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26ème anniversaire de la Convention relative aux Droits de l’Enfant : Message du Ministre de l’Action Sociale et de la Solidarité Nationale

Publié le mercredi 18 novembre 2015 à 21h21min

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26ème  anniversaire  de  la  Convention relative aux Droits de l’Enfant : Message  du Ministre de l’Action Sociale et de la Solidarité Nationale

Vingt (20) novembre 1989, vingt (20) novembre 2015 ; cela fait 26 ans que l’Assemblée Générale des Nations Unies a adopté la Convention relative aux Droits de l’Enfant (CDE).
Cette année 2015 consacre également le 25ème anniversaire de la Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l’Enfant (CADBE) adoptée en juillet 1990 en Ethiopie et ratifiée par le Burkina Faso en 1992.
Notre pays à l’instar de la communauté internationale, commémore le 20 novembre 2015, le 26ème anniversaire de la CDE. Le thème retenu au niveau national est : « Le mariage d’enfants au Burkina Faso : mobilisation et synergie d’actions pour éradiquer le phénomène ».

Qu’est ce que le mariage d’enfant, communément appelé mariage précoce ? Juridiquement, le mariage est précoce lorsqu’il a été contracté alors que la fille et/ou le garçon n’a pas atteint l’âge légal, sauf dispense d’âge accordée pour motif grave par le tribunal civil selon l’article 238 du Code des Personnes et de la Famille du Burkina Faso (CPF). L’âge légal au mariage est donc l’âge minimal prévu par la loi pour autoriser le mariage chez la fille ou chez le garçon. Il est de plus de 17ans pour la fille et plus de 20 ans pour le garçon au Burkina Faso, selon toujours l’article 238 du CPF.
Le choix de ce thème vaut dans un contexte où dans le monde, vingt-sept (27) filles de moins de 18 ans sont mariées chaque minute avec une (01) sur neuf (09) ayant moins de 15 ans. Des études montrent que la prévalence moyenne la plus élevée de mariages d’enfants qui est de plus de 30% est atteinte dans les pays de l’Afrique.
Au Burkina Faso, le mariage d’enfants ou mariage précoce s’avère un phénomène courant. En effet, selon une enquête réalisée par l’INSD (Institut National de la Statistique et de la Démographie) et l’UNICEF en 2008, parmi les femmes de 15-19 ans, 23,5% sont déjà mariées ou vivent en unions libres, dont 30,9% d’entre elles sont en milieu rural, contre 9,5% en milieu urbain.
Selon les résultats du Recensement Général de la Population et de l’Habitation de 2006, le mariage des enfants de 12 à 14 ans touche 1,6% de garçons et 2,5% de filles selon le RGPH de 2006. Chez les 15 à 19 ans, les proportions sont de 3,6% pour les garçons et 35,5% pour les filles. Les filles sont plus touchées en milieu rural soit 43,7% et les garçons en milieu urbain soit 15,1%.
C’est donc un phénomène beaucoup plus fréquent en milieu rural, qui touche aussi bien les filles et les garçons et même les plus jeunes (12-15 ans), ce qui est aberrant. Une large majorité de la population justifie la pratique par la mauvaise conduite des filles et partant la crainte des grossesses non désirées ou précoces et le déshonneur de la famille. Mais à l’analyse, aussi bien les causes que les justifications données sont le fait de la pauvreté structurelle des ménages, de l’ignorance et de l’analphabétisme, du chômage des jeunes et des insuffisances dans les systèmes d’éducation formelle et informelle.
Le mariage d’enfants constitue également une violation des textes et conventions nationales, régionales et internationales signés ou ratifiés par notre pays. En effet, outre les dispositions du CPF ci-dessus, la Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l’Enfant, adoptée en 1990 stipule en son article 21 que « les mariages d’enfants et la promesse de jeunes filles et garçons sont interdits ».
Il compromet la réalisation et la jouissance des droits des filles et des garçons tels :
