La FIFA fait le ménage. Elle veut se faire plus propre face aux nombreuses accusations de corruption portées sur certains de ses membres. Joseph Blatter et Michel Platini sont tous deux suspendus de toute activité dans le football (mondial, continental et national) pour une durée de 90 jours. Faisant place au président de la CAF, Issa Hayatou.
« La FIFA reste engagée dans le processus de réformes », a déclaré d’emblée le nouveau patron de la FIFA qui, du reste, a été un adversaire malheureux de Blatter en 2002. « Toute personne qui déconnera sera suspendue. Personne ne doit être à l’abri », a-t-il mis en garde ses collaborateurs.

Issa Hayatou, sujet à des doutes

A peine déclaré à la tête de la FIFA que des doutes sur les capacités du Camerounais à conduire les réformes se posent déjà. Il est aussi sujet à des accusations de corruption. Phaedra Almajid, l’ex-responsable de la communication du comité de candidature du Qatar, a affirmé que trois représentants du football africain se seraient engagés à soutenir le Qatar en échange de contreparties financières. Elle a notamment accusé Hayatou d’avoir réclamé 1,5 million de dollars.

Sitôt porté à la présidence de la FIFA, Sheikh Salman, patron de la Confédération asiatique (AFC) et Sunil Gulati, dirigeant de la Fédération des Etats-Unis, ont demandé que le Camerounais tienne un Comité exécutif extraordinaire. « Les circonstances sont exceptionnelles et c’est pourquoi nous devons organiser cette réunion. Nous surmonterons ces temps difficiles seulement ensemble », s’est justifié le Sheikh Salman.

Michel Platini presque « grillé » à la FIFA ?

Candidat favori à la succession de Sepp Blatter, Michel Platini voit ses rêves s’éloigner avec cette suspension. Pour sauver ce qui peut encore l’être, il a fait appel de la décision du Comité d’éthique mais devra s’en remettre à la décision de la commission électorale ad hoc de la Fédération internationale qui validera ou non son dossier, le 26 octobre, jour du dépôt officiel des parrainages.
Tout comme lui, ce sont le Français Jérôme Valcke et le Sud-Coréen, Chung Mong-joon qui plongent. Chung Mong-joon, héritier de l’empire industriel Hyundai, exclu pour six ans, rêvait lui aussi de briguer la succession de Joseph Blatter.

Ces suspensions ouvrent cependant le corridor à plusieurs autres candidats dont le Brésilien Zico, Musa Hassan Bility, président de la Fédération du Liberia. Le prince jordanien Ali Bin Al-Hussein devient le favori de ces candidats. Mais pendant ce temps, d’autres comme David Nakhid, ancien capitaine de la sélection de Trinidad et Tobago, Segun Odegbami, ancien attaquant du Nigeria ou le Sud-Africain Tokyo Sexwale, soutenu par l’Allemand Franz Beckenbauer réfléchissent à leurs candidatures. Pôle d’attraction ces derniers jours, le feuilleton de la FIFA n’a pas encore fini de révéler les dessous de ces pratiques qui ont cours depuis de longues années.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net