrection de 2014, voyez Diendéré)...

Les voeux seront plusieurs ici. Il n’y a donc pas que l’article 37 à modifier et verrouiller, ni l’hymne national à restaurer dans la prochaine Constitution, il y a bien plus essentiel : que l’autorité politique se sépare et se démarque de toute autorité non politique pour mettre fin, enfin, à la discrimination coloniale interne qu’elle constitutionnalise et pratique mine de rien. À cet égard, le Préambule de la Constitution sur la reconnaissance de la chefferie coutumière et traditionnelle devra être supprimé, ou complété comme suit : "Toutes les coutumes et traditions de nos ethnies sont égales entre elles, et toutes, ainsi que les autorités coutumières et traditionnelles, quand elles existent, sont subordonnées à l’autorité politique républicaine qu’elles reconnaissent ". Car ce n’est pas à la République de faire allégeance à des autorités traditionnelles, chefferies ou royaumes, mais à celles-ci de reconnaître la République et de lui faire allégeance.

De même, que soit formellement interdit à tout Président du Faso et à ses ministres de rendre visite au Mogho Naba pendant toute la durée de leurs fonctions. Et que réciproquement le Naba ferme sa cour aux hommes politiques qui viennent lui faire la cour, afin d’observer, en tant que roi des seuls Mossi, une NEUTRALITÉ SUISSE, c’est-à-dire absolue, vis-à-vis de la chose politique. Ce qui est sacré et inviolable ou intouchable est toujours préservé dans un espace LIMITÉ au-delà duquel il est inévitablement profané..

Il y a trop de non-dits, de sous-entendus, trop de tabous, trop de silences et de lib-lib aujourd’hui au Burkina Faso. Mais il n’y a pas de fraternité, républicaine, la seule vraie, sans transparence. C’est ce à quoi nous devrions travailler et sur quoi nous devrions réfléchir, plutôt que de vouloir réconcilier sans justice, ce qui est encore du lib-lib (le louche, l’arnaque rusée) ! Or une des raisons majeures de la non transparence publique, si ce n’est même la principale, me semble être la non séparation de l’autorité politique républicaine d’avec des autorités qui ne sont pas politiques mais imprègnent fortement les esprits et les mentalités au point d’empêcher et d’obstruer tout changement profond et véritable de notre société et de notre pays.

Non pas s’en séparer et s’en démarquer seulement, mais se subordonner officiellement ces autorités non politiques traditionnelles pour libérer les esprits, et délivrer le pays de la peur. Que l’autorité politique assume enfin sa compétence de se placer au-dessus de toutes autres autorités, et permette au Burkina Faso de devenir enfin un pays MODERNE...

Kwesi Debrsèoyir Christophe DABIRE
di.kombo@yahoo.fr

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 4 novembre 2015 à 16:31, par VRAI En réponse à : Octobre burkinabè 2014-2015 (3). La séparation des autorités

    mon frère, même si ton message est bon , il est trop long on s’y perd ! essaie de nous apporter un résumé de temps en temps ou écris un livre officiel.
    merci

  • Le 4 novembre 2015 à 16:59, par OZ En réponse à : Octobre burkinabè 2014-2015 (3). La séparation des autorités

    Article d’une pertinence remarquable. Il est à souhaiter que ceux qui se pencheront sur la révision de la Constitution prendront en compte votre analyse sur le colonianisme interne au Burkina.

  • Le 4 novembre 2015 à 18:16 En réponse à : Octobre burkinabè 2014-2015 (3). La séparation des autorités

    A l’auteur de cet écrit. Le mogho naba n’a appelé personne chez lui. C’est leurs droits de rendre visite aux chefs des mossis. Quand tu seras en perte de vitesse, il faut aller chez nos esclaves samo si tu veux.

