La CENI ne démord pas de sa volonté de rester en contact permanent avec les parties prenantes au processus électoral. Et Me Barthélémy Kéré et ses hommes ne ratent pas d’occasion de chaque étape jugée nécessaire du processus pour réunir autour d’une même table, les différents acteurs au processus. Le rendez-vous de ce jour s’inscrit donc dans cette logique. C’est pourquoi, le président de l’institution Me Barthélémy Kéré, tout en saluant la présence de plusieurs acteurs, a indiqué qu’il aurait souhaité enregistrer la présence effective des candidats à la présidentielle à cette rencontre pour des échanges directs. ‘’Ils ont tort de ne pas s’intéresser directement aux réunions, parce qu’ils auraient pu faire des observations…’’, a fait remarquer Me Kéré. Qu’à cela ne tienne, il a vivement appelé au sens de responsabilité et de patriotisme de tous les acteurs.
L’équipe de la CENI a rappelé que les événements de septembre ont mis à mal le fonctionnement des institutions de l’Etat, entraînant également le décalage des élections du 11 octobre au 29 novembre 2015. Réitérant la volonté de son institution à offrir des élections transparentes, justes et équitables à la satisfaction de tous, Me Kéré a déploré ‘’une certaine alimentation’’de la rumeur sur « cinq mille prétendues fausses cartes d’électeurs en circulation » avant de féliciter le travail accompli par la police et la gendarmerie pour la manifestation de la vérité. Les responsables de la CENI prennent appui sur les conclusions du Parquet issues des enquêtes et réitèrent leur engagement à demeurer sur leur vision sus mentionnée à savoir, répondre aux missions assignées à leur institution. « Comme la découverte éventuelle de liasses de faux billets ne saurait remettre en cause ni les bons billets en possession des honnêtes gens ni la fiabilité de la Banque centrale, la CENI continue d’appeler les acteurs à la vigilance, mais également à la prudence et au sérieux », a lancé le président de la CENI. Certifiant, une fois de plus, que de faux électeurs ne peuvent pas être introduits dans son fichier tel que conçu. ‘’La CENI rassure que même si des gens fabriquent de fausses cartes d’électeurs, ils ne peuvent pas les introduire dans son fichier’’, a dit en substance le premier responsable, Me Kéré.

La CENI attend les dossiers de remplacement des candidatures invalidées

Suite à l’invalidation de certaines candidatures aux législatives, et l’autorisation à procéder à leur remplacement, le président le CENI fait remarquer qu’à ce jour, seules les déclarations complémentaires (de remplacement) des partis, L’Autre Burkina, NTD, MPP et MPR/B ont été reçues par son institution. Le plus gros contingent, poursuit-il, est attendu du CDP, de l’ADF/RDA, de la NAFA, de l’UPR et de l’UBN. Profitant de l’occasion pour renouveler son invitation à ces partis concernés à procéder aux remplacements. Même si la loi fait courir ce délai de remplacement jusqu’à la veille du scrutin, Me Kéré et son équipe le souhaitent le plus rapidement possible afin de permettre à la CENI d’être plus efficace.
« Sous réserve de ces remplacements en vue de la non invalidation de listes qui resteraient incomplètes, nous aurons en compétition pour la députation 41 listes sur la liste nationale, 998 listes sur les listes provinciales soit en tout, 1039 listes présentant 7 058 dossiers de candidats (titulaires et suppléants confondus), 4 910 de sexe masculin et 2 148 de sexe féminin. Les bulletins uniques sont en cours d’impression suivant le procès-verbal de tirage au sort du positionnement par circonscription des listes de partis ou de regroupements d’indépendants en compétition », a dressé le premier responsable de la CENI, Me Kéré.

4100 électeurs supplémentaires à prendre désormais en compte

En ce qui concerne le matériel, l’institution a déclaré son positionnement effectif (pour ce qui est du matériel lourd). La CENI tient également à la publication des résultats des scrutins à « jour J + 1 » (quand bien même la CENI dispose de sept jours pour la publication des résultats provisoires avec la possibilité de solliciter trois jours supplémentaires au Conseil constitutionnel). Dans cette perspective, confie Me Kéré, la CENI a, de concert avec ses partenaires, mis en place une plateforme électronique de transmission des résultats.
L’impact majeur du report des scrutins est l’enregistrement de 4 100 électeurs qu’il faut prendre en compte ; ces citoyens inscrits auront 18 ans révolus entre le 11 octobre et le 29 novembre 2015. La liste de ces électeurs a été publiée par arrêté du 22 octobre 2015, note Me Kéré.
En clair, le nombre d’électeurs pourrait passer « sauf radiations éventuelles » de 5 512 915 à 5 517 015 électeurs inscrits.

C’est donc « stoïques » et « satisfaits » de l’état d’avancement des préparatifs des élections que Me Kéré et ses hommes appellent à l’engament de tous les acteurs à leurs côtés pour la réussite du processus qui amorce sa dernière ligne droite. Mieux, les responsables de l’institution confient prendre l’engagement de faire davantage d’efforts pour des élections satisfaisantes pour tous.

L’aménagement de la date du scrutin couplé pourrait emporter la date du 31 janvier 2016 qui avait été projetée pour les élections municipales. Une simulation laisse voir qu’une reconsidération de cette date également s’impose. Mais de cela, précise Me Kéré, il appartient au gouvernement et à la classe politique d’initier des concertations pour arrêter une date.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net