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Droits de l’Homme : l’ISDIH s’attaque à l’apatridie et à la crise de nationalité

Publié le lundi 26 octobre 2015 à 20h58min

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Droits de l’Homme : l’ISDIH s’attaque à l’apatridie et à la crise de nationalité

L’institut supérieur de droit international et des droits de l’homme (ISDIH) veut lutter contre l’apatridie et les crises de nationalité. Pour cela, il a déjà le soutien du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés qui mène le même combat. Par contre, il a surtout besoin de l’appui de la population burkinabè pour faire ratifier la Convention des Nations unies pour la réduction des cas d’apatridie et de crises de nationalités. Afin de convaincre les Burkinabè à les soutenir, les deux structures ont organisé le samedi 24 octobre dernier, une conférence publique sur le sujet.

Une personne est protégée parce qu’elle a une nationalité. Malheureusement, par la force des choses, certains manquent de cette protection parce qu’ils n’ont pas de nationalité. Et selon la Convention des Nations Unies « l’apatridie est la situation d’une personne qui ne peut se réclamer de la protection d’aucun Etat. C’est-à-dire qu’un apatride n’a aucune nationalité par l’application des lois des Etats ».
Pour réduire au maximum ces cas en venant en aide à ces personnes fragilisées par leur manque de nationalité, l’ISDIH que pilote le Pr Abdoulaye Soma en a fait son objet de bataille. Dans cette lutte, il s’est trouvé un partenaire : le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Ensemble, ils comptent venir à bout de ces phénomènes. Et pour cela, ils ont besoin de l’accompagnement des Etats membres de l’ONU dont le Burkina Faso. Cela passe par l’information et la sensibilisation d’où la tenue de cette conférence publique. « Le Haut-commissariat est engagé dans une lutte internationale contre l’apatridie et les crises de nationalité. La présente conférence a un rôle d’abord de sensibilisation sur ce phénomène qui ne se justifie plus au 21e siècle et aussi une perspective de formation des citoyens burkinabè sur cette problématique d’apatridie et de crise de nationalité. La problématique a pris de l’envergure et de l’actualité avec les derniers développements sur l’apatridie. Notamment la campagne qui est engagée pour la ratification par le Burkina Faso de la convention des Nations Unies pour la réduction des cas d’apatridie », a indiqué le Pr Abdoulaye Soma. Pour l’homme de Droit, la formation avait également pour but de faire maitriser toute la problématique qui entoure l’apatridie et les crises de nationalité, d’informer sur les actions de lutte qui sont engagées et d’amener un soutien national et international dans la perspective de cette lutte.

Une conférence à double intérêts

A l’université de Ouagadougou, c’est un public composé d’étudiants et de personnes intéressées par le sujet qui est venu écouter les enseignements du Pr Soma. Et selon ce spécialiste de droit, l’activité avait un double intérêt. Il s’agit d’abord de celui pédagogique. « Le premier intérêt est scientifique. Parce que la conférence sera ponctuée par une série d’interventions des experts de l’institut et du Haut-commissariat aux droits de l’homme sur les questions de l’apatridie. Ces exposés vont permettre aux participants d’être renseignés sur la question de l’apatridie et les crises de nationalité. Donc c’est une conférence qui participe à une formation, à des renseignements, à une conscientisation sur le phénomène », a signifié le directeur de l’ISDIH. Le second intérêt est beaucoup plus revendicatif. « Deuxièmement, la conférence est inscrite dans un mouvement de lutte national et international pour la réduction des cas d’apatridie. Et le Burkina Faso est intéressé de ce point de vue. Parce que le Burkina Faso est une terre d’accueil de personnes fragiles, des personnes qui sont mises à rude épreuve de cas d’apatridie. Nous accueillons des réfugiés maliens dont le statut est extrêmement délicat. Le Burkina Faso fait beaucoup d’efforts de ce point de vue pour donner toute la protection nécessaire aux réfugiés. Mais avec la non ratification de la Convention des Nations unies sur la réduction des cas d’apatridie, l’arsenal juridique burkinabè est un peu affaibli alors que nous sommes engagés dans cette lutte contre l’apatridie. Ce qui fait que la conférence a cet avantage de mobiliser les autorités mais aussi la population pour réunir les énergies et lutter contre l’apatridie », a-t-il conclu.

Un partenariat qui va remporter des victoires

Dans ce combat qui s’annonce titanesque, l’ISDIH bénéficie de l’appui du HCR. Un partenariat qui, de l’avis de la directrice adjointe du HCR au Burkina, Mahoua Parums, devra permettre d’aboutir à des résultats probants d’autant plus que le gouvernement burkinabè s’est engagé à lutter pour la réduction des cas d’apatridie. « Le gouvernement du Burkina Faso est engagé auprès du HCR à lutter contre l’apatridie. Ce programme, dont nous avons commencé à poser les premiers jalons, a été mis sur pieds depuis novembre 2014. Il est supporté par le Burkina Faso dont une mission était récemment à Génève. Cette mission a encore réaffirmé que le Burkina était de nos côtés pour éradiquer l’apatridie dans les 10 années qui viennent », s’est convaincue Mahoua Parums.
La conférence est une étape de la lutte. D’autres actions seront organisées dans les jours à venir afin de convaincre les Burkinabè, et surtout les autorités à ratifier la Convention des Nations Unies pour la réduction des cas d’apatridie et de crises de nationalité.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

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