  • Le 4 novembre 2015 à 18:18, par Moussa En réponse à : Octobre burkinabè 2014-2015 (3). La séparation des autorités

    Dr SOME ne decoit jamais ! Super comme analyse. Et ces reflexions DOIVENT a mon avis etre prises en compte ds l’amendement de la constitution. Les gens sont braques sur l’article 37 comme si c’etait le seul probleme dans notre constitution. Oui il faut arreter cette attitude presque servile du politique vis a vis du Mogho Naba. Il faut bien le souligner le Naba lui-meme en tant qu’institution traditionnelle n’a jamais revendique, souhaite, ou demande cette relation (insestueuse ? en tout cas incongrue) avec les dirigeants politiques. Le Mogho Naba, toute sa cour et tous ses sujets (les Mossis) savent tres bien qu’il ne faut jamais un amalgame entre le politique et le traditionnel. La situation lui a ete imposee. Chacun doit garder sa place et y rester. Cela est indispensable pour la credibilite de chacun de ces pouvoirs (politique et traditionnel).

    EN plus de cette question tradition-politique ou vis versa dans la Constitution il faut en plus revisiter tous les articles de la constitution qui donnaient des pouvoirs illimites au prince du jour (Blaise Compaore) car en 1991 la Constitution actuelle a ete taillee sur mesure pour maintenir au pouvoir un regime d’exception (Rectification) et son chef (Compaore). La graine du pouvoir a vie a ete semee en 1991 et est toujours dans la Constitution. Car il ne faut pas oublier que aller a la democratie a ete imposee a la Rectification (Discours de la Baule). Le toilettage doit extirper tous les articles imposes par le Chef de la pretendue ’Rectification’ pour que les regimes a venir ne soient pas des regimes presidentiels avec l’outrageuse omnipresence de la volonte d’un prince a chaque article de la Constitution. Mais qu’on ait enfin un regime parlementaire avec un bon equilibre des pouvoirs.

    La Transition avant de partir (c’est elle qui aurait du faire la relecture de la Constitution) doit mettre en place une constituante qui sera completement independante du pouvoir issue des elections de Novembre 2015. Cette Constituante compose de grands juristes et de constitutionalistes devra permettre a l’Opposition politique (ceux qui perdront les elections le 29 Novembre) d’avoir une voix preponderante dans la modification de la Constitution (au moment des votes sur les different changements). Eux ont tout interet a ce que la nouvelle Constitution amandee soit republicaine a l’oppose des tenants du pouvoirs qui chercheraient a proteger leurs interets. Le poids du pouvoir en place apres le 29 Novembre doit etre minimise au maximum pour une bonne relecture de la Constitution. Cette approche a l’avantage de ne pas creer a l’avance un desequilibre et mieux on ne sait pas qui (les partis) sont ceux qui demain auront les super pouvoirs puisque de toute facon, tous se battent aujourd’hui pour acceder au fauteuil qui leur otera les super pouvoirs au moment de la modification en profondeur de la Constitution.

    Attention Internaute No1 : Le resume vous est fourni en encadre au debut de l’article. Si cela est long vous pouvez aussi vous contenter du titre de l’article. Car meme si Dr Some ecrivait un livre vous ne le lirez jamais parce que ce sera au moins 100 fois plus long que cet article.

  • Le 4 novembre 2015 à 20:58, par Icilondres. En réponse à : Octobre burkinabè 2014-2015 (3). La séparation des autorités

    Je réponds à mon frère républicain, le premier intervenant que si notre frère républicain le Docteur Ch. Dabiré est long, c’est par souci de clarté, d’exemples ; éviter les amalgames, les allusions et interprétations. Sinon, ses textes se lignent d’un trait et avec aisance. Il a à faire à un monde d’intellectuels et à un public qui n’ a pas la culture des concepts philosophiques à la fois. Oui, je suis d’accord avec vous, il faudrait non pas un résumé mais un livre constituant cette trilogie. En tout cas, merci Christophe de tout ce que tu nous apporte comme lumière sur nos institutions, notre histoire sociale et des questionnements que chaque Burkinabè pense sans oser le dire.
    Personnellement je suis fier de t’avoir comme frère républicain.

