La Maison de l’avocat à Ouagadougou, va connaître une ambiance particulière ce vendredi 15 avril 2005. C’est ce jour que l’ordre des avocats a retenu pour une série de manifestations.

Le Palais de justice va accueillir 14 avocats dont 13 stagiaires, pour une prestation de serment. Parmi ces 14 avocats qui vont jurer d’"exercer la défense et le conseil avec dignité, conscience, indépendance, probité et humanité et de ne jamais s’écarter du respect dû aux cours et tribunaux, avec bonnes moeurs et aux règles de leur ordre", figure Halidou Ouédraogo, président du MBDHP et de l’UIDH, magistrat de l’ordre judiciaire démissionnaire et désormais inscrit au tableau de l’Ordre des avocats.

A l’occasion de cette journée, il sera aussi procédé à la signature de l’accord cadre entre le Barreau et la Banque commerciale du Burkina. Cet acte entre dans le cadre de la Caisse autonome des règlements pécuniaires des avocats (CARPA), caisse créée depuis 2000 en vue de centraliser dans un compte unique les fonds, effets et valeurs détenus par l’avocat pour le compte de son client à l’occasion de l’exercice de sa profession.

Ce compte, rappelons-le, est ouvert auprès d’un établissement bancaire ou financier au choix des avocats. Toute chose qui contribue à sécuriser les avocats et leurs clients contre les risques divers et tend à assurer à chacun d’eux le règlement intégral de ce qui lui revient dans le cadre de leur relation gouvernée par la profession d’avocat.

Se rapprocher du justiciable

Le clou de cette journée de l’avocat sera les consultations juridiques gratuites, déjà expérimentées sous l’ère de l’ancien Bâtonnier, Harouna Sawadogo.

Ce 15 avril donc, les avocats se tiendront à la disposition de tout citoyen. Ce dernier obtiendra donc sans frais, des réponses à ses préoccupations d’ordre juridique. Ces consultations juridiques gratuites s’adresseront aux employeurs, employés, leaders syndicaux, détenus de la Maison d’arrêt et de correction, bref, à tous les justiciables qui le désirent.

Cette démarche contribuera à n’en pas douter, à modifier la perception que le commun des citoyens a de la profession d’avocat. Elle s’inscrit, de l’avis de l’Ordre, dans ses actions en faveur du libre accès au droit.
L’avocat se montre également humaniste. Il le prouvera ce vendredi en allant remettre du matériel médical à la pédiatrie de l’hôpital Yalgado Ouédraogo. Un geste de solidarité et de compassion avec les malades et leurs familles.

Comme pour souffler après toutes ces activités, la journée de l’avocat burkinabè sera couronnée par une soirée récréative dans la Cour de la Maison de l’avocat. C’est l’occasion pour de jeunes avocats de faire quelques démonstrations de plaidoirie, en compagnie de l’orchestre de la commune de Ouagadougou.

Par cette journée, Me Barthélémy Kéré et ses collègues veulent rappeler la compétence professionnelle d’un avocat. Auxiliaire de justice, l’avocat accomplit une mission de service public en intervenant dans l’administration de la justice pour assurer, à travers la contradiction, la manifestation de la vérité.

Protecteurs de la veuve et de l’orphelin, certains avocats n’ont pas toujours été sans reproches. Il reviendra au Barreau de travailler constamment à redorer son blason pour que le justiciable s’attache en toute quiétude les services de l’homme en robe, couvert de certains préjugés et souvent présenté comme une personne constamment mue par la recherche unique du gain financier.

Alexandre Le Grand ROUAMBA
Le Pays