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Révision exceptionnelle des listes électorales : Le fichier sous haute protection

Publié le jeudi 14 avril 2005 à 07h39min

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Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Moussa Michel Tapsoba, a eu une rencontre, dans la matinée du 13 avril 2005 à Ouaga, avec des hommes de média. La révision exceptionnelle des listes électorales du 25 avril au 24 mai prochains a été au centre de ce que cette institution a qualifié de session d’information.

Après l’informatisation du fichier électoral établi lors des élections législatives de mai 2002, la CENI s’apprête à entreprendre une opération d’inscription sur les listes. Il s’agit de la révision des listes électorales pour la présidentielle de novembre 2005 et les municipales de février 2006.

Cette révision est qualifiée d’exceptionnelle parce qu’elle concerne, d’une part, les personnes en âge de voter qui ne sont pas inscrites sur les listes en 2002 et d’autre part, les personnes qui n’avaient pas l’âge requis en 2002 (18 ans accomplis) et qui satisfont aujourd’hui à cette exigence. S’il est vrai que la sensibilisation, l’incitation à s ’inscrire sur les listes et à aller voter incombent aux partis politiques, la CENI ne voudrait pas rester les bras croisés.

C’est pour cette raison qu’elle a voulu partager les informations sur la révision exceptionnelle des listes électorales avec les hommes de média afin qu’à leur tour ils les portent à la connaissance des citoyens, a déclaré le président de la CENI en introduction aux échanges à bâtons rompus. Pour ce faire, ce dernier s’est prêté à toutes sortes de questions des journalistes et des animateurs radio des organes de presse, publics et privés, basés à Ouaga.

Les CIB périmées seront prises en compte

La carte d’identité burkinabè (CIB) est une des pièces avec lesquelles l’on peut se faire recenser pour prendre part aux futures échéances électorales. Quel est le sort réservé à un détenteur d’une CIB périmée qui voudrait s’inscrire sur une liste électorale ? A cette première question, le président de la CENI a répondu que les CIB dont la validité a expiré seront prises en compte pour la révision exceptionnelle des listes électorales.

Pour lui, la validité de la pièce importe peu ; l’essentiel est que l’on puisse identifier l’électeur, qu’il puisse s’inscrire sur les listes électorales qui sont, aux yeux du président de la CENI, une question centrale du processus électoral. Combien va coûter approximativement l’opération ? Environ 1,5 milliard de FCFA répond Moussa Michel Tapsoba. Combien d’électeurs potentiels attend-on ? Environ 1,5 million qui viendront s’ajouter au plus de 2,8 millions d’électeurs déjà inscrits selon toujours le président de la CENI.

Pourquoi ne pas aller vers l’électeur en faisant du porte-à-porte si tant est que l’objectif visé est d’inscrire le plus grand nombre de citoyens sur les listes ? A cette question, M. Tapsoba fait savoir que depuis l’an 2000 c’est l’électeur, au regard de la loi, qui se rend au bureau de recensement pour s’inscrire. Entreprendre une démarche contraire serait une atteinte à la liberté reconnue à chaque citoyen de s’inscrire ou non sur une liste électorale.

Le jumelage des élections techniquement possible

Une autre question digne d’intérêt posée au président de la CENI est le vote des étrangers résidant au Burkina et de celui des Burkinabè de l’extérieur. Les étrangers résidant au Pays des hommes intègres peuvent seulement prendre part aux élections locales à condition de résider depuis un certain temps dans la localité et d’y mener des activités, a fait savoir le patron de la CENI. Concernant les Burkinabè de l’extérieur, ceux-ci, dit-il, peuvent toujours s’inscrire jusqu’à une semaine du début de l’élection à condition de rentrer au pays.

L’inversion du calendrier électoral avec l’organisation de la présidentielle avant les municipales est revenue dans les questions. Toutefois, les hommes de média n’ont plus cherché à savoir pourquoi cette inversion (le président de la CENI s’est expliqué à plusieurs reprises sur le sujet) mais ont demandé si le jumelage (ou encore le couplage) de la présidentielle et des municipales est possible.

Techniquement, cela est possible. Telle a été la réponse du premier responsable de la CENI qui s’empresse d’ajouter toutefois que le jumelage serait difficile au Burkina compte tenu du fait que les mandats des différents élus ne s’achèvent pas au même moment. L’organisation d’élections générales (jumelage ou couplage) serait également difficile au Burkina de l’avis de Moussa Michel Tapsoba au regard d’expériences pas heureuses vécues ailleurs avec par exemple, le mélange des bulletins.

Quid des observateurs étrangers ?

Le fichier électoral déjà informatisé fait-il l’objet de mesures de protection particulières contre le piratage, les virus ? Oui, répond le président de la CENI qui assure que toutes les dispositions sont prises pour que n’importe qui n’accède pas, d’abord, à la salle informatique et, ensuite, aux machines pour faire des tripatouillages ou du sabotage. Au finish, c’est un fichier électoral fiable, transparent qui va permettre la confection et l’établissement de cartes d’électeurs dont le corps électoral pourra en disposer, en principe, en octobre 2005.

La plupart des élections sur le continent africain sont surveillées par des observateurs étrangers. Y en aura-t-il pour les élections à venir au Burkina ? Combien vont-ils coûter au pays ? Pour le président de la CENI, il est prévu que des observateurs viennent surveiller les élections à venir. A cette fin, fait-il savoir, sa structure a envoyé au ministère des Affaires étrangères du Burkina une liste d’organisations intervenant plus ou moins dans l’observation des élections. C’est ce ministère qui se chargera de lancer les initiatives.

Les personnes qui y répondront favorablement se prendront entièrement en charge pour faire leur travail a dit Moussa Michel Tapsoba.
Les échanges se sont achevés en fin de matinée par la possibilité envisagée par le président de la CENI de rencontrer à nouveau les hommes de média à la fin de la révision exceptionnelle des listes électorales pour un bilan.

Par Séni DABO
Le Pays

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