  • Le 4 novembre 2015 à 21:55, par wedaga En réponse à : Octobre burkinabè 2014-2015 (3). La séparation des autorités

    Votre écrit vient du plus profond d’un coeur attaché à sa patrie ! Mais la question que je me pose, a- t-on la possibilité de choisir son frère ? Si vous et moi nous sommes nés d’un même père, et que moi j’ai une attitude socialement indésirée, suis-je votre frère ou pas ? Oui, par filiation ! Mais cela ne vous impose pas de m’accepter comme digne puisque j’ai dévié. Du reste, là où c’est indiscutable,il faut pas se cacher derrière une fraternité pour vouloir réconcilier l’irréconciliable.

  • Le 4 novembre 2015 à 22:38, par congo ismaël En réponse à : Octobre burkinabè 2014-2015 (3). La séparation des autorités

    Texte totalement indigeste car le roi des mossi est le roi du mogho.,Quand on dit mogho, cela signifie le monde, donc le roi des mossis est le roi de tout le monde entier considéré comme tel par le monde entier. Ce n’est pas parcelle que la reine d’Angleterre se déplace dans une république comme la France qu’elle perd sa royauté. Encore une ignorance monsieur l’improvisateur qu’il n’a rien compris au fonctionnement de la coutume, socle de notre société traditionnelle. Dans le temps on vous aurait amené sur la place du village pour vous chicoter, mais cette communion entre le monde moderne et nos transition est le ciment du vivre ensemble. Respectez au moins cela même si vous ne vous respecté pas. Congo ismaël.

  • Le 5 novembre 2015 à 08:17, par Nakolemduss En réponse à : Octobre burkinabè 2014-2015 (3). La séparation des autorités

    Depuis un certain temps, cet apprenti philosophe s’ attaque au Mogho –Naba. Mr. Dabiré, qu’ est- ce que le Mogho- Naba t’ a fait ? Est-ce que c’ est de la faute des mossi si vous les dagari vous n’ avez pas de chef ?

  • Le 5 novembre 2015 à 08:54, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Octobre burkinabè 2014-2015 (3). La séparation des autorités

    ’’....mais la fausse fraternité, dévoyée, truquée et fabriquée de toutes pièces aujourd’hui pour absoudre et disculper des voyous politiques et économiques notoires, et à laquelle d’aucuns nous incitent ou même nous enjoignent à coups de pardon et de réconciliation’’.

    - Walaye mon frère, félicitation à toi ! C’est clair et propre comme l’eau de roche ! Eh oui ! On ne peut me demander à moi Yamyélé (comme à toi je le suppose aussi) de tendre l’autre joue pour que les voyous politiques et économiques la tapent après avoir frappé l’autre auparavant, et me raconter que c’est au nom de la réconcialtion ! Non ! Justice d’abord et on verra pour le reste après !

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 5 novembre 2015 à 10:54, par Esclave géant En réponse à : Octobre burkinabè 2014-2015 (3). La séparation des autorités

    Internaute 4 c’est Dr DABIRE grand philosophe dont le Burkina doit être fier,pas Somé. il suffit de recopier son nom en bas de l’article, pourquoi tu tiens à changer son nom comme ça. C’est vrai que les dagara somda some méda dabire poda sont tous mes esclaves, mais reconnais qu’un Dabiré n’est pas un some quand même

  • Le 5 novembre 2015 à 11:12, par Esclave géant En réponse à : Octobre burkinabè 2014-2015 (3). La séparation des autorités

    Internaute 4 Moussa cest Dr DABIRE grand philosophe dont le Burkina doit être fier,pas Somé. il suffit de recopier son nom en bas de l’article, pourquoi tu tiens à changer son nom comme ça. C’est vrai que les dagara somda some méda dabire poda sont tous mes esclaves, mais reconnais qu’un Dabiré n’est pas un some quand même. Merci Mr Dabiré tous les frères mossi intelligents seront même d’accord avec toi parce que tu parles vérité vraie

  • Le 5 novembre 2015 à 11:42, par Eveline Kiswensida En réponse à : Octobre burkinabè 2014-2015 (3). La séparation des autorités

    Première lecture, je signe des deux mains ce coup de gueule ! La réflexion est très opportune, notamment avec le débat sur la nouvelle constitution. Profondément opposée à la constitutionnalisation de la chefferie traditionnelle je partage à tout point de vu la vision de Debrsèoyir. Pour l’intervenant num 8 il faut bien comprendre que le problème n’est pas le mogho naba, mais celle de notre jeune démocratie et la façon de faire la politique chez nous ! La séparation des autorités doit se faire et la république doit prendre pleinement la place qui lui revient !