-  le droit à la santé et au bien-être car il expose la fille aux problèmes de grossesses précoces et dangereuses, de santé maternelle et infantile
-  le droit à l’éducation, du fait de la relation parfaite de cause à effets : déscolarisée pour être mariée ou déscolarisée suite aux contraintes du statut de mariée.
-  la participation efficace à la vie sociale : par insuffisance de connaissances, de compétences et d’expériences permettant de contribuer activement au développement.
Face à cette situation, l’Etat burkinabè à travers le Ministère de l’Action Sociale et de la Solidarité Nationale déploie depuis de nombreuses années plusieurs stratégies à l’endroit des populations en général et des leaders d’opinion en particulier, en vue de l’abandon de la pratique du mariage d’enfants. Aux côtés du Ministère de l’Action Sociale et de la Solidarité Nationale, d’autres départements ministériels et structures de la société civile, luttent pour l’éradication de ce fléau social.
A cet effet, plusieurs actions ont été entreprises au niveau institutionnel et législatif pour lutter contre le phénomène du mariage d’enfants dans notre pays.
Toutes ces actions témoignent de l’engagement et de la volonté du gouvernement et de ses partenaires d’éliminer le mariage d’enfants afin de promouvoir un environnement favorable permettant à tous les enfants de jouir équitablement de tous leurs droits et d’assurer leur plein épanouissement.
Cependant, des obstacles et défis importants existent et nous interpellent tous. J’en appelle donc à la coopération de tous pour venir à bout du mariage d’enfants, toute chose qui va leur permettre de vivre et de grandir dans un environnement serein, gage d’un développement humain durable.
J’exhorte les autorités coutumières et religieuses à user de leurs prérogatives partout où elles sont, à veiller au respect de la dignité humaine et particulièrement des droits de l’enfant pour une contribution importante à l’éradication du mariage d’enfants.
Aux organisations de la société civile, tout en saluant tous les efforts d’accompagnement du gouvernement sur le terrain, je vous invite à plus de coordination et de synergie d’actions pour plus de résultats plus probants.
A tous les enfants du Burkina Faso, en reconnaissance des efforts faits par vos parents et la société pour vous assurer vos droits, je vous encourage à prendre conscience de vos devoirs envers eux tels le respect, la discipline, l’obéissance.
Il est également de votre responsabilité de vous engager dans la lutte pour que, plus jamais, vous ne soyez victimes de mariage précoce.
A tous les enfants et à toute la population à travers le numéro vert gratuit et anonyme le 116, disons non aux violences, aux abus sexuels à l’exploitation, la traite, la maltraitance ; le mariage précoce ou forcé ; etc. des enfants.

Non au mariage d’enfants !

JOYEUX ANNIVERSAIRE A LA CDE ET A LA CADBE !
PENSEE A TOUS LES ENFANTS VICTIMES DE MARIAGE PRECOCE /FORCE.

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Vos commentaires

  • Le 11 octobre 2015 à 19:49, par Laurent En réponse à : Bobo : Les gendarmes assassinés à Samorogouan ont été inhumés

    Vraiment très triste pour leurs familles et pour la nation toute entière. tous des jeunes tombés à la fleur de l’âge dans l’exercice de leur fonction. Puisse leurs âmes reposer en paix !
    Bcp bcp de courage à ces veuves et orphelins.

  • Le 11 octobre 2015 à 20:18 En réponse à : Bobo : Les gendarmes assassinés à Samorogouan ont été inhumés

    Doussou yéé... fanga téyi. Une rage doublée d’impuissance. Ces gendarmes assassinés l’ont été pour notre sécurité. Pourquoi dites moi ? Qui nous attaque ? Et pourquoi ?
    Dieu écoute mes supplications... venge moi de ces assaillants. De leurs commanditaires que je maudis à jamais. Si ces gens ont des complicités locales,ceux là sont nos pires ennemis, et doivent être aussi traqués.

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