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Littérature : Yamba Elie Ouédraogo « conte » l’histoire du géant Falagountou

Publié le mercredi 4 novembre 2015 à 00h04min

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Littérature : Yamba Elie Ouédraogo « conte » l’histoire du géant Falagountou

Falagountou suivi de Le rire. C’est le titre du dernier né de la littérature burkinabè écrit par Yamba Elie Ouédraogo. Le chef d’œuvre est un conte philosophique qui s’inspire de l’histoire d’un personnage songhay du nom de Bamoye, qui selon le mythe mesurait 16 mètres, alors qu’en réalité il faisait 8 mètres. La dédicace de l’œuvre intervenue dans la soirée du jeudi 29 octobre 2015 à l’Atelier théâtre burkinabè (ATB), a marqué la tombée de rideaux sur la 4e rentrée littéraire du Faso, débutée le 16 octobre dernier. Plusieurs proches de l’auteur étaient présents.

L’Afrique a eu aussi son « Gargantua ». Bamoye, c’est le nom de ce personnage extraordinaire haut de huit mètres et possédant « dix orteils par pieds, cinq à la place ordinaire et cinq au talon ». Fasciné par son histoire, Yamba Elie Ouédraogo décide de s’en inspirer pour écrire un conte, un conte philosophique qu’il finalisera au bout de neuf mois d’imagination. Pour le préfacier, Pr Prosper Kompaoré, « Lire Falagountou, c’est s’accorder au plus, deux heures de bonheur et de bonne humeur ». Conte dans sa poétique et philosophie dans son discours, selon le Pr Noel Sanou représentant le Pr Yves Dakouo, Falagountou suivi de Le rire est un chef d’œuvre dont la symbolique est construite autour de l’expression « Falagountou ne recule pas, il va ».

Appréciation du préfacier

« La langue de Yamba Elie Ouédraogo est un enchantement permanent, un conte pour enfants raconté à des adultes. Il se saisit d’un mot, il en fait une perle, un collier, une rivière de diamants aux reflets multicolores », dixit le Pr Kompaoré dans la préface. Il dit également avoir aimé le ton utilisé par l’auteur, le parti pris de la démesure, la diversité des situations et l’enracinement culturel de l’œuvre. Pour lui, Yamba Elie Ouédraogo a fait un savant dosage du sérieux, du comique, du fabuleux et du drolatique. Ce sont donc 115 pages d’imagination qui ont été concoctées sur Falagountou, symbole « de la grandeur, de la force, de la justice et de l’intelligence », selon l’auteur.

Un zoom sur la culture

A travers le parcours de Falagountou, c’est l’histoire d’un Burkina aux mille facettes culturelles qui est racontée. Les mangeurs d’arachides de Garango, les cascades de Banfora, les balafons de Sya, les galettes de Ouahigouya, les lutteurs de Toma y sont représentés. Pour le président de la SAGES (Societé des auteurs, des gens de l’écrit et des savoirs) Dramane Konaté, c’est une œuvre à tendance voltairienne qui donne à réfléchir sur l’existence humaine. Vers la fin de l’œuvre, « l’auteur tire la moralité en disant qu’il y en a qui commandent sans gouverner et ceux qui gouvernent sans commander. Et la gouvernance dans son entendement va de la maitrise de l’opinion », renchérit le Docteur Konaté. Dans sa présentation de l’auteur, Missom Jean Pierre Sawadogo reconnaitra qu’Elie Ouédraogo est tout simplement un écrivain de la trempe de Léopold Sédar Senghor.

Une dédicace qui vient à point nommé

Et puisqu’ « on crée en marchant », l’auteur souhaite que son œuvre plaise et que de débats fructueux en sortent. Il dit avoir écrit pour faire plaisir à ses amis, pour éduquer les jeunes et pour faire la promotion de la culture burkinabè. Et parlant de ce dernier objectif, Dramane Konaté soutient que Falagountou suivi de le Rire est en congruence avec le thème de la 4erentrée littéraire « Ecriture, culture et gouvernance ». Débuté le 16 octobre dernier, l’événement a été lancé concomitamment à Ouaga et à Bobo. Dans cette seconde ville, deux œuvres dédicacées par un collectif ont rendu un hommage à Mgr Anselme Titiama Sanon.

Un auteur reconnu

Yamba Elie Ouédraogo n’est pas à son premier coup d’essai littéraire. Avant la sortie de son célèbre roman « On a giflé la montagne », publié en 1991, l’auteur avait déjà sorti deux pièces de théâtre. La première intitulée « Coopération ou conspiration ? La part du Lion » avait reçu en 1976 un prix de RFI. Deux ans plus tard c’était au tour d’une autre pièce « Tam-au-ciel » d’être primée par la radio française. La dernière trouvaille littéraire après son roman fut « Comme des têtards », une autre pièce de théâtre. L’aventure littéraire n’est pas terminée pour le fils de Bologo dans le Boulkiemdé. Deux romans, « Vautours enchainés » et « La dynastie maudite » sont en coulisse.
Le livre Falagountou suivi de Le Rire est disponible au prix de 4 000 F CFA dans les librairies Jeunesse d’Afrique, Diacfa et tout autour de l’université de Ouagadougou dans les librairies de proximité. Les lecteurs peuvent également se procurer l’œuvre à Falagountou, à Manga et à Koudougou.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net

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