    Eveline Kiswensida

  • Le 5 novembre 2015 à 12:53, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Octobre burkinabè 2014-2015 (3). La séparation des autorités

    - CONGO MOUSSA toi tu es un faux-type, un prince égaré dont la royauté lui a échappé depuis des générations ! Sinon ce que ce monsieur a écrit est bel et bien fondé ! On a vu des rapaces aller s’accroupir devant le Moro Naaba pour un oui ou pour un non ! On a tous suivi ici comment Blaise COMPAORÉ le félin voulait l’induire en erreur en passant par le football sachant que c’est le sport préféré du MORO ! J’ai vu une fois le MORO garder les buts au stade du 4 août, et à cette occasion, et si son bonnet tombait ? Pouvais-tu imaginer la hauteur du sacrilège ? C’est pourquoi moi j’ai dit ici un moment que normalement le protocole du MORO (s’il en a) doit dégager tous ces voyous politiques comme le dit DABIRÉ. Mille fois Félicitation DABIRÉ. N’en déplaise aux faucons comme MOUSSA !

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 5 novembre 2015 à 12:57, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Octobre burkinabè 2014-2015 (3). La séparation des autorités

    - CONGO ISMAEL, n’oublie pas ausi de nous rappeler qu’un peul a été MORO NAABA !!! Il s’appelait BARRY et vous refusez de reconnaitre sa royauté et partout, à son règne, les historiens mossis complices écrivent ’’Un Peul usurpateur’’ comme si on ne pouvait pas écrire ’’Naaba BARRY’’. Voilà où se trouve la félinité de nombreux mossis : refusez l’évidence et l’histoire et les faits historiques !

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 5 novembre 2015 à 14:30, par SOME En réponse à : Octobre burkinabè 2014-2015 (3). La séparation des autorités

    Moi en tant que SOME, c’ est une injure quand on confond les SOME a des dabire. Les dabire sont nos esclaves. Les vrais Dagara le savent. Donc ne confondez jamais un dabire a un SOME.

  • Le 5 novembre 2015 à 15:58, par Patriote En réponse à : Octobre burkinabè 2014-2015 (3). La séparation des autorités

    Mon frère, on a souvent été sur la même longueur d’onde mais ici je suis un peu réservé sur tes points de vue.
    1) Pour moi notre pays est aussi stable par ce que reposant sur plusieurs piliers (culture de tolérance, tradition, histoire, langues etc) et la chefferie traditionnelle fait partie. Un pilier de plus n’est pas mauvais en soi pourvu que ce pilier se trouve à la bonne place. Concernant le MOGHO NABA, je pense que c’est la personnalité même de l’actuel qui inspire le respect des autorités politique. Généralement le Mossi aime dire que c’est le bonnet qu’il respecte mais celui ci a réussi à réunir le respect du bonnet et aussi de sa personnalité.

    2) C’est absurde de penser que le MOGHO NABA agit au nom des mossis par ce que lui même ne représente pas tous les mossis, il s’implique par ce qu’il est aussi convaincu qu’étant le gardien du "sacré" sur ce territoire son action, voire l’imploration des ancêtres peut nous aider à trouver des solutions. Arrêtez de penser à une forme de monopolisation du pouvoir et c’est méconnaitre le milieu moaga totalement disparate et composé de dizaine de sous groupe qui ont su cultiver le vivre ensemble que de penser ainsi.

    3) Enfin sachez que derrière toutes les tragédies de ce monde (liées au nationalisme,socialisme,colonialisme etc ;), se trouvent de grands penseurs qui ont vu leurs idées (pensez dans un sens positif) détournées et perverties vers des objectifs qui ont entrainé des divisions voir des massacres. S’il vous plait M. DABIRE, notre Burkina Faso est malade, arrêtez de tirer sur l’ambulance.

  • Le 5 novembre 2015 à 17:27, par Moussa En réponse à : Octobre burkinabè 2014-2015 (3). La séparation des autorités

    Mea culpa. Ds mon commentaire au No 4 : au lieu de Some, il faut lire Dr DABIRE. Mes excuses au Dr Dabire que j’admire et lis regulierement depuis deja plusieurs mois.

  • Le 5 novembre 2015 à 21:11 En réponse à : Octobre burkinabè 2014-2015 (3). La séparation des autorités

    je le lis et le malaise est grand. On crie trop ethnie dans ce message. A force de dire, "le but n’est pas de mettre une ethnie en porte-a-faux avec d’autres" on le ressent beaucoup ainsi. Cet écrit est sans conteste un peu trop simpliste et honnête je ne vois ni l’apport ni l’intérêt aujourd’hui. Le mogho naaba n’est plus l’empéreur des mosse mais bien un chef traditionnel burkinabé, le roi du gourma n’appartient plus a une ethnie mais a tout le peuple burkinabé.

  • Le 6 novembre 2015 à 01:17 En réponse à : Octobre burkinabè 2014-2015 (3). La séparation des autorités

    Moussa, qui peut le plus peut le moins. S’ il ne peut pas donner une production concise, c’est qu’ il ne domine pas son sujet et aucune presse ne va le publier. La verbosite c’ est un defaut. C’ est pas une qualite.

  • Le 6 novembre 2015 à 12:10, par je suis burkinabè En réponse à : Octobre burkinabè 2014-2015 (3). La séparation des autorités

    Si l’analyse de Dabiré dérange quelques uns c’est parce qu’il touche à un tabou, c’est parce qu’il touche très juste. Ceux qui ne sont pas d’accord n’ont qu’à écrire et publier ici leurs papiers qui ne seront jamais à la hauteur de l’analyse de Dabiré, eux-mêmes le savent. D’ailleurs internaute 19 le reconnaît que le Mr peut plus, donc respecter ce plus stp au lieu de vouloir ton pauvre moins

  • Le 6 novembre 2015 à 12:15, par je suis burkinabè En réponse à : Octobre burkinabè 2014-2015 (3). La séparation des autorités

    Si l’analyse de Dabiré dérange quelques uns c’est parce qu’il touche à un tabou, c’est parce qu’il touche très juste. Ceux qui ne sont pas d’accord n’ont qu’à écrire et publier ici leurs papiers qui ne seront jamais à la hauteur de l’analyse de Dabiré, eux-mêmes le savent. D’ailleurs internaute 19 le reconnaît que le Mr peut plus, donc respecter ce plus stp au lieu de vouloir ton pauvre moins

  • Le 6 novembre 2015 à 14:40, par Moussa En réponse à : Octobre burkinabè 2014-2015 (3). La séparation des autorités

    Un dernier point sur la relation Mogho Naba et les politiciens. Je pense que Dr Dabire a traite de la question parce que c’est seulement apres l’insurrection et pendant la Transition que la cour du Mogho a connu le balai incessant des politiciens. Les uns pour aller demander pardon au peuple (tous les partis politiques) les autres pour demander la refuge tet protection contre la violence politique (Zida). On s’y est retrouve meme pour signer un accord entre politiciens armes (RSP/FDS). Un balai incessant... au point qu’on finit par se demander quelle est la place du Mogho dans la hierarchie des institutions dans notre pays. Blaise Compaore ou aucun autre president ou premier ministre ou simple ministre n’est jamais alle es qualite s’agenouiller devant le Mogho Naba pour quelque raison que ce soit. C’est plutot le contraire qui etait vrai : le Mogho Naba a souvent ete cite parmi les corps constitues quand des invitations sont addresses aux corps constitues.
    Par cette tribune je pense que le Dr Dabire nous met en garde contre une institutionalisation de fait de la Cour du Mogho Naba dans la hierarchie des institutions de la Republique.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique
Le Dioula : Langue et ethnie ?
Sénégal / Diomaye Faye président ! : La nouvelle